Pelham Grenville Wodehouse est né à Guilford (Surrey) en 1881 et mort à New York en 1975. Après avoir travaillé brièvement dans la banque, il devient journaliste et écrivain. Il émigre aux États-Unis avant la première guerre mondiale et travaille comme scénariste à Hollywood. Il est le créateur de Jeeves, Lord Emsworth et autres personnages classiques de l’humour britannique. Il a été fait Chevalier de l’Empire Britannique peu de temps avant sa mort, en 1975. Datant de 1969, Un pélican à Blandings, inédit chez nous jusqu’à ce jour, vient tout juste de paraître.
Qu’il fait bon vivre à Blandings Castle se disait Lord Emsworth, seul dans la vaste demeure avec Beach son majordome, tout à son aise dans ses vieux vêtements dépenaillés, se préparant à savourer un gâteau roulé à la confiture tout en songeant à l’Impératrice. Je me dois de vous préciser que l’Impératrice est une truie de concours, objet de toutes les attentions et pensées du Lord. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, si nous n’étions hélas pour ce pauvre homme, dans un roman de P.G. Wodehouse, car ce bonheur parfait ne va pas durer. D’abord, il y a Lady Constance, sa sœur au fort caractère qui débarque de New York au château avec Miss Polk, une amie qu’elle s’est faite sur le bateau. Puis ce sera le duc de Dunstable, venant squatter un appartement pendant qu’on retape sa maison. Ca tombe bien, Lady Constance veut le voir épouser Miss Vanessa Polk. Plus on est de fous, plus on rit, Linda Gilpin, nièce de Dunstable bat froid son fiancé John, tandis que Wilbur Trout, un playboy américain, ex de Miss Polk est dans la place lui aussi, tout comme Howard Chesney, un petit escroc. Ah, oui, je ne vous ai pas parlé du faux tableau et du fait que tous, ne sont pas ici sous leur véritable identité. Par contre je ne peux passer sous silence, l’acteur principal, Galahad, frère cadet de Lord Emsworth et membre du Pelican Club, qui tentera de remettre un peu d’ordre dans cette vénérable demeure, devenue subitement asile d’agités.
S’il y a du Laurel & Hardy (pour les gags) et du Monty Python (pour l’absurde) dans tout cela, en plus classieux car nous sommes dans la gentry, Wodehouse, représentant archétype de l’humour anglais est aussi le spécialiste des histoires emmêlées au possible, où chaque acteur en rajoute une couche, genre théorie des dominos, créant des quiproquos à n’en plus finir. Mais c’est là que Wodehouse est grand, car justement il sait en terminer sans s’éterniser. Estimant que la situation est assez embrouillée comme cela, il la détricote rapidement en confiant à Galahad le soin d’utiliser le chantage, certes, mais pour atteindre la noble cause et mettre un point final à ce roman hilarant autant que trépidant et aux dialogues savoureux.
Message amical à l’éditeur, s’il reste encore des inédits de ce tonneau, je suis preneur !