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La Bolivie, 4 ans après...

Publié le 01 septembre 2014 par Montagnessavoie
Quatre ans que je n'étais pas revenue et mon rapide séjour à La Paz me donne l'occasion de faire un petit bilan de ce qui a changé dans le pays, de ce qui bouge, de ce qui reste.  D'abord, j'ai dû faire des papiers à l'administration. Belle galère, oui ! Pas pire qu'en France, me direz-vous, quoique... En Bolivie, lorsque l'un de vos prénoms est écorché, par exemple qu'un "y" est remplacé par un "i", toutes vos démarches futures peuvent être compromises. Vos enfants risquent de ne pas hériter et plein de problèmes du même type. La chose se corse quand vos papiers en question sont consulaires... Il faut alors se rendre dans un bureau sur le Prado, à La Paz, où les employées, hautaines et culs-serrés, vous prennent de haut pour vous dire que c'est de votre faute, que vous avez mal relu à l'ambassade, que vous venez les agresser. Elles finissent par vous balancer votre passeport sur le bureau en vous aboyant avec mépris : "ça, ça ne me sert à rien". Bref, tout un imbroglio de traductions, de documents contradictoires et de temps perdu, tout ça pour, au bout d'une journée entière à trotter d'un bureau à un autre (je rappelle que La Paz monte et descend, donc use...) admettre que la modification est possible et vous la faire dans la demi-heure. Tout ça pour ça... (j'en ai plein de similaires sur la France, ne croyez donc pas que cette tare est réservée à ce que certains appellent les pays "pauvres"). L'absurdité d'un système qui ressemble à un serpent qui se mord la queue demeure, malheureusement, malgré le nouveau gouvernement... Ce qui change, par contre, et ça, c'est énorme, c'est la présence de "cholitas", de femmes indigènes habillées en costume traditionnel, avec leurs longues tresses, derrière les bureaux de l'administration. Merci Evo ! Désormais, les peuples autochtones et leurs langues, parlées par des millions de Boliviens, sont pris en compte. Chaque citoyen doit pouvoir avoir des interlocuteurs en quechua et en aymara. Rappelons qu'une part importante de la population n'est pas de langue maternelle castillane, ce qui n'est pas un manque de connaissances mais une marque de diversité culturelle, donc, une richesse.  La Bolivie, 4 ans après...
Une autre amélioration majeure vient de la volonté politique de désenclaver les régions rurales. Des centaines de toits ont été posés au-dessus des cours de récréation des écoles, pour les protéger du soleil brûlant et des pluies estivales. On les a également dotées de gymnases et de matériel informatique. Dans les villages, dans les villes, des conduites d'eau sont en train d'être installées. Le top du top ? Depuis la nationalisation du gaz, son prix a dégringolé. Les Boliviens en disposent à des tarifs qui défient toute concurrence et le gaz arrive en ce moment même dans de nombreux foyers. Les travaux sont titanesques, mais le jeu en vaut la chandelle. Tout comme ces lignes à très hautes tensions qui sillonnent tout le territoire. La surprise ? Le réseau internet qui couvre une grande partie du territoire. J'ai testé pour vous : recevoir un message What's App en plein milieu de l'altiplano ! Révolutionnaire ! La cerise sur le gâteau ? Le téléphérique de La Paz, évidemment. ! Pour ce qui est de la double voie rapide entre la capitale et Oruro, c'est loin d'être terminé... Mais les travaux avancent. Un jour, qui sait... En attendant, avec les déviations, il faut en ce moment en moyenne 8 heures pour rallier Cochabamba à La Paz, et en étant bien secoué... Mais je reste hyper enthousiasmée par ces changements présents et à venir ! La Bolivie, 4 ans après...
Parlons environnement. Le gouvernement fait des tentatives pour se la jouer écolo. Sérieusement, il y a un boulot monstre : les gens n'ont aucune conscience écologique. Les détritus d'après marché s'amoncellent, les sacs plastiques et les emballages sont immédiatement jetés au sol après utilisation. Le bord des routes ressemble à des décharges à ciel ouvert. Les toutes nouvelles poubelles et les campagnes télévisuelles qui vantent le tri sélectif auront-elles raison des mauvaises habitudes nationales ? Affaire à suivre... L'incivilité, mal du siècle... Et alors, au volant, n'en parlons pas ! Traverser une rue est toujours un supplice pour qui ne prend pas ses jambes à son cou ! Ce n'est pas faute d'avoir fait des efforts : à Cochabamba, le nom des rues apparaît maintenant partout, même dans les quartiers sud ! Un truc de fou ! C'est New York à Jaihuayco ! Dans le centre, et c'est aussi le cas à La Paz, on a placé des feux piétons qui indiquent combien de temps il vous reste pour piquer votre sprint d'un trottoir à l'autre. Et à La Paz toujours, de charmants étudiants habillés en zèbres tentent de réguler le trafic avec beaucoup de bonne humeur et de diplomatie. Seulement, en Bolivie, les voitures continuent d'accélérer dès qu'elles aperçoivent un piéton en train de traverser la chaussée... Si je vous dis que, depuis le début de leur campagne de prévention routière, de nombreux zèbres ont rebondi sur les capots boliviens, ça vous étonne ?... La Bolivie, 4 ans après...

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