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Wave de Sonali Deraniyagala

Par Karine Simon @karine59630

Le 1er septembre 2014

Synopsis :

Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l’Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons. Wave raconte l’histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l’insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d’horreur. La matière de ce livre, c’est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice. Sonali Deraniyagala réussit un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l’inimaginable.

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Les premières lignes :

Au départ, je n’en ai rien pensé. L’océan semblait s’être rapproché de notre hôtel, voilà tout. Une vague blanche avait escaladé le bord du sable, la mousse de son écume s’attardait là ou la plage descendait à pic vers la mer. Il n’y avait jamais d’eau à cet endroit…

Mon avis :

Il y a des jours qui marquent la mémoire des êtres humains à l’encre indélébile qu’ils soient présents ou pas. Le 26 décembre 2004 en fait parti… Un terrible Séisme fait trembler la Thaïlande, mais ce n’est qu’un début. Ce séisme va provoquer un cataclysme dans l’océan Indien : Un Tsunami qui va toucher de nombreux pays faisant plus de 160 000 morts. Je ne pourrais jamais oublier les images de désolation qui passaient à la télévision. Je savais que la nature était capable de terrible colère, mais je n’aurais jamais pu imaginer qu’il se passe quelque chose de comparable et surtout à une telle échelle.

Sonali Deraniyagala était avec sa famille ce jour-là, au Sri Lanka dans un hôtel du bord de mer. Elle était en vacances dans son pays d’origine. Ses parents dans une chambre, et elle avec son mari et ses deux jeunes garçons dans une autre. Ils venaient de passer un très bon Noël et s’apprêtaient à regagner la maison familiale de ses parents, à environ trente kilomètres de là. Sonali discutait tranquillement sur la terrasse avec une amie, en regardant ses enfants jouer quand elle a remarqué que l’océan avait l’air plus près que d’habitude. Au début, elle n’y a pas fait plus attention que ça, elle s’en est juste fait la réflexion intérieurement. Mais rapidement, l’amie avec laquelle elle discutait, a commencé à paniquer.

C’est alors la fuite, ou du moins la tentative de fuite, la panique… Puis la catastrophe, la lute pour survivre, la solitude, et le déni… Ça n’a pas pu arriver…

Comment était-ce possible que toute ma famille soit morte ? Nous étions dans notre chambre d’hôtel ?

Je ne peux pas vivre sans eux. Je ne peux pas. Je ne peux pas.

Ce livre est tout simplement bouleversant, il retrace la lute réelle de Sonali Deraniyagala pour survivre sans sa famille. Mais comment faire, quand elle les voit dans la moindre petite fleur, le moindre oiseau, la moindre petite chose. Pourquoi a-t-elle survécu ? Pourquoi elle ? Comment vivre sans-eux ? Est-ce une punition ? A toutes ces questions, elle va devoir trouver la force d’y répondre ou du moins tenter de le faire, étape après étape. Son parcours sera long vers le rétablissement, et semé de rechutes.

Par moments, je me sens responsable de leur mort. Je dois payer pour avoir été une mauvaise mère, celle qui a causé leur disparition. Nous les avons emmenés au Sri Lanka cette semaine-là, Steve et moi. Même si c’est une histoire de tectonique des plaques, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ils ont été tués et qu’ils comptaient sur moi pour les protéger. J’hésite à parler de l’intensité avec laquelle je les couvais, la confiance aveugle qu’ils avaient en moi.

Ce témoignage est découpé en plusieurs parties, qui retracent les différentes étapes et le temps qui passe, puisque nous allons suivre l’auteure depuis ce jour sombre du 26 décembre 2004 jusqu’en juin 2012.

Je passe d’une vie à l’autre. Encore aujourd’hui sept ans après. Il me suffit d’entendre des pas précipités au plafond et je me retrouve dans notre maison de Londres. Je pense que ce sont les garçons qui chahutent.

Mais malgré le côté dramatique de ce livre, c’est surtout l’histoire de la famille de Sonali Deraniyagala qu’on découvre en tournant les pages et le plus beau des hommages, puisqu’elle a ainsi permis de faire revivre les personnes qui lui étaient si chères. Un témoignage bouleversant dont on ne ressort pas indemne. Un véritable page-turner qui nous rappelle à chaque instant que l’homme est infiniment petit face à la grandeur de la nature.

Je remercie chaleureusement Les Editions Kero pour leur confiance.

Ce livre est disponible depuis le 1er septembre 2014 chez votre libraire.

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3/6



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