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La Route du Rock 2014 : JOUR 1

Publié le 20 août 2014 par Sywebzine @Saturdays_Youth

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Après la semi-canicule de l’année dernière, c’était la boue qui était au rendez-vous de cette 24ème édition de La Route du Rock. Celle-ci ne nous a pas empêché de voir de très bons concerts, mais elle a cependant remis en cause l’organisation du festival dans l’esprit de certains.

Arrivés avec un peu de retard à cause de cette fameuse boue qui freine déjà l’accès des festivaliers au site, on débarque en plein milieu du concert de Angel Olsen qui entame alors le second couplet de son titre phare Forgiven/Forgotten. Qu’importe la pluie, force est de constater que la musique de la jeune Américaine réchauffe l’atmosphère. Sa bonne humeur communicative réjouit les festivaliers qui hurlent des « I love you » à tout va (Bon, il est vrai que l’alcool semblait jouer un rôle majeur dans cette abondance de déclarations amoureuses). En ce début de soirée humide, on se laisse donc bercer par la voix fragile mais toujours juste de la jeune femme qui ouvre le festival avec brio, et cela malgré les quelques problèmes de son de la petite scène. La prétendue timide Angel Olsen, entre deux blagues, nous livre une version plus électrique de ses morceaux, et bien qu’elle ait réussi à ramener le soleil sur le Fort, la chanteuse, très à l’aise, n’hésitera pas à nouer une serviette de bain autour de ses cheveux pour éviter le rhume qui nous menace déjà tous.

Au diable le mauvais temps, on file en vitesse vers la scène du Fort où The War On Drugs va bientôt commencer son set. Le son est massif, avec comme un petit air de Nick Cave dans les sonorités du groupe qui nous rappellent le grand frisson qui avait parcouru le Fort l’an passé. Hélas, les balances sont imparfaites, la guitare de Adam Granduciel, le guitariste/chanteur, est étouffée dans la masse sonore, et les leads qu’il joue sont quasi-inaudibles. Problème qui va d’ailleurs vite l’agacer, puisque dès la fin de la deuxième chanson, il va lui-même augmenter le volume de son ampli. Et là, sortez les bouchons d’oreilles. Aux moindres parties lead ou solos de guitare, nos oreilles souffrent légèrement, ce qui nous empêche quelque peu de profiter au maximum du show. Le micro semble lui aussi poser problème à Adam qui le recouvre d’une serviette pour le reste du show. Au final, on assiste à un bon concert, mais qui est quelque peu gâché par les problèmes de son rencontré par le frontman. On notera aussi l’apparition discrète mais plaisante de Kurt Vile sur une chanson, qui s’amuse à jouer avec ses pédales à même le sol.

Disposant d’un pass presse, on profite de la fin du concert pour s’éclipser vers l’espace presse. N’ayant pas regardé les horaires des conférences, on se retrouve alors nez-à-nez avec Dan Snaith, l’homme derrière le pseudonyme de Caribou, qui vient tout juste de commencer à répondre aux questions. On s’attarde un peu et on rate ainsi Kurt Vile & The Violators, un peu à contrecœur, pour assister à notre seule conférence du festival, (Car ces conférences ont lieu en même temps que les concerts) sur laquelle nous reviendrons brièvement plus tard.

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Vient alors le tour de Real Estate sur la scène des Remparts. Après trois chansons où le groupe lutte avec un problème de matos, on rentre enfin dans le live, dans leur univers peut-on même dire. On a le droit à une reproduction fidèle de leurs albums, mais une reproduction efficace, qui a le mérite de nous transporter vers des horizons plaisants malgré la fraîcheur et l’humidité ambiante. Cependant, le chanteur (Martin Courtney) ne cesse de bidouiller son ampli et/ou son micro à la fin de chaque chanson, et l’ingé son, lui, se précipite vers les instruments toutes les deux chansons, ce qui a pour effet de commencer à légèrement perturber la quiétude de ce live. On voit clairement que Courtney est agacé, et le regard glacial qu’il lance à l’ingé son suffit à donner la note sur laquelle va se jouer la fin de ce live. Le concert finalement quasi-arrêté, le bassiste, gêné, tente quelques blagues même si cela ne semble pas être son domaine de prédilection, et le live se finira par un échange de « One more song ? » « No ? Yes ? » « Ok, sorry everyone » entre le chanteur et ces hommes de l’ombre qui en backstage décident de la durée des concerts auxquels nous assistons.

De retour vers la grande scène, on aperçoit de loin le set de Thee Oh Sees. La maîtrise instrumentale impressionne, et même de loin, le charisme du leader et l’expérience du groupe qui a usé de nombreuses scènes font leur effet. Cependant, de la disposition minimale des instruments au répertoire exploré par le groupe, on voit que les trois hommes ne sont pas venus à Saint-Malo pour faire dans le sentiment. Ils livreront un show punk à souhait. C’est efficace, les premiers rangs sont excités comme jamais, ça bouge de partout quand on se rapproche de la scène, mais ça ne nous transcende pas. Était-ce nous qui nous attendions à des chansons un peu plus variées de la part du groupe, la fatigue qui commençait à se faire sentir ou le regret de certains albums de leur répertoire non-explorés pendant ce set ? On ne sait pas. En tout cas, si nous n’en ressortons pas convaincu, il ne faut pas omettre de dire que la performance du groupe reste tout de même à la hauteur de sa réputation.

La fatigue pesant un peu sur nos épaules, on en profite pour s’asseoir et manger un bout. Au loin résonnent les cris de The Fat White Family que nous n’irons du coup pas voir, laissant le soin à d’autres de vous raconter ce concert si vous êtes du genre curieux.

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Un peu soulagés par l’American steack froid que nous venons d’avaler, on se rapproche un peu pour apercevoir Caribou. La foule est présente et Dan Snaith et ses coéquipiers nous livrent un set qui allie à la perfection techno et psychédélisme. Certains qui ont moins apprécié le live ont trouvé que nous exagérions, mais dans nos tête, c’était comme si le berlinois de Âme était entrain de remixer la discographie de Caribou, sauf qu’en ré-ouvrant les yeux, c’était bien Caribou, son groupe et de réels instruments qui se trouvaient sur la grande scène. Dan expliquait d’ailleurs pendant sa conférence qu’il espérait que les gens ne disaient pas de sa musique que c’était du The Doors remixé, qu’ils ne considéraient pas son travail comme une simple approche personnelle de la musiques des sixties. Et bien, Dan, si jamais tu lis cet article un jour, moi je te le dis, c’était bien du Caribou qui résonnait ce soir-là dans le Fort. Avec un set dansant et psyché à souhait, à la fois rétro et avant-gardiste, le sourire nous revient et on est content d’avoir vu sans doute un des meilleurs concerts de cette édition de La Route du Rock.

Il est maintenant tard, il fait froid, et ayant déjà vu Darkside et n’ayant pas du tout accroché à une prestation beaucoup trop lisse qu’on aurait pu avoir l’identique en écoutant l’album chez soi (au chaud), on décide de retourner à la tente pour prendre des forces pour le lendemain.


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