Le titre italien est" Fiori pari, fiori dispari " et le livre est traduit par Odette Kaan.
Je viens de découvrir cet écrivain italien (1908-1981) ..."Leonardo Sinisgalli, poète ,mathématicien et critique d'art, est l'une des grandes figures de la littérature italienne du XXème siècle"
" Un poète de trente-huit ans retrouve les chemins d'une enfance paysanne en haut de la vallée de l'Agri, dans le sud de la péninsule italienne. Jour après jour, avec une sobre émotion, il recompose ici les souvenirs épars d'une adolescence et d'une jeunesse passées à la ville , loin des siens"
Dès le début j'ai été éblouie par le style de cet écrivain (bien que lu en traduction) , un vrai poète .. et j'ai senti une certaine amertume d'avoir quitté son village d'origine , tout simplement parce que sa mère sur le conseil de son maître d'école ,a décidé de l'envoyer à neuf ans dans un collège de Caserta , puis de Bénévent . Il ira à l'université pour des études de mathématiques puis bifurquera vers les lettres... A neuf ans , il aurait préféré travailler dans l'atelier du menuisier du village....
J'ai apprécié ce livre simple et beau , en voici un extrait :
" Je dis parfois en plaisantant que je suis mort à neuf ans ; je vous dis à vous mes amis, que le pont sur l'Agri s'écroula une heure après notre passage; et toujours plus je me convaincs que tout ce qui m'est arrivé ensuite ne m'appartient pas. Je ne me sens lié qu'avec indifférence à mon destin, à la pensée du vent , au vert ,au rouge. Je sais que la mort survient à l'heure prescrite; elle n'est ni injure ni injustice , je sais que j'ai été trahi pour ma vie entière en quittant la douceur de mes murs, moi qui n'étais pas amoureux de cartes ni d'estampes, qui étais né sans désirs, sans flammes dans la tête, et qui ne voulais que mourir dans mon air familier "
Et pourtant il a fait une belle "carière" en tant qu'ingénieur mais surtout dans les arts et la poésie.. Un important centre culturel lui est dédié dans son village.