Magazine Culture

Lucy de luc besson | zéro connexion

Publié le 20 août 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Croyant rendre un simple service en donnant une mallette à un coréen douteux, Lucy ne se doutait pas qu’elle serait aussi destinée à transporter à l’intérieur de son estomac une grande quantité de drogue. Lorsque le sachet se perce dans son ventre, la substance se révèle être en réalité une ouverture considérable vers les obscurités des capacités humaines. Lucy apprend et joue de ses nouveaux pouvoirs, décidée non seulement à se venger mais également à transmettre l’inconsidérable savoir qu’elle emmagasine. Un pitch intéressant dans cette dernière réalisation de Luc Besson, avec pour résultat un film lourdingue, empli de clichés, dont on se serait bien passé.

lucy besson LUCY DE LUC BESSON | ZÉRO CONNEXION

Ca commençait pas trop mal.

L’homme n’utiliserait que 10% de la capacité son cerveau (en réalité, l’homme n’utiliserait que 10% de son cerveau au même moment, chaque zone ayant son rôle). Une histoire de connexions, de neurones, de monde animal paraît-il. La question alors semble évidente : qu’en serait-il de nous si ces capacités se développaient jusqu’à leur maximum ? Si nous atteignions ce fameux 100 % ? Voilà la question à laquelle Luc Besson a tenté de répondre dans Lucy. Petit à petit les nouvelles capacités surviennent, modifiant sensiblement le comportement de la jeune femme. Si nous la découvrons tout d’abord pleurnicharde et quelque peu naïve, elle évolue au fil des connexions je-ne-sais-où dans sa tête jusqu’à devenir une super-woman, dotée de pouvoir toujours plus cool, plus pratiques pour la sauver de situations ô combien dangereuses. Et Besson de rendre l’illusion toujours plus efficace en justifiant la moindre de ces transformations/évolutions/connexions à base de super théories scientifiques expliquées par Dr Morgan Freeman en personne.

Tout ceci aurait pu constituer un support efficace à la réalisation d’un film d’anticipation intense. De quoi nous donner un peu l’eau à la bouche (même si on ne peut s’empêcher de penser un petit peu à Limitless de Neil Burger, dans la veine « drogue décuplant les capacités mentales »). Oui mais. Il n’en ressort que clichés, auto-références (Nikita ou Léon entre autres) et presque pire encore, une esthétique très décevante. Dommage, car certaines idées tenaient pourtant la route dans ce film.

The Adobe Flash Player is required for video playback.
Get the latest Flash Player or Watch this video on YouTube.

Un grand fourre-tout.

Mais d’ailleurs, face à quel cinéma sommes-nous ? Comme s’il désirait contenter le plus grand nombre, Besson nous enfonce dans la valse du genre : du thriller avec des méchants coréens à la police française à côté de la plaque, sans oublier les fameux dialogues scientifiques auxquels le spectateur ne comprend jamais rien – ces derniers sont mêmes accompagnés de mauvaises images d’archives, trop nombreuses et dont l’inutilité nous dépasse toujours. Il y a de quoi nous faire tourner la tête. Même la science-fiction est collée d’une esthétique ultra vulgaire et banale à souhait. Et les clichés vont encore bon train jusqu’au final et sa morale sur le temps qui passe.

Le point de non-retour est atteint sans aucun doute au moment où, comme submergé par son imagination plus que débordante, Luc Besson décide que Lucy, humaine la plus évoluée de notre temps, devait rencontrer la première femme sur Terre.. Lucy. Et si possible en recréant brièvement La Création d’Adam de Michel Ange. Subtil.

Alors merci de nous faire réviser nos vieux cours de bio sur la création de la matière et l’évolution de l’homme. Mais comme à l’époque du collège (du moins en ce qui me concerne), on reste stoïque. On attend sagement que la longue heure et demie se termine pour en ressortir dubitatif. C’est un cinéma d’illusion dans lequel on pense nous intéresser, nous porter. Comme si le « compte à rebours », l’attente interminable du 100% dans les neurones de Scarlett Johansson pouvait nous procurer la moindre excitation. Pour l’anticipation cette fois, c’est raté.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Acrossthedays 8489 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine