Magazine Cinéma

Les combattants – notre avis sur le premier film de Thomas Cailley

Publié le 27 août 2014 par Tempscritiques @tournezcoupez

Les cahiers du cinéma titraient en une, pour le numéro du avril 2013 (n°688) « Jeunes cinéastes français, on n’est pas mort ! ». La récente sortie du premier film de Thomas Cailley, Les combattants, nous donne une preuve supplémentaire de la réelle vivacité du jeune cinéma français. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes, il a reçu un accueil unanime et dithyrambique.

Les combattants de Thomas Cailley

Les combattant est l’œuvre d’un cinéaste qui s’est évertué à chercher son style et sa propre voix.  Thomas Cailley ne s’est pas égaré dans les expérimentations souvent oppressantes pour les réalisateurs en herbe, hélas pour certains, en mal de personnalité. Pour une majeure partie de l’équipe, en tout cas les postes clés d’un film (monteur, scénariste, chef opérateur), ce film fut aussi un premier tour de piste dans le monde du long métrage.

Les combattants illustre la jeune Madeleine, interprétée par Adèle Haenel, persuadée que la fin du monde s’approche à grand pas et qu’il faut donc s’y préparer avec le plus de rigueur possible. Pour ce faire, son vœu le plus cher serait d’intégrer une section des paras, l’un des plus rudes régiments de l’armée de terre. Sur son chemin elle croise Arnaud, un jeune menuisier attachant qui, s’étant épris de la demoiselle, va s’engager lui aussi dans le stage de préparation.

Si le film est réussi, c’est parce qu’il vogue entre différents styles avec beaucoup d’aisance. Il débute sur une tonalité de comédie romantique et arpente le genre avec beaucoup d’humour et de finesse. S’ensuit une immersion dans le milieu militaire, non dénuée d’humour elle aussi, mais sans complaisance ni antimilitarisme primaire. Le film se termine sur un final apocalyptique, presque équivoque à un survival. Si cette dernière partie souffre d’une légère baisse de régime, nous serions bien rabat-joie de bouder notre plaisir face à ce premier film si minutieusement orchestré.

Thomas Cailley sort des ornières dans lesquelles son film aurait pu le conduire. La direction d’acteur est parfaite : celle du jeune et inconnu Kevin Azaïs, très touchant, et bien entendu celle d’Adèle Haenel, véritable révélation, qui trouve là un rôle à la mesure de son talent et illumine l’écran.

Par de menus détails ou de réels choix de filmage, Cailley nous montre qu’il est un metteur en scène bourré d’idées et on ne saurait que trop conseiller de voir ce film qui possède tous les ingrédients du film populaire (humour, fluidité et dynamisme du récit, personnages attachant, séquences d’émotions) sans être en reste du côté de la mise en scène et du plaisir cinéphilique.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tempscritiques 932 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines