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Besson et la métaphysique

Par Suzybishop @DLACDI

Bon, alors ça remonte à jeudi certes, mais mieux vaut tard que jamais me direz vous. Il se trouve que j'ai vu Lucy de Besson sans grand enthousiasme, j'avoue. Je n'ai jamais vraiment été une grande fan de Besson. Mais bon, après tout la curiosité était plus forte. Inutile de vous dire que la salle était remplie de monde : quand on voit la pub de ce film, on comprend plutôt bien pourquoi. 

Besson et la métaphysique

Bon d'abord de quoi ça parle ? Lucy se retrouve après des évènements indépendants de sa volonté doté d'une intelligence extraordinaire. Son cerveau ne cesse de se développer, et Lucy est capable d'utiliser toutes les capacités de son cerveau. Tout ça au milieu d'asiatiques pas super mignons. 

Besson se lance dans la science-fiction métaphysique maintenant ? Je craignais le pire. 

Autant vous dire, je n'attendais absolument rien de ce film, ou du moins je m'attendais un peu au pire. Et là surprise, j'ai trouvé la première partie plutôt pas mal. Bah oui, Besson fait ce qu'il sait faire, c'est à dire un film d'action grand spectacle. Et j'avoue que le début remplit bien ses objectifs. C'était même agréable à voir. Parce que Lucy est une fille comme une autre, qui se met à pleurer et à vomir en voyant des morts( réactions normales dans la réalité je suppose ) et qui surtout n'a strictement rien demandé. Cette première partie est plutôt efficace, parce que les méchants asiats font pas vraiment rire et qu'on est aussi paumé que Lucy : on est largué au milieu de la mafia et on voit ce qu'il se passe. Du coup, en terme d'action, ça marche vraiment. Et puis y'a un truc qui m'a assez amusée dans cette première partie, c'est les métaphores incrustées dans le film. C'est peut-être facile, mais ça augmente un peu la tension et puis ça participe à l'action, et ça j'aime bien. 

Besson et la métaphysique

Et d'un coup .. c'est le drame. Ca devient un peu du grand n'importe quoi. Premièrement, Lucy devient tellement intelligente qu'elle n'a plus rien d'humain. Certes, c'est sûrement un choix de Besson mais j'adhère pas : en fait on s'en fout pas mal de Lucy, puisque de toutes façons elle n'a aucun sentiment ni souffrances. En fait, ça devient très difficile d'adhérer à un personnage vide et stoïque. Parce que oui, Scarlett fait une drôle de tête pendant tout le film et n'a aucune expression. Comme Ryan Gosling mais en moins bien. Mais bon, heureusement qu'elle est belle Scarlett, ça sauve un peu quand même. 

Ensuite, il y'a Morgan Freeman. C'est un chouette acteur.. qui ne sert à rien dans le film. A part nous faire une petite leçon, il est pour ainsi dire inutile. C'est plutôt dommage, je m'attendais à ce qu'il se passe un truc génial à partir du moment où il rencontre Scarlett, mais rien. Un peu comme dans tout le reste du film. Surtout que le film ne dure que 1h30, il y'aurait moyen de faire un truc assez survolté, mais non. En fait, ça devient super décevant : le début partait vraiment bien et ça retombe complètement à plat. D'ailleurs il me semble que son idée des métaphores disparaît trop rapidemment. 

Mais on voit quand même que Besson s'est amusé à le faire, c'est vrai. C'est quand même assez drôle, et heureusement puisque c'est ce qui rattrape un peu la chose. D'ailleurs la petite référence à Taxi m'a fait rire, j'avoue. Et puis la représentation de la police française est assez clichée, faut le dire.  Cependant, il m'en faut plus pour trouver ce film réussi malheuresement. En fait, si la deuxième partie est plutôt mauvaise, le final est un désastre total. Parce que Besson s'essaye à la métaphysique, sauf que c'est de la métaphysique grand public, du coup ça devient n'importe quoi. 

Besson et la métaphysique

Depuis le début, Lucy est comparée à notre ancêtre préhistorique Lucy. Ca peut être assez drôle certes, mais la dernière image finale est franchement pas convaincante. Mais pas du tout, ça en devient même ridicule. En fait, les dernières minutes sont un fiasco total. Certes c'est drôle de faire des références à des films. Mais ce plagiat très mauvais de 2001 : L'Odyssée de l'Espace a été le coup de trop. Ca m'a même énervé pour vous dire. Jusqu'à ce moment, le film me faisait plutôt rire ( pour le meilleur et pour le pire ), mais j'ai eu l'impression que Besson se moquait de nous. Je passe probablement pour la méchante conservatrice, mais clairement, ça ne m'a vraiment pas plu du tout.

D'ailleurs Besson dit lui-même ceci en parlant de Lucy : ( Première

J'ai pensé à un court résumé en guise de guide, qui mélange un maximum d'images en peu de mots :
-Le début du film, c'est Léon
-Le milieu, c'est Inception
-La fin, c'est 2001 Odyssée de l'espace

Ne croyez pas que c'est une marque de prétention de ma part, je veux juste donner des références visuelles, émotionnelles et philosophiques comme point de départ au projet."

Peut-être, mais il y'a moyen de faire autrement que de reprendre quasiment image par image un film vieux de plus 40 ans. De mon point de vue, c'est bien trop facile de piquer les idées des autres et de les réutiliser ( même si je suis tout à fait d'accord que les idées sont toujours inspirées de l'oeuvre d'un autre ). Mais là, c'est vraiment moche et pas réussi du tout. Tourné autrement j'aurais pu trouvé ça chouette. Mais ça ne passe pas. 

Besson et la métaphysique

Alors finalement, j'en pense quoi ? J'en pense que c'est divertissant, et que sur ce point c'est plutôt pas mal. Sauf qu'après le film a beaucoup trop de points négatifs à mon goût pour être bon. Ca part d'une bonne intention, il s'amuse Besson, mais ça finit dans un grand n'importe quoi. Aronofsky s'est planté en faisant un blockbuster biblique, Besson s'est planté en voulant faire de la métaphysique dans un blockbuster. La leçon qu'il faut en tirer, c'est qu'il vaut mieux faire ce que l'on sait faire. Pour le bien de l'humanité. 

Mais, ce film m'aura au moins permis de découvrir la bande annonce d'Interstellar de Nolan et franchement, j'ai vraiment vraiment vraiment hâte de voir ça. 


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Par Marla's Movies
posté le 20 août à 23:23

"-Le début du film, c'est Léon -Le milieu, c'est Inception -La fin, c'est 2001 Odyssée de l'espace"

Et ce ne sont pas le seuls plagiats de Besson dans "Lucy." La preuve: http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/08/lucy-scarlett-johansson-de-wonder-woman.html

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