Aurélie en mode Je ressors un article du fagot des brouillons car la situation s’y prête chaque jour davantage
Toutes les personnes qui connaissent un tant soit peu ma vie vous diront que tout n’a pas été paillettes et poneys volants rose flamboyant et que je ne suis pas précisément un modèle de fille qui se laisse porter par les nuages à chaque fois qu’elle en voit un. MAIS, ces derniers temps, alors que mon intérêt grandit pour la notion de "psychologie positive", je me trouve rembarrée par certains qui confondent ostensiblement positive et bisounours attitudes.
Il apparaît que celui qui cherche à souligner les bonnes choses en général serait, semble-t-il, carrément stupide. Vous aimez les guimauves romantiques et les histoires qui finissent bien ? Vous êtes idiot. Vous aimez les faux hasards ? Vous êtes naïf. Vous aimez Mange, Prie, Aime ? Mon Dieu, quelle fille vous faîtes !! (Oui, parce qu’il est de notoriété publique qu’être une licorne trottinant sur un arc-en-ciel est l’apanage des filles). Voir le négatif, le sombre, correspondrait en fait à ne pas observer autre chose que… la réalité. (Rien que ça, ouais). Voir le positif signifierait donc par conséquent… rêver. (Rien que ça, ouais). Donc résumons-nous : noir = réalité, tout ce qui est plus clair = rêve. Au fait, c’était quoi déjà le dernier chiffre sur les anxiolitiques, en France ou ailleurs, d’ailleurs ?
Alors, afin de rassurer ceux qui peignent le monde tout en noir/gris et qui ont une peur bleue (pardon…) que certains ne viennent tout gâcher avec leurs couleurs à la noix — Mais, attends deux secondes, pourquoi ont-ils peur ? me demanderez-vous. Et je vous répondrais : sûrement parce qu’après avoir découvert le spectre entier dont la lumière est composée, il n’y plus d’excuses pour ne pas s’en servir de ces satanées couleurs. Sans compter qu’ils sont ensuite obligés de se poser LA question qui tue pour un adepte des ténèbres : pourquoi n’a-t-on pas essayé de pondre un Monet soi-même AVANT ? –, je me dois de clarifier un point : voir le positif n’est pas nier le négatif.
Exemples : Rappeler qu’une instit’ de 27 ans a donné sa vie pour sauver une quinzaine d’enfants ne signifie pas oublier le fait qu’une fusillade a eu lieu dans une école primaire aux États-Unis il n’y a pas si longtemps. (Notons au passage que le temps d’intérêt consacré à cet acte de bravoure dans les médias n’a été que relativement minime par rapport au reste et surtout à son geste). Écouter les ballades de Radio Ed ne provoque pas de cécité temporaire lors de la lecture d’un article sur la hausse du taux des divorces en général. S’enthousiasmer devant l’initiative d’un professionnel au journal de Pernaud ne suffit pas à penser que la situation économique va soudainement mieux. Ou alors, c’est que vous êtes effectivement un bisounours. Pour les personnes positives, il s’agit simplement de reconnaître qu’il existe d’autres couleurs.
Qui écouter alors ? Ceux qui pensent qu’il est inutile d’essayer d’arriver à quoique ce soit dans la vie car le monde est un endroit sombre et plein d’obstacles ? Quelle façon de tirer l’humain vers le haut en encourageant le meilleur chez tout un chacun !
Malgré ces idées rétrogrades selon lesquelles il est impossible de trouver un équilibre entre rose bonbon et noir de jais, le monde réclame du positif. Et ça, Pharell l’a bien compris.
"Stubborn gladness" : "faire voler un cerf-volant même quand il pleut"*.
PS : la vidéo des bisounours que je regardais étant petite me faisait en réalité peur. Mais je l’ai jamais dit à mes parents…
*Citation traduite d’un texte d’Elizabeth Gilbert. Tous droits réservés ;)