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[Critique] PIRANHA 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] PIRANHA 2

Titre original : Piranha 3DD

Note:

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Origine : États-Unis
Réalisateur : John Gulager
Distribution : Katrina Bowden, Christopher Lloyd, Danielle Panabaker, Ving Rhames, Matt Bush, Chris Zylka, David Koechner, Gary Busey, David Hasselhoff…
Genre : Horreur/Comédie/Suite
Date de sortie : 6 août 2014 (DTV)

Le Pitch :
Les piranhas n’en ont pas fini avec les baigneurs ! Après avoir fait tomber à l’eau le springbreak d’une bande de jeunes étudiants américains en goguette, les méchants petits poissons carnassiers s’attaquent aux visiteurs d’un parc aquatique. Comment sont-ils arrivés dans les bassins ? Qui va pouvoir les arrêter ? Autant de questions auxquelles va devoir répondre la jeune Maddy, face à ce qui s’annonce comme un nouveau carnage…

La Critique :
La recette du faux remake du Piranha de Joe Dante, signé Alexandre Aja, était très simple : mélanger les codes du film horrifique aquatique à ceux du party movie outrancier, pour proposer au final un cocktail bariolé et détonnant d’humour trash, de gore grand-guignol et de sexy bien vulgaire et complètement assumé. Le tout arrosé d’un second degré salvateur car responsable de la bonne tenue d’un mélange jubilatoire pour tout bon amateur de ce genre de trip décomplexé et bas du front.
L’arrivée constante dans les cinémas (et surtout dans les bacs des supermarchés) de films du même genre, souvent réalisés pour trois fois rien par des je-m’en-foutistes opportunistes, révèle paradoxalement la bonne tenue du film d’Alexandre Aja, en cela qu’il ne fait pas les choses à moitié et soigne la forme, sans se départir d’une attitude de sale gosse franchement rafraîchissante.
En gros, pas facile de partir dans un délire en apparence complètement déjanté. Aja a compris que le genre demandait quoi qu’il en soit un minimum de sérieux, y compris quand il s’agit de films à base de gros plans de poitrines siliconées et de concours de t-shirts mouillés interrompus par l’arrivée de petits poissons affamés.
La suite, judicieusement intitulée en version originale Piranha 3DD, met justement en évidence les qualités du premier volet, tout en soulignant au marqueur ses propres défauts. Pour résumer, ce double bonnet D en fait des caisses, mais oublie pas mal de trucs en chemin.

C’est deux ans après sa sortie américaine, que Piranha 2 déboule chez nous directement en vidéo. Sorti au beau milieu de l’été, dans une indifférence polie, le long-métrage entend surfer sur la vague initiée par Aja, et en cela, n’est pas du tout un remake du Piranha 2 : Les Tueurs volants, de James Cameron (Cameron qui n’assume d’ailleurs pas vraiment le film qui selon lui, fut charcuté par le producteur intrusif Ovidio G. Assonitis) sorti en 1981 de l’autre côté de l’Atlantique.
On retrouve dans celui-là la douce ambiance très « classy » du premier, si ce n’est que cette fois, l’action se déroule dans un parc aquatique et non en pleine nature (la plupart du temps en tout cas). Comment les piranhas se retrouvent dans une piscine ? étant LA question à 1 000 000 de dollars à laquelle le film prend un malin plaisir à répondre par un gros doigt d’honneur fait à la logique et au bon sens.
Mais au fond peu importe. Personne n’entend voir un film respectueux de la biologie aquatique. Piranha 2 assume et c’est déjà ça. Liée à son prédécesseur par une introduction explicative et par la présence de deux acteurs gentiment revenus le temps d’une poignée de courtes scènes (Christopher Llyod et Ving Rhames), cette séquelle promet un massacre d’envergure, au point de faire passer la boucherie du premier pour un simple apéritif. Dans les faits, Piranha 2 est pourtant beaucoup moins sanglant.
Ce qui prime ici, ce sont les plastiques des actrices et les blagues foireuses tournant autour des parties génitales. John Gulager, qui reste connu et apprécié pour sa trilogie horrifique Feast (en fait, seul le premier vaut le détour), semble complètement obnubilé par les fesses et autres paires de seins. Il orchestre la pénétration intime d’un poisson pour ensuite livrer une métaphore acerbe sur le puritanisme américain lors d’une scène d’un mauvais goût absolu, et multiplie les ralentis, sans cesser de se raccrocher à une outrance jamais vraiment canalisée. Ainsi, Gulager ne se foule pas vraiment et se repose un maximum sur les attributs de figurantes peu farouches, tandis que le vrai carnage passe presque au second plan.
Bordélique et complètement à la ramasse, le film manque franchement de tenue, même si quelques gags et autres situations crétines ne manqueront pas de déclencher un ou deux rires.
Pas de quoi sauter au plafond quand même.

Habité par des acteurs certes « photogéniques », Piranha 2 fait du sur-place et ne décolle qu’à de rares exceptions. Parmi ses exceptions demeurent les séquences de David Hasselhoff. Tout en ventre rentré, en poil et muscles en voie d’affaissement, le Mitch Buchanon d’Alerte à Malibu sauve presque à lui seul le film. Il déboule dans son maillot rouge, armé de ses légendaires bouées (la rouge et l’autre), et fait le show, à l’instar de sa prestation totalement jubilatoire dans le film Bob L’Éponge. On ne sait pas trop de quel bois est fait ce mec mais une chose est sûre : il n’en a rien à foutre. Jamais à cours de mimiques auto-parodiques et hilarantes, il fait à nouveau preuve d’une dérision rare et d’un dévouement presque inconscient. La star de ce nouveau festin de Piranha c’est lui et personne d’autre. Katrina Bowden est certes mignonne, Ving Rhames assure avec sa jambe mitraillette, David Koechner fait le show, Christopher Lloyd déclenche toujours de belles bouffées de nostalgie, et Danielle Panabeker assure dans le sempiternel rôle de celle qui a tout compris à l’avance, mais personne n’arrive à mieux capter la tonalité de la partition comme David Hasselhoff.
Manque de bol, son temps à l’écran n’excède pas le quart d’heure.
Pour ce qui est du reste, on peut voir une vache morte effectuer à son insu des pets flambés, de stupides vacanciers se faire écharper, un mec se faire bouffer le pénis, et une nana canon dégueuler son petit-déjeuner tandis qu’un mec se fait plaisir dans le conduit d’arrivée d’eau de la piscine.
Divertissant mais anecdotique et surtout ô combien dispensable, ce nouveau Piranha fait le minimum syndical et s’avère malheureusement plus opportuniste qu’inventif et impertinent.
Le mauvais goût, aussi gerbant soit-il, demande un minimum de bon goût, notamment dans la mise en place et le dosage des divers éléments. C’est étrange mais c’est comme ça. Pas étonnant alors que les bonnes comédies d’horreur à la fois drôles, gores et borderlines soient si rares…

@ Gilles Rolland

Piranha2 David Hasselhoff [Critique] PIRANHA 2
Crédits photos : Pathé

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