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Détective Dee II

Publié le 16 août 2014 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Detective Dee

Détective Dee II : La Légende du Dragon des Mers
Réalisé par Tsui Hark
Avec Mark Chao, William Feng, Carina Lau
Hong Kong, 2014, 2h14min
Date de sortie 6 août 2014 

Synopsis

L’impératrice Wu règne sur la dynastie Tang aux côtés de l’empereur Gaozong. Elle envoie sa flotte vers l’empire Baekje afin de soutenir cet allié de longue date, envahi par le belliqueux empire Buyeo. Mais, juste après leur départ, les navires sont attaqués par une mystérieuse et gigantesque créature surgie du fond des mers.

Les habitants de Luoyang, la capitale orientale, pensent qu’il s’agit d’un dragon des mers. Afin d’apaiser ce dernier, la courtisane Yin, « la plus belle fleur de Luoyang », est choisie pour être enfermée dans le Temple du Dragon des Mers ; en fait une punition qui lui est infligée pour avoir refusé les avances de riches notables.

L’impératrice Wu, qui n’a guère de temps à accorder à ces superstitions, ordonne à Yuchi Zhenjin, le Commissaire en chef du Temple Suprême, d’enquêter sur l’acte de sabotage dont la flotte a été victime. Elle suspecte les sympathisants de l’empire Buyeo d’être à l’origine du complot.

Par chance, Dee Renjie arrive à Luoyang le même jour pour prendre ses fonctions de magistrat au Temple suprême. Son poste englobe les fonctions de détective, juge et bourreau.

Dans la rue, Dee et Yuchi assistent à la procession menant la courtisane Yin jusqu’au Temple du Dragon des Mers. Tous deux sont époustouflés par sa beauté. Sur le chemin du Temple Suprême, Dee aperçoit un groupe d’étrangers sortir d’une maison de thé, s’envelopper dans des vêtements de moines taoïstes, et se diriger vers un canal menant au temple… Ce n’est que le début des péripéties qui amèneront le Détective Dee à résoudre l’énigme de la Légende du Dragon des Mers.

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L’avis de Journal Cinéphile Lyonnais

"Détective Dee II : La Légende du Dragon des Mers est un spectacle généreux aux chorégraphies virevoltantes où la beauté formelle transcende la narration. Détective Dee, est un parfait mélange d’un Sherlock Holmes et d’un expert en arts martiaux.

Ce deuxième film est en fait une préquelle au premier (Détective Dee : Le mystère de la flamme fantôme). Détective Dee est ici plus jeune et est en concurrence avec celui qui deviendra son allier au sein du royaume : le commissaire en chef du temple Suprême.

Il faut d’ailleurs savoir que le détective Dee est un personnage qui a réellement existé. Il est né en 630 et est mort en 700. Son nom était originellement Di Renjie.  Il termine sa carrière comme chancelier de l’impératrice Wu (qu’on voit évidemment dans les 2 films "Detective Dee"). Une véritable légende s’est ensuite bâtie autour de ce "juge-détective".
Aussi,  le  film se déroule durant la dynastie Tang (618-907) qui marque une première ère de modernité dans l’Empire du Milieu. Il s’agit d’une période de grande prospérité et de progrès, où la culture connaît un important essor, notamment grâce à la capitale Chang’an (actuelle Xi’an) qui comptait près de deux millions d’habitants, en faisant l’une des plus grandes villes cosmopolites au monde.

L’enquête que va mener Dee est plus compréhensible que celle du premier opus. Ce qui rend cette enquête particulière, c’est cette tendance à être continuellement à la frontière du fantastique. Elle est ponctué par des combats totalement extravagant dont le cinéma hongkongais à le secret : les sauts démesurés et les poses improbables nous impressionneront et nous feront sourire à certains moment. Tsui Hark apporte un soin tout particulier aux scènes d’actions.  La chorégraphie des combats, élaborée par Yuen Bun est magnifique et les scènes d’actions sont variées, tout autant que les lieux dans lesquelles elles se déroulent, passant de l’eau, à l’air ou sur terre. La plus marquante est assurément celle de la descente au fond d’un gouffre abyssal, où des hommes suspendus à des cordes voltigent le long de la paroi, multiplient les acrobaties sans cesser de s’affronter.

Les décors et les costumes sont juste magnifiques. Le film a été tourné dans plus de quarante lieux, un nombre inédit pour une production chinoise et un record personnel pour Tsui Hark. Parmi ces décors, on trouve le Temple du Dragon des Mers, le Temple Suprême, le Palais Royal, le Pavillon de la sérénité, l’Île aux chauve-souris, un navire de guerre, la résidence du Médecin impérial et le Pavillon des hirondelles où vit la courtisane la plus convoitée de Luoyang. Tsui Hark a conçu les scènes d’action en fonction des décors. À chaque lieu de tournage correspond une chorégraphie spécifique. Le combat sur les navires, en pleine mer, a été particulièrement difficile à tourner. La plupart des réalisateurs auraient utilisé des bateaux en image de synthèse, mais il a insisté pour tourner sur d’authentiques navires afin de créer une vraie tension.

Au final, ces nouvelles aventures du Détective Dee  est une très bonne surprise. Tsui Hark nous offre un excellent film de divertissement doté d’une mise en scène virtuose.

Tsui Hark

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Tsui Hark est né au Vietnam en 1950 de parents chinois. Très tôt, il s’intéresse au cinéma et tourne des films en 8 mm dès l’âge de 10 ans. À 13 ans, il s’installe à Hong Kong avec sa famille. Puis, il part étudier le cinéma au Texas et travaille à New York, avant de retourner en 1977 à Hong Kong où il est engagé par la chaîne de télévision locale TVB.

En 1979, il fait des débuts remarqués au cinéma avec The Butterfly murders pour la Seasonal Film Corporation de Ng See-yuen. Sa volonté de repousser les limites du cinéma local se sent déjà dans ses effets spéciaux impressionnants. En 1983, pour son époustouflant Zu, Les guerriers de la montagne magique, il fait même appel à des techniciens et des cascadeurs venus de Hollywood. En avril 1984, Tsui Hark et Nansun Shi créent leur propre société, Film Workshop, qui leur permet de produire des films devenus des classiques tels que le syndicat du crime 3 (1986), Histoire de fantômes chinois (1987).

Dans les années 90k Tsui Hark est également à l’origine de l’épopée romanesque en six parties Il était une fois en Chine (avec Jet Li), dont il signe les trois premiers films ainsi que le cinquième.

Attaché aux récits traditionnels chinois, le cinéaste construit les récits de Green snake (1993) avec Maggie Cheung et du mélo flamboyant The Lovers (1994) autour des figures mythiques de l’opéra classique d’Extrême-Orient.

En 1995, il revisite une autre mythologie du cinéma hong-kongais, celle du sabreur manchot créé par Chang Cheh avec The One-armed swordsman (1967), en réalisant The Blade avec Chiu Man-cheuk. Après Dans la nuit des temps et Le Festin chinois (1995), il s’expatrie aux Etats-Unis pour réaliser Double Team et  Piège a Hong Kong avec Jean-Claude Van Damme.

Il revient à Hong Kong à la fin des années 90 et réalise coup sur coup Time and tide (2000), Master Q (2001) et Legend of Zu (2001) qui continuent à explorer la culture chinoise sous toutes ses formes en utilisant les techniques les plus avancées. En 2001, Tsui Hark tourne la suite des aventures du héros incarné une première fois à l’écran par Jet Li en 1996 : Black Mask 2 : City of Masks .

Après avoir fait partie du jury du 57e Festival de Cannes (2004), présidé par Quentin Tarantino, Tsui Hark revient au genre Wu Xia Pian et réalise Seven swords, adapté d’un roman populaire chinois. Il signe en 2008 une oeuvre plus personnelle, qu’il écrit, réalise, monte et produit seul : All About Women, une comédie romantique qui n’obtient pas le succès habituel de ses films d’action comme Triangle, réalisé l’année précédente avec Ringo Lam et Johnnie To. Il porte à l’écran en 2010 les aventures du Détective Dee.  En 2014 sort en France Détective Dee 2, dans lequel le héros revient de l’enfer.

Tsui Hark ne délaisse pas pour autant son genre favori du film de cape et d’épée, et sort en 2011 Dragon Gate, la légende des sabres volants où il retrouve Jet Li en tête d’affiche. Comme pour nombre de ses longs-métrages, il est à la fois réalisateur, scénariste et producteur du film.


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