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Le temps de l'aventure - 2/10

Par Aelezig

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Un film de Jérôme Bonnell (2013 - France, Belgique, Irlande) avec Gabriel Byrne, Emmanuelle Devos

Casse-bonbons.

L'histoire : Emmanuelle rencontre Gabriel dans le train. Coup de foudre d'une journée.

Mon avis : Encore une "erreur" française... Aucune originalité dans ce film qui reprend un thème mille fois vu et revu, l'aventure d'un jour avec un inconnu. Ca fait pas long comme scénario, alors il faut broder, broder, broder... Nous avons donc 40 minutes de déambulations diverses : Emmanuelle au théâtre, Emmanuelle dans le train, Emmanuelle dans le métro... Ensuite nous passons enfin aux choses sérieuses, 15 minutes de love dans une chambre d'hôtel... et ensuite re-40 minutes de j'y va-j'y va pas, de flâneries dans Paris, de visite à la frangine... Et voilà vous avez un film.

Une seule petite séquence m'a fait sourire, ce qui était d'ailleurs fort incongru car le reste est très sérieux, une petite chose burlesque et je suis très fan de cet humour-là : Emmanuelle, l'esprit ailleurs, se paie un poteau en métal dans la rue ; une passante lui dit d'appuyer sa pommette endolorie contre le froid du métal pendant 5 mn pour ne pas que ça enfle ; elle reste donc là, lovée contre son poteau et un homme lui lance "Joli couple !". Le genre de petit truc idiot que j'adore. Et quasiment la seule chose dont je me souvienne.

L'interprétation ? On pourrait dire qu'elle est formidable, vu les acteurs... On pourrait. Car j'ai trouvé que l'alchimie prenait mal entre les deux comédiens. Gabriel Byrne, pourtant si sexy, semble un peu trop sur la réserve ; Emmanuelle Devos, elle, m'a agacée quelquefois ; elle surjouait un peu.

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Bref, ce couple ne m'a guère émue. Dans le genre balades le nez au vent et coup de foudre inattendu, je préfère un millions de fois Lost in translation. Ou d'autres.

En plus, en tant que spécialiste es-langues, je suis toujours sidérée au cinéma par ces personnages qui se mettent à parler dans une langue étrangère, avec un accent à couper au couteau, mais sans la moindre faute de syntaxe ou de vocabulaire. Ca me fait rigoler, ça sonne faux. Si encore on nous la présentait comme prof d'anglais ou bien ayant un père anglais ou voyageant beaucoup... mais ce n'est pas le cas, et hop elle bavarde avec le Gabriel, dont elle comprend chaque mot bien sûr, avec une facilité déconcertante ! J'ai adoré le don't make fun of me qu'elle lui sort spontanément, un idiomatisme qui - j'en suis sûre - ne PEUT pas venir d'un coup de baguette magique à quelqu'un qui ne pratique pour ainsi dire jamais l'anglais...

Enfin bon, déformation professionnelle, excuse me, folks.

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Grosse surprise ce matin en constatant que les critiques ont adoré ! Délicat, mélancolique, sensuel, romantique, subtil, intelligent, drôle (ah bon ? à part l'histoire du poteau...), lumineux, magnifique... J'y comprends rien. Je pige mieux Les Cahiers du Cinéma (encore une fois) : "L'aventure promise par le titre ne dépasse pas le stade de la charmante mais futile escapade".

Voilà, c'est ça le truc : futile.


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