Le grand retour du cinéma de quartier !
Dwayne "The rock" Johnson a toujours rêvé d'incarner l'idole de son enfance, c'est sous la caméra du controversé Brett "the Rat" Ratner qu'il endosse la défroque du demi-dieu quelque mois à peine un projet concurrent à petit budget ("La Légende d'Hercule" de Renny Harlin). Celui qu'on nomme le "franchise viagra" a t'il les épaules assez larges pour porter sa propre série de films ?
Le(s) plus
Bien qu'il s'ouvre sur un rappel de quelques-uns de ses douze travaux, le film ne décrit pas l'affrontement entre le héros et des créatures fantastiques. l'Hercule du film est un aventurier qui parcourt la Grèce à la tête d'une bande de mercenaires rencontrés au cours de ses aventures le spartiate Autolycus (Rufus Sewell du bon côté pour une fois), l'amazone Atalanta (Ingrid Bolsø Berdal), l'homme-bete Tydeus (Aksel Hennie) et l'oracle Amphiaraus (Ian McShane) se vendant au plus offrant. Ses exploits fantastiques sont des récits que rapporte par son neveu Iolaus effrayer leurs futurs ennemis et faire monter la "cote" d'Hercule auprès de ses futurs employeurs. Bientôt il sont engagé par le vieux seigneur de Thrace Lord Cotys (john Hurt) dont le royaume subit les assauts du mystérieux Rhesos qu'on dit lui aussi dotés de pouvoirs surnaturels à la tête d'une armée de "centaures".
Le scénario est bien structuré qui offre quelques surprises et dans sa première partie une déconstruction du mythe assez maline.
Brett Ratner traîne une réputation atroce auprès des cinéphiles pourtant si on peut dire que sa filmographie ne compte aucun chef d'œuvre impérissable il serait stupide de lui nier de solides qualités techniques qui en font un "shooter" assez honnête. Il privilégie des compositions de plans classiques et un montage fluide plutôt que de la shaky-cam et des « cuts » hystériques. Il faut dire qu'il s'entoure toujours des mêmes collaborateurs d'une part le directeur de la photographie Dante Spinotti (Heat, LA Confidential, Le dernier des Mohicans et oui pas un débutant) qui garantit une esthétique chiadée. D'autre part au montage Mark Helfrich qui a une certaine expérience dans les films d'action avec un gros bras en vedette puisqu'il monta Predator et Rambo II.
On sent que l'ami Brett aime beaucoup Troy (que je conseille à tous dans sa version longue), la conception artistique, les costumes et les deux scènes de batailles de la première partie doivent énormément au film de Petersen. Les combats même si ils sont dans les limites du PG-13 sont assez violents pour contenter les amateurs. Ratner en bon populiste exploite la 3D de manière ludique avec de nombreux projectiles jaillissants de l'écran.
L'humour du film si il ne fait pas dans la finesse n'est jamais trop gênant et les dialogues passent bien car Ratner entoure The Rock d'acteurs très expérimentés à qui il fait confiance. Ainsi les vieilles badernes que sont Ian McShane, John Hurt ou même Peter Mulan (bien loin des films naturalistes anglais) semblent bien s'amuser. Tous les seconds rôles sont assez bien exploités.
Dans sa deuxième partie le film tourne le dos à toute tentative de déconstruction du mythe et de réalisme, on quitte les décors naturels pour des intérieurs de studios et on entre de plein pied dans le peplum à l'"italienne" avec ses fourbes et des exploits quasi super-héroïques. Ratner reprend l'imagerie iconique des films de Steve Reeves avec cet Hercule enchaîné. Mais l'ensemble étant fait sans prétentions pulsé par une musique tonitruante. Même le cri « I am Herculeeees » un peu ridicule dans la bande annonce passe bien dans le contexte.
Fait rare pour être signalé le film s'apprécie bien en 3D d'une part car en bon populiste Brett Ratner l'utilise de manière ludique avec des nombreux objets ou fragments projetés vers le spectateur et ne bon technicien la rend suffisamment lumineuses et colorée pour en pas perturber le film.
Avec sa durée d'1h40 le film reste modeste et ne souffre pas des longueurs qui affectent beaucoup de grosses productions actuelles.
Le(s) moins
Ceux qui s'attendent sur la foi des bandes-annonces à deux heures de The Rock contre des monstres en CGI (par ailleurs correctement faits) vont être déçus mais c'est plus la faute du marketing que du film.
Dwayne Johnson est loin d'être un mauvais comédien, il s'en sort même plutôt mieux que d'autres athlètes devenus comédiens mais il n'a pas encore suffisamment de métier pour nous vendre les tourments de son personnage hanté par la mort brutale de sa famille dont il se sent responsable. Sa relation avec l'enfant du film sonne faux. De même son charisme cool s'adapte mal aux scènes où il doit galvaniser ses troupes façon Gérald Butler dans 300.
Quelques ralentis appuyés feront rire aux dépends du film.
Conclusion
Loin du navet que laissait présager ses bandes annonces, Hercule est une solide série B rythmée qui ressuscite sans prétention les joies du cinéma de quartier.
Un divertissement estival tout à fait honorable.
Ma note: 7/10
Hercule
Synopsis : "Mi-homme mi-légende, Hercule (Dwayne -The Rock- Johnson) prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures."Réalisé par: Brett Ratner / Avec: Dwayne Johnson, Ian McShane, Rufus Sewell, Joseph Fiennes, Peter Mullan, John Hurt, Aksel Hennie, Ingrid Berdal, Reece Ritchie, Tobias Santelmann, Rebecca Ferguson, Isaac Andrews et Irina Shayk / Genre: Action, Fantastique, Péplum / Nationalité: Américain / Titre original: Hercules / Distributeur: Paramount Pictures France
Durée: 1h38min / Date de sortie: 27 août 2014
Plus d'informations !
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Les Anecdotes !
Le film est basé sur le roman graphique "Hercules: The Thracian Wars" écrit par Steve Moore, dessiné par Admira Wijaya et publié aux États-Unis par Radical Studios en 2008.Dwayne Johnson s'est longuement préparé pour le rôle du demi-dieu Hercule. En effet, cet ancien catcheur mesurant 1.96 mètre pour 120 kilos a quand même eu besoin de s'entraîner de manière intensive pendant huit mois pour sculpter son corps d'athlète. L'acteur confie avoir vécu seul et coupé du monde à la manière d'un moine pendant toute la durée du tournage.
Ce n'est pas la première fois que le demi-dieu Hercule fait l'objet d'une adaptation cinématographique. Et l'année 2014 est plus que représentative de cet engouement pour le héros grec puisqu'en mars dernier le réalisateur Renny Harlin portait déjà à l'écran les aventures du colosse dans La Légende d'Hercule, avec Kellan Lutz dans le rôle principal.
Kellan Lutz et Dwayne Johnson ne sont pas les premiers acteurs à s'être glissés dans la peau du célèbre héros grec. Dans les adaptations de Pietro Francisci, c'est Steve Reeves qui interprète le vainqueur de l'hydre. Dans Hercule à New York, ce n'est autre qu'Arnold Schwarzenegger qui lui prête sa musculature. Lou Ferrigno, Mickey Hargitay et Reg Park ont eux aussi campé ce personnage mythique et... même Ryan Gosling l'a interprété dans une série signée Sam Raimi.
Hercule marque les débuts au cinéma du top model russe Irina Shayk. Le mannequin tient ici le rôle de Megara.
Kevin Sorbo, l'interprète du demi-Dieu dans la série des années 90, a contacté Brett Ratner pour une apparition dans l'adaptation sur grand écran des aventures d'Hercule. Le réalisateur n'ayant pas répondu à son appel, le comédien a répliqué en jugeant cette décision "stupide"... d'un point de vue commercial. Voir le héros de la série au détour d'une scène du film aurait, selon lui, été un atout supplémentaire pour le long-métrage et un argument commercial non négligeable.
De passage sur un plateau télévisé pour la promotion d'Hercule, "The Rock" révéla que la barbe que porte Hercule dans le film est en réalité... tenez-vous bien... faite de poils de testicules de yak!
C'est la deuxième fois que le Britannique John Hurt se produit dans un film ayant pour cadre la mythologie grecque. L'acteur avait par le passé prêté ses traits au dieu Zeus, dans Les Immortels de Tarsem Singh.
La scène où Hercule se délivre des chaînes qui le retiennent et hurle de toutes ses forces "Je suis Hercule" a nécessité huit prises ! Dwayne Johnson se serait évanoui à chaque reprise, si bien qu'il fallait reprendre les enregistrements depuis le début. Pour la séquence, l'acteur a demandé à être attaché avec des véritables chaînes et menottes, pour qu'il ait du mal à s'en défaire et ainsi, apporter une touche de réalisme à la scène.
Ce n'est pas par hasard que les regards se sont tournés vers Dwayne Johnson pour jouer Hercule. Qui de mieux qu'un ex-catcheur reconverti dans le cinéma, doté qui plus est d'une musculature massive, pour incarner le célèbre héros grec ? L'acteur confie à cet effet qu'incarner le fils de Zeus était un rêve d'enfant pour lui : "Cela fait très très longtemps que je rêve de participer à un projet aussi passionnant autour du personnage d'Hercule. Il a été source d'inspiration pour beaucoup de gens, à travers les siècles, et j'en fais partie."
A Brett Ratner, le réalisateur, de poursuivre : "Dwayne est né pour être Hercule ! son dévouement pour l'incarner était étonnant. Il s'est préparé durement, chaque jour, de l'aube au coucher du soleil. Bien sûr, Dwayne avait déjà participé à de nombreux films d'action, mais je crois que physiquement parlant, il n'avait jamais été sollicité à ce point. Ce rôle était vraiment un sacré défi. D'un côté, il y avait bien sûr tout l'aspect grand spectacle, les bastons et le fun, mais de l'autre côté également beaucoup d'émotions, de sensibilité et de nuances dans le jeu."
"The Rock" avait subi une opération chirurgicale peu avant que ne débute les tournages. Une fois rétabli, l'acteur a été en mesure de suivre un entrainement intensif pour se préparer pour le rôle. Mais péniblement...
C'est au Français Jean-Vincent Puzos, le chef décorateur à l'origine des décors de Amour, le film aux multiples récompenses de Michael Haneke, qu'ont été confiés les décors du film. Puzos a conçu les plans du Village des Besses, mais aussi ceux de la citadelle de Lors Cotys.
N'affronte pas à Hercule qui veut. L'exercice demande une grande préparation au préalable et pour ce faire, la plupart des acteurs ont suivi un entrainement strict. Ingrid Bolsø Berdal a requis les services d'un expert du tir à l'arc en la personne de Steve Ralph. Rufus Sewell s'est pour sa part entrainé à combattre et à manier des armes, allant même jusqu'à soulever de la fonte. Reece Ritchie, lui, a reçu le soutien et les conseils d'un coach. "On était tous embarqué dans ce quotidien de coaching physique très intense et ça nous a permis de faire corps tous ensemble - ce qui, quelque part, nous préparait aussi à nos relations dans le film, car c'est un peu ce que traversent nos personnages", explique-t-il.
Ce n'est pas en Grèce que s'est tenu le tournage d'Hercule, comme on pourrait le supposer, mais dans un studio hongrois, situé dans la capitale Budapest. Les scènes extérieures ont quant à elles été enregistrées en Croatie. Le tournage a duré six mois et s'est achevé le 19 octobre 2013.