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Rigidité des 35 heures

Publié le 31 août 2014 par Malesherbes

Le 29 août, Gaëlle Macke a signé dans Challenges un  article intitulé : « Absurdité de la rigidité des 35h : l’exemple d’Hologram Industries ». Elle évoque le cas cette entreprise, fondée en 1984 par Hugues Souparis. Cette société est un leader mondial dans les composants d'identification et de sécurisation qui protègent passeports et billets de banque.

Son président se heurte au problème suivant : « Les commandes, venues notamment d’Asie, connaissent maintenant des à-coups. Ses clients passent parfois des commandes de gros volume exigées dans un délai serré ». L’activité étant à d’autres moments plus calme, le patron souhaite renégocier l’accord d’aménagement du temps de travail sur la base d’une semaine dite « 4 jours-5 jours-6 jours ». M. Souparis confie alors à la journaliste le chemin de croix qu’il lui faut suivre pour cette modification qui doit être négociée avec une organisation syndicale représentative nationalement. « Mais mes salariés ne sont pas syndiqués » regrette M. Souparis. « ll faut donc que je démarche une centrale pour  dépêcher un représentant afin de négocier, sachant qu’il ne connaîtra forcément rien de mon entreprise et de la réalité de ses besoins ». J’ignore quelle est l’attitude de ce patron face à des salariés prêts à se syndiquer mais il est singulier de voir des dirigeants se désoler de ne pas avoir d’interlocuteurs responsables chez leurs salariés alors qu’ils font tout pour décourager les vocations.

À côté des embauches ou licenciements qui permettent de faire varier l’effectif des salariés, il existe un autre moyen de faire varier le nombre des heures travaillées dans l’entreprise, c’est le recours aux heures supplémentaires. Dans le cas d’une entreprise qui connaît des difficultés, on peut comprendre qu’elle ne veuille pas subir ce surcoût de peur de compromettre son existence. Ce n’est de toute évidence pas le cas de Hologram, que j’évoquerai sommairement plus bas. En fait, j’ai l’impression que le cœur de M. Souparis saigne à l’idée qu’à d’autres moments de la vie de sa société il soit contraint de payer ses ouvriers à ne rien faire. Déjà qu’avec la mensualisation il a fallu verser aux ouvriers la même rémunération quelle que soit la durée du mois, même quand comme cet horrible février il ne compte trois fois sur quatre que 28 jours, déjà que les salariés s’obstinent à demander des contrats à durée indéterminée alors qu’un contrat de mission serait tellement plus seyant, où va-t-on ?

En fait, grâce aux éminentes qualités qui ont permis à M. Souparis de créer et développer cette entreprise, Hologram est prospère avec un chiffre d’affaires en croissance régulière et un bénéfice confortable. À tel point que, officiellement pour préparer sa succession (M. Souparis est âgé de 58 ans), il a constitué une structure, Surys, qui a lancé une Offre Publique d’Actions Simplifiée sur Hologram. À la clôture de l’OPAS en décembre 2013, Hologram a été retirée de la côte, ce qui la dispense de publier ses comptes !

Le succès d’Hologam, comme celui de la plupart des entreprises, est l’œuvre de trois composantes : M. Souparis, qui a su innover et piloter avec adresse l’entreprise, les actionnaires qui ont apporté les capitaux nécessaires à sa naissance et à son développement et les salariés qui ont fourni leur travail. Si les deux premières ont bien reçu une juste rétribution pour leurs efforts, peut-on taxer les 35 heures de rigidité quand elles peuvent assurer un surcroît de revenu, et de travail, à la troisième ?


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