{Nicolas}
À l’occasion de la sortie cette année des derniers albums de John Butler Trio et d’Angus & Julia Stone, je vous propose un petit tour d’horizon de la scène rock australienne.
Le rock australien, ou OZ rock, a commencé dans les années 50. Il faudra attendre le début des années 70 pour voir un premier succès OZ en Europe, avec le groupe australo-britannique Bee Gees.
À la même époque va débouler en Europe, après deux albums réservés au marché australien, un groupe mariant son bluesy et esprit hard rock.
Le succès est immédiat, et AC/DC deviendra un des groupes majeurs du genre. Plus de 40 ans et une vingtaine d’albums (gorgés de classiques). Depuis, le groupe continue ses tournées, le seul changement sera le remplacement de Malcolm Young par Stevie Young, son neveu pour raisons de santé. Le double album live de 1992 sera un de leurs plus grands succès et considéré comme un des meilleurs albums live des années 90.
La patte d’ACDC, un son blues bien chaud, des envolées de guitare assurées par Angus Young, l’homme à l’uniforme d’écolier, le tout avec la voix si spéciale de Bon Scott, puis de Brian Johnson.
Pour retrouver le même esprit, il faudra attendre les années 2000 avec l’arrivée tonitruante d’Airbourne. Si l’ensemble ne sonne pas blues comme AC/DC, il en résulte un hard rock efficace, dégageant la même atmosphère de bars routiers ou motards que leurs aînés. Dans un registre similaire mais plus psychédélique, Wolfmother se défend très bien aussi.
Toujours dans les guitares saturées, mais avec un son qui gratte l’oreille, le groupe Mammoth. Mammoth impose un stoner pachydermique simple et sans concession. Leur troisième album « Hell’s Likely vol.3 » est de très bonne facture.
Mais limiter la scène du pays-continent au hard rock serait une grossière erreur. C’est aussi une scène très prolifique en matière de rock plus classique. Dans les années 80, en plein boom new wave, un groupe sort du lot. Il s’agit d’INXS. En 1984, ils connaissent un succès planétaire avec le tube Original Sin. Dès lors, chaque album contiendra au minimum un hit : Kick (1987) avec Need You Tonight, ou encore X avec Suicide Blonde
Autre formation au panthéon du rock australien, Nick Cave and the Bad Seeds. Nick Cave, avec sa formation précédente, Birthday Party, n’a pas connu un énorme succès mais a inspiré des mouvements comme le psychobilly.
La musique de Nick Cave sera beaucoup utilisée au cinéma, notamment les films de Wim Wenders. Mais le succès planétaire se produira avec la ballade Where the Wild Roses Grow, en featuring avec sa compatriote Kylie Minogue, extrait de Murder Ballads.
Mais l’une des plus grosses claques sera le tube Beds are Burning, extrait de Diesel and Dust de Midnight Oil, sorti en 1987, une chanson engagée sur l’écologie. L’engagement de Peter Garrett, le leader du groupe, (surnommé "le géant vert") en faveur de l’écologie et des aborigènes connaîtra une suite avec sa nomination au poste de Ministre de l’Environnement.
Autre groupe engagé, Silverchair, qui tout au long de sa discographie a inséré des chansons revendicatives dans ses albums, notamment Anthem for Year 2000 et Spawn Again, cette dernière dénonçant la vivisection.
Depuis les années 1990-2000, le pays des kangourous n’a pas échappé à la mode garage rock avec des groupes n’ayant rien à envier aux formations étrangères. On peut citer pour exemple The Vines ou encore Jet avec leur tube Are You Gonna Be My Girl, cette dernière étant pas mal utilisée pour des publicités, séries et films.
Côté rock, on peut aussi mentionner le groupe de rock progressif Karnivool.
Dans un registre plus calme, l’Australie possède également deux bombes folk : John Butler Trio et Angus et Julia Stone. Le premier est un jam band autour du chanteur musicien John Butler.
En écoutant sa discographie, on voit nettement l’évolution depuis le folk pur et dur des premiers albums, quasi-totalement acoustique, jusqu’à une incursion de la guitare électrique. John Butler est régulièrement comparé à Ben Harper pour son style et son engagement, mais si le passage à l’électrique du second a été mi-figue mi-raisin, ce n’est pas du tout le cas du premier. Guitariste très talentueux, John Butler est aussi un monstre de scène, capable de rentrer en transe en jouant un morceau instrumental.
De leur côté, Angus & Julia Stone, ont connu la même évolution de "A Book Like This", ou "Down The Way", des albums à écouter plutôt en hiver, contenant beaucoup de plages mélancoliques, à leur album éponyme sorti en août de cette année. Ce dernier est plus chaleureux, le son est plus rond, plus estival. Mais, pour autant, ils ne sont pas reniés. C’est l’influence des albums solo d’Angus, le premier sorti sous l’entité Lady of the Sunshine et l’autre sous son vrai nom. Jusqu’à présent, on sentait plus l’influence de Julia, dont les albums solo s’inscrivent parfaitement dans ce que le duo a proposé précédemment.
Je vous souhaite un bon voyage musical.
@Nicolas
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