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De l'intérieur, essai de Céclile Duflot

Par Mpbernet

cécileduflot

Non, je ne vais pas vous parler de l'ouvrage très récent qui parle d'une séparation médiatique … encore que. Comme si elle s'était concertée avec l'autre « dame », Cécile Duflot déverse ici son désarroi de s'être complètement fourvoyée en participant au gouvernement de François Hollande.

On m'a prêté ce livre – je ne l'aurais certainement jamais acheté. Je l'ai lu pour chercher à comprendre comment, en si peu de temps, on peut causer tant de dégâts dans un secteur si sensible … Mais, il n'y a rien de ce côté-là, aucun remords, aucun plaidoyer, aucune auto-critique. L'auteure reste droit dans ses bottes au moment où l'on s'occupe de détricoter le texte qu'elle a fait voter.

Candeur des politiques ! Incroyable naïveté, cruelle inconséquence que cette pratique (de droite comme de gauche) qui confie le destin de millions de citoyens – propriétaires et locataires – à des chefs de partis sans expérience ni recul historique. Chacun entend laisser une loi, un avantage fiscal ou une réforme qui porte son nom …

Comme si l'important, quand on est ministre, était de faire entendre sa différence, tenter de faire évoluer ses propres idées de l'intérieur au lieu de prendre à bras le corps au sein d'une équipe gouvernementale solidaire, les besoins des Français qui souffrent.

Voilà une jeune femme, pétrie d'idéologie sincère mais ignorant tout des rouages du pouvoir et de l'Administration – elle l'admet très honnêtement – dotée d'un certain bagout, qui accède au Conseil des Ministres. Elle découvre que les promesses de la campagne présidentielle n'ont pas forcément vocation à être respectées et reste – encore – persuadée que le blocage des loyers pourra relancer la production de logements sociaux. Qui se souvient des ravages de la loi Quilliot ? Qui se préoccupe de l'inflation des normes qui étouffe chaque jour un peu plus l'acte de construire ?

Pas de réponse ici. Seulement la stupéfaction (je reconnais qu'il y a de quoi) devant les stupides réactions sexistes des parlementaires sur la tenue de la jeune ministre, l'interprétation distordue de la communication de la femme publique qu'est tout ministre de la République et des membres de sa famille.

De désillusions en refus de considérer la dette publique comme devant être maîtrisée, de déception face à la fuite en avant d'un Président qui attend que la conjoncture se retourne en refus de travailler avec le nouveau Premier Ministre dont elle abhorre le « droitisme » supposé, Cécile Duflot s'en va avec fracas.

Enfin la découverte avouée : « Si on veut tenir les économies demandées, il faut renoncer à des missions. ». Là le nœud du problème : gouverner, c'est faire des choix.

Bref, ce livre lu en une soirée, en forme de cri de rage, est à ranger au rayon des billets d'humeur et des plaidoyers pro domo qui ne peuvent convaincre peu de gens. Il ne vous apprendra rien des thèses écologistes ni de la problématique du Logement ... Un coup d'épée dans l'eau rapidement éclipsé par un autre livre de femme fourvoyée.

De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion par Cécile Duflot avec Cécile Amar, éditions Fayard, 233 p. 17€


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