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CINEMA: "Mademoiselle Julie" (2014), mademoiselle chante le blues / "Miss Julie" (2014), mademoiselle sings the blues

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
Nouvelle adaptation au cinéma de la pièce de théâtre du suédois August Strindberg, Mademoiselle Julie, écrite en 1888. Cette fois-ci, c'est Liv Ullmann qui s'y colle. Pour l'occasion, elle resserre la pièce autour d'un trio de comédiens solides :  Jessica Chastain (Take Shelter, Zero Dark Thirty), Colin Farrell (Minority Report, Total Recall Mémoires Programmées) et Samantha Morton (Accords et désaccords, Minority Report). En ces temps de crise, retour sur un récit de classes sociales.
New film adaptation of the play by Swedish August Strindberg, Miss Julie, written in 1888, and this time, it's Liv Ullmann who did it. For the occasion, she focuses the play ona trio of solid actors: Jessica Chastain (Take Shelter, Zero Dark Thirty), Colin Farrell (Minority Report, Total Recall) and Samantha Morton (Sweet and Lowdown, Minority Report). In times of crisis, focus on a story of social classes.More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Synopsis : 1890, Irlande. Tandis que tout le monde célèbre la nuit des feux de la Saint Jean, Mademoiselle Julie (Jessica Chastain) et le valet de son père, John (Colin Farrell), se charment, se
jaugent et se manipulent sous les yeux de la cuisinière du baron, Kathleen (Samantha Morton), qui est aussi la fiancée de John.
L'ancienne femme et égérie d'Ingmar Bergman, Liv Ullmann, a donc choisi de supprimer tous les personnages secondaires de la pièce et de la recentrer sur ses trois personnages principaux. Elle les isole dans le décor presque unique d'une cuisine de manoir irlandais, dans un quasi huis-clos tragique où les confrontations sociales et sexuelles vont se succéder pendant toute une nuit. Seuls quelques plans en extérieur dans une forêt et près d'une rivière vont amener des moments de respiration dans cette lutte entre un homme et une femme pour le pouvoir, l'orgueil et le besoin de domination.
Dans une ambiance à la Downtown Abbey, la fille du maître des lieux va mettre à mal l'ordre établi entre maîtres et domestiques en cherchant à provoquer un amour qui devrait être impensable avec le valet. Mais cette provocation va très vite trouver un écho chez ce serviteur qui a toujours rêvé de changer de condition. Mais il aura beau éloigner, voire "enfermer" sa fiancée (symbole de son immuable condition sociale), tout ne se passera pas forcément comme prévu.
Difficile d'oublier devant ce film son origine théâtrale. D'ailleurs, Liv Ullmann ne s'en cache pas : également metteur en scène de théâtre, Liv Ullmann dirige merveilleusement ses comédiens mais leurs débordements, leurs postures et cette impression de scène théâtrale filmée fait à un moment regretter le fait de ne pas voir cette histoire sur la scène d'un vrai théâtre et de voir en vrai ces personnages se débattre sous nos yeux. Et c'est pour cette raison que même si les faux-semblants et les retournements se multiplient dans le film, celui-ci  paraît à certains moments un peu longuet.
Mais même si la réalisatrice ne propose pas un regard très cinématographique sur la pièce, il reste le plaisir de voir trois comédiens dirigés d'une main de maître : Jessica Chastain se jette à corps perdu dans son personnage provocateur et suicidaire, Colin Farrell s'amuse dans son rôle de valet tourmenté et Samantha Morton s'efface derrière son rôle.
En résumé, Mademoiselle Julie est une belle pièce de théâtre tragique à voir mais il est dommage qu'il n'y ait pas dedans un peu plus de cinéma.
jici


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