Un film d'Alain Corneau (2010 - France) avec Ludivine Sagnier, Kristin Scott Thomas, Patrick Mille, Guillaume Marquet, Gérald Laroche, Olivier Rabourdin
Complètement tiré par les cheveux...
L'histoire : Une grosse agence de publicité. Une big boss, Christine, et sa nouvelle recrue, Isabelle, une jeune femme brillante, qu'elle couvre de compliments et de conseils. Et lui pique ses idées pour se faire bien voir des grands chefs américains. De persécution en harcèlement, Isabelle vacille...
Mon avis : J'avais d'abord vu le remake de De Palma, Passion, qui n'était pas sensationnel mais, malgré ses défauts, tenait vaguement la route au niveau du message véhiculé, totalement absent ici. Et dans les deux cas, je me demande pourquoi on fait référence à l'amour : ni dans l'un ni dans l'autre, je ne vois de "passion" entre Isabelle et Christine... Bizarre.
Revenons à notre brave Corneau. Réalisation totalement inégale, coupée en deux parties : une confrontation chef / nouvelle recrue ; un peu vacharde, très XXIe siècle, que l'on sent très très très légèrement teintée d'homosexualité ou de sado-maso. Mais les personnages sont si caricaturaux, si glacés, qu'on a vraiment du mal à les suivre et à les comprendre. Mais pourquoi diable font-elles ça ? L'une est avide de pouvoir et manipulatrice, bon d'accord... mais elle n'avait qu'à pas l'embaucher, cette fille, et prendre une gourdasse. Et l'autre, la première de la classe, qui se fait sauter par le mari de sa chef, en voilà une idée qu'elle est bonne pour commencer une carrière...
Particulièrement mal dirigées, les comédiennes sont en roue libre et en font des tonnes, ce qui n'est pourtant pas leur habitude ; hyper décevant. Ludivine, que j'aime beaucoup, n'est pas crédible pour jouer cette jeune cadre, qui vit déjà sur un grand pied (faut voir la baraque qu'elle a !!!) : trop juvénile avec sa bouille de petite fille angélique. Une blonde à la Hitchcock ? Si c'était le but, c'est complètement raté. Elle fait vraiment bébé. A la limite, on comprend mieux ensuite, quand le film passe au thriller hyper tordu : le bébé cachait une psychopathe !
Parlons-en de cette deuxième partie ! Tirée par les cheveux, totalement invraisemblable. Nous, on a carrément rigolé ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
En résumé, tout sonne faux du début à la fin. J'ai mis un point, parce que je les aime bien, moi, ces comédiennes, et je ne voudrais pas qu'elles se vexent si elles lisent ces lignes (taux de probabilité : zéro).
Quand les Français se lancent dans le thriller, en général ça frôle le ridicule. Que dis-je, ça frôle, non : C'EST RIDICULE.
Moments d'anthologie : la môme Ludivine à qui l'on remet un dossier à préparer, elle le prend, l'entrouvre à peine et le repose d'un air dédaigneux. Mais pourquoi donc ? Toujours la môme, harcelée, tourmentée, tracassée (this is a private joke !), qui prend des cachetons et laisse ses boîtes traîner partout ! Je vous jure que le dépressif a plutôt tendance à les cacher d'habitude ! D'ailleurs... SPOILER.
Et pourtant les critiques ne sont pas si mauvaises. Pas follement enthousiasmes, mais compréhensives. Voilà le seul commentaire qui ressemble à ce que j'ai ressenti "Tant qu'on se demande qui va tuer qui et pourquoi, Crime d'amour procure toutes les sensations coupables qu'un bon client est en droit d'espérer. (...) Une fois la victime expédiée dans l'autre monde, il faut supporter un très long dénouement, qui développe tous les détails d'une conspiration dont on n'a plus grand-chose à faire (Le Monde). Le public lui semble plus sévère, mais la moyenne reste acquise : soit on adore, soit on déteste, donc un point partout, la balle au centre...
Ben moi j'ai vraiment pas aimé...