Magazine Cinéma

Stalag 17

Publié le 30 août 2014 par Olivier Walmacq

600full-stalag-17-poster

genre: drame
année: 1953
durée: 2 heures

L'histoire: Durant la Deuxième Guerre mondiale dans le Stalag 17, deux prisonniers tentent de s'évader mais sont abattus. De plus, les Allemands découvrent l'existence du tunnel où tous les prisonniers devaient s'évader. Il y a donc un traître parmi les détenus... Sefton, un officier magouilleur et adepte du marché noir, est soupçonné.       

la critique d'Alice In Oliver:

Inutile de présenter Billy Wilder, dont la carrière de réalisateur commence en 1934, avec Mauvaise Graine. On lui doit de nombreux classiques du cinéma, entre autres, Boulevard du Crépuscule, Sept ans de réflexion, La scandaleuse de Berlin ou encore Certains l'aiment chaud.
Vient également s'ajouter le trop méconnu Stalag 17, sorti en 1953. Attention, il ne s'agit pas non plus d'une rareté, d'un film introuvable ou encore d'un grand classique du noble Septième Art. C'est juste un très bon film ! C'est déjà pas mal... Le long-métrage est aussi l'adaptation d'une pièce de théâtre de Donald Bevan et Edmund Trzcinski.

Au niveau de la distribution, Stalag 17 réunit William Holden, Don Taylor, Otto Preminger, Robert Strauss, Harvey Lembeck, Richard Erdman et Peter Graves. Pour l'anecdote, les producteurs du film attaqueront en procès les scénaristes de la série télévisée Papa Schultz.
En effet, ils considèrent que la série n'est finalement qu'une adaptation de Stalag 17. Pourtant, ce sont les scénaristes qui remporteront le procès, la faute à la présence d'un sergent du nom de Schultz dans le film. 
Pour le rôle de Sefton, interprété pa William Holden, plusieurs grands acteurs seront approchés, notamment Charles Bronson et Kirk Douglas.

images

Stalag 17 fut également l'un des plus grands succès de la carrière de Billy Wilder. Alors qu'il s'attendait à recevoir une grosse part des bénéfices du film, les comptables du studio lui ont annoncé qu'étant donné que son dernier film, Le Gouffre aux Chimères tourné en 1951, avait perdu de l'argent, l'argent perdu serait soustrait de sa part aux bénéfices de son nouveau film. 
Wilder quitta peu de temps après la Paramount. Ce qui marque immédiatement à la vision de Stalag 17, c'est ce décalage entre l'humour apparent du film et la tragédie à venir. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! 

Un Noël macabre s’annonce dans le Stalag 17, camps de prisonniers américains sur les bords du Danube. Depuis longtemps déjà, l’atmosphère est tendue : un traître caché dans la baraque 4 fournit des informations au commandant du camps sur tous les plans d’évasion de ses camarades prisonniers. Deux soldats ont même été abattus alors qu’ils sortaient du tunnel qu’ils avaient creusé. 
Les soupçons se portent tout naturellement sur la personne du Lieutenant Sefton, un opportuniste qui réussit à s’enrichir malgré sa captivité. Sefton joue cavalier seul, parvenant sans manquer d’audace à soutirer le moindre des biens à ses camarades.

sjff_03_img1136

Il parie même sur les échecs répétés de chaque tentative d’évasion. Une nuit, où plus que jamais, il apparaît comme le coupable idéal, ses compagnons le tabassent. Humilié et pressé de reprendre paisiblement son activité lucrative, il décide de mener lui-même l’enquête.
A force de patience et de détermination, il réussit à démasquer le coupable, le fait abattre et s’évade en compagnie du plus fortuné de tous ses compagnons. 
Clairement, Stalag 17 n'est pas un portrait très élogieux du soldat américain, loin de là. Au contraire, le film dénature complètement le mythe du héros américain triomphant de la Seconde Guerre Mondiale et du nazisme.

En résumé, dans Stalag 17, il n'y a aucun héros ni aucun personnage à sauver. Même le héros principal de l'histoire, donc Sefton, est un personnage individualiste, égoïste et combinard, qui va devoir faire cavalier seul pour s'en sortir. A partir de là, le film fonctionne comme un huis clos souvent oppressant et à la précision chirurgicale. Enfin, Billy Wilder peut s'appuyer sur une distribution en or, William Holden en tête. Toutefois, le réalisateur n'oublie jamais ses seconds rôles.
Bref, un très bon film de genre, assez atypique en fin de compte, puisque le long-métrage oscille entre la comédie dramatique, le film de prison et le drame de guerre.

note: 16/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines