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Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre de Shani Boianjiu

Par Karine Simon @karine59630

Le 22 août 2014

Synopsis :

Camarades de classe depuis l’école primaire, Yaël, Avishag et Léa sont de jeunes Israéliennes fantasques qui se réfugient souvent dans leurs mondes imaginaires pour tenter d’oublier qu’elles s’ennuient à mourir dans le village isolé où elles habitent. Une adolescence ordinaire, mais dans un lieu et à une époque qui sont loin de l’être. A la fin de leurs études secondaires, elles sont incorporées dans l’armée et effectuent pendant deux ans leur service militaire.
Sarcastique et autoritaire, Léa se retrouve postée à un checkpoint en Cisjordanie, tandis que la sombre Avishag sert dans une unité de combat chargée de surveiller la frontière égyptienne et que Yaël entraîne les soldats au maniement des armes. Leur insouciance, leur soif de vivre, leurs corps désirants contrastent de façon saisissante avec le monde confiné, monotone, répétitif et brutal de l’armée où elles sont confrontées à toute la violence d’un pays en guerre et en état d’alerte permanent.
Léa, Avishag et Yaël racontent avec désinvolture et détachement les expériences parfois épouvantables qu’elles traversent et se distraient en s’adonnant à des jeux puérils mais dangereux ou en créant des mondes oniriques qui virent parfois au cauchemar. Et, lors de leur retour à la vie civile, on comprend l’impact délétère que cette parenthèse a eu sur leur vie d’adulte : dépressives, inadaptées ou sans perspective d’avenir dans leur travail, elles se retrouvent à vendre des sandwichs ou à faire le vigile dans un aéroport, quand elles n’infligent pas des sévices à des hommes qu’elles séquestrent… Portrait implacable d’une génération perturbée par cet univers troublé où la violence et la peur sont omniprésentes, ce roman initiatique met en lumière toute la difficulté d’être jeune et de forger son identité en Israël.

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Les premières lignes :

Il y a de la poussière dans le mobile home aménagé en salle de classe. Les cheveux de Mira, notre professeure, sont teints en orange et desséchés aux pointes. Nous avons dix-sept ans, nous sommes en terminale, et nous arrivons au terme de l’histoire d’Israël. L’histoire du monde s’est achevée en seconde…

Mon avis :

Shani Boianjiu est née en 1987 à Jérusalem et a grandi en Galilée, dans le village de Kfar Vradim, proche des frontières syrienne et libanaise. Après deux ans dans l’armée, elle a étudié à Harvard dont elle est sortie diplômée en 2011. Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre est son premier roman. (Biographie du site Robert Laffont)

Léa, Yaël et Avishag ont toutes les trois dix-sept ans. Elles vivent dans un village retiré d’Israël à la frontière Libanaise. Au début du roman, nous apprenons à les connaitre chacune. Elles étaient amies, mais peu à peu l’adolescence et ses tourments les ont séparés, ou du moins éloignés.

Mais en Israël, qu’on soit garçon ou fille, à l’âge de dix-huit ans, on doit servir son pays, en effectuant son service militaire. De l’insouciance de l’adolescence, elles vont alors basculer, dans la violence, le danger, et les armes. Puis après ces deux années, c’est le retour à la vie civile, qui sera loin d’être facile.

Contraintes et forcées, n’ayant pas le choix, Léa, Yaël et Avishag se retrouvent durant ces deux années à tenter de "passer le temps", peut-être pour oublier ce qu’elles vivent. Mais elles le font parfois de manières dérangeantes voir choquantes. Les chapitres s’articulent à chaque fois du point de vue d’une des jeunes filles.

Malheureusement je n’ai pas aimé ce roman. Durant toute ma lecture j’ai éprouvé un sentiment de malaise. Je n’ai pas aimé les personnages, et pour moi comme je le dis souvent, c’est rédhibitoire.  Je ne l’ai pourtant pas trouvé inintéressant, peut-être justement parce qu’en ce moment l’Israël est au cœur de l’actualité.

J’ai également eu un peu de mal avec l’écriture de Shani Boianjiu, que j’ai trouvé parfois inadaptée, j’ai bien compris que c’est un choix de l’auteure, mais ce choix je ne l’ai pas compris, après ça ne reste que mon avis, mais je pense que parfois un peu plus de finesse aurait été nécessaire.

Roman coup de point, Nous faisions semblant d’être quelqu’un d’autre met en lumière le passage de l’adolescence à l’âge adulte dans un pays où la violence est le quotidien.

Je remercie Les Editions Robert Laffont pour leur confiance.

Ce roman est disponible depuis le 21 août 2014 chez votre libraire.

Il entre dans le challenge 1% de la Rentrée Littéraire 2014.

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2/6


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