Qu’est-ce que je m’attendais à voir ? Des grands-mères dansant ? Bien sûr, mais j’avais en tête la version de Kontakthof que Pina Bausch avait travaillée avec des personnes de plus de 65 ans. Pina Bausch, parce que Eun-Me Ahn, la chorégraphe de ce spectacle était présentée comme « la Pina Bausch de Séoul ». Trois grandes parties pour ce spectacle, suivies d’une quatrième : les danseurs de la Compagnie, jeunes et proposant des figures virtuoses et dynamiques, des sauts et des mouvements spectaculaires, sur une musique rythmée et dans des couleurs vives et étonnantes ; un film montrant des grand-mères, en Corée, se mettant à danser, à esquisser des pas et des gestes, dans la rue, la campagne, les magasins, et provoquant des rires complices dans la salle (surtout ceux d’une jeune femme assise derrière moi) ; un mélange des deux, c’est-à-dire des danseurs de la compagnie et des grands-mères coréennes qu’ils accompagnent sur le plateau… Toujours le rire complice de la jeune femme derrière moi. Complice de quoi ? C’est ce qui m’a gêné dans ce spectacle : j’ai eu parfois l’impression d’assister à un spectacle de fin d’année où le public se réjouit des maladresses, par réelle sympathie je n’en doute pas, mais qui m’a mis mal à l’aise : comment le public aurait-il réagi si les grand-mères sur scène n’étaient pas venues de si loin ? N’y a-t-il pas l’attrait de l’exotisme, à la fois exotisme de la géographie et exotisme de l'âge ? Nous sommes très loin de Kontakthof, et les propos de la chorégraphe coréenne évoquant un « documentaire qui parlerait à la fois du passé et du sol » ne parviennent pas à me convaincre.
La quatrième partie du spectacle, c’est l’invitation faite au public de venir danser avec les danseurs de la compagnie et les grand-mères.
J'ai vu ce spectacle au Théâtre de la Colline à Paris, dans le cadre de Paris Quartier d'Eté (photo Young-Mo Cheo)
Jeu de briques
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Pacman
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