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Les mots qu'on ne me dit pas, Véronique Poulain

Par Laurielit @bloglaurielit

les mots qu'on ne me dit pasMa première lecture de la rentrée littéraire 2014, la voilà! J'avais repéré ce titre sur le blog de ma copine Séverine et j'ai eu envie de le découvrir; d'une part parce que j'aime cette maison d'éditions, et d'autre part parce que le titre m'a titillée. Alors voilà, je me suis lancée dans cette histoire, dans son histoire.

Dans ce texte Véronique Poulain raconte son enfance, son adolescence, sa découverte de la vie dans un monde peu connu pour ma part, un monde où il n'y a pas de mots, où la communication corporelle est très importante, celui des sourds-muets. Avoir un père et une mère sourds-muets, c'est à la fois marrant, lourd, une honte, une tendresse particulière, une bienveillance à avoir. Dans ce récit où l'auteure nous raconte sa famille, comment elle a vécu cela au quotidien via une succession d'anecdotes, on ressent de nombreux sentiments ambivalents. La colère, le rejet de ne pas pouvoir leur parler normalement ou recevoir des paroles réconfortantes, apaisantes, d'accompagnement dans la vie sont là. Et en même temps l'auteure est prise d'envie de protection, de respect, d'admiration pour ses parents et son oncle Guy.

J'ai aimé la simplicité de l'écrit. J'ai vécu avec l'auteure ces petits moments. Je me suis imaginée le bruit finalement que peuvent faire des sourds-muets en déplaçant des choses, en pétant, en dormant. J'ai ri quand les enfants de la famille se jouaient (gentiment) d'eux ou quand sa mère lui parle de sexe. J'ai combattu à leur côté quand l'oncle Guy (un personnage attachant) se bat pour que les sourds-muets aient accès à la culture, et pour la démocratisation de la langue des signes. J'ai cependant été gênée de la violence des sentiments de l'auteure envers ses parents (mais ce n'est pas un jugement). J'ai pensé qu'elle idéalisait trop les familles où soi-disant les mots accompagnent les enfants; car l'accès à la parole ne résout pas tout, encore faut-il savoir l'utiliser...Je suis certaine que l'auteure en est consciente, là n'est pas la question mais cela ne transparait pas dans le livre. Je crois que la violence mêlée à l'admiration et le profond amour de V. Poulain pour ses parents n'a pas raisonné en moi car je ne l'ai pas compris. J'aurais aimé plus de profondeur et d'analyse au lieu d'une succession d'anecdotes et de sentiments de l'auteure pour ses parents...car sans analyse profonde, je n'ai pu comprendre cette violence, ce rejet parfois et je m'en suis détachée, cela ne m'a pas touchée.

Un roman singulier donc pour la mise en lumière de ce monde des sourds-muets, dans une écriture simple & directe. J'ai beaucoup appris de choses (non les sourds muets ne savent pas forcément super bien lire sur les lèvres et ils sont très libres et à l'aise avec leurs corps)...mais je m'attendais à être plus touchée par ce roman, qui manque selon moi d'analyse plus personnelle et profonde.

Les avis de Séverine et Cajou plus positives et de Micmelo qui a moins aimé.


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