Une rentrée cinématographique en musique…
Lu.H
- 10 septembre 2014
- A la une, Chroniques
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La Grande cuvée 2014 en termes de musique, ne nous a pas laissé en berne, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre sortie d’album impromptue, émancipation de la mouvance indépendante, festivals en veux tu en voilà et anniversaires d’albums ou célébrations post-mortem, on aurait pu être rassasié mais non – ON VEUT SE GAVER – Société de consommation oblige.
En avril, sortait le docu anniversaire de l’album, légendaire, Illmatic by Mister Nas, the only one. Exclusivité américaine, pendant un temps, on a quand même eu droit à notre projection franco-française le 3 juillet de This is Illmatic, au Cinéma Etoile Lilas à Paris.
Bref ça c’est le passé, pensons futur.
EDEN :
Ceux qui étaient dans les clubs dans les 90’s n’ont qu’une seule envie : plonger avec nostalgie dans ce film événement. Il filera sans aucun doute un coup de vieux à certains acteurs de la nuit parisienne d’aujourd’hui, avec l’évocation de soirées comme les « Cheers « qui ont mis plusieurs responsables à la tête d’institutions du clubbing parisien.
Eden, de Mia Love-Hansen, suit l’évolution d’un jeune DJ fan de garage anglais, en pleine explosion de la French Touch. Formant un duo avec son meilleur copain, ils vont connaître ensemble une ascension fulgurante dans le monde de la musique électronique. Je vous laisse deviner de qui il s’agit… Plus qu’une success-story fictive, ce long métrage semble s’orienter autour du récit d’une expérience de vie. On goûtera aux joies et aux peines d’un garçon plongé dans la passion du Djing et de ce nouveau mouvement, en pleine époque 90’s.
Pour réaliser son 5ème long métrage, la réalisatrice s’est inspirée de la carrière de son frère Sven, DJ de renommé internationale, connu dans le monde la House Garage. Il a ainsi participé à l’écriture du scénario et quelques-uns de ses morceaux feront partie de la BO du film. Au cours du long-métrage, on devrait pouvoir écouter certains tubes des Daft Punk, auteurs de Get Lucky et One more time, ainsi que ceux de Cassius, Frankie Knuckles, La India et Sueño Latino.
Détrompez-vous : le long métrage de Mia Hansen-Love n’est pas centré uniquement sur la succès story du duo le plus célèbre de la scène électro française. Guy-Manuel de Homem-Christo (Arnaud Azoulay) et Thomas Bangalter (Vincent Lacoste) n’y ont qu’un petit rôle. Ce sont plutôt les premiers pas hésitants de ce qui sera rebaptisé « French Touch », que la réalisatrice a choisi de raconter à travers le parcours d’un DJ de 17 ans prénommé Paul (Félix de Givry). Le comédien y partage l’affiche avec Hugo Conzelmann, Laura Smet ou encore Vincent Macaigne.
Date de sortie prévue le 19 novembre.
THE FIFTH BEATLES :
Dans The Fifth Beatles, film adapté du romain graphique, Vivek J. Tiwary et Andrew Robinson racontent l’histoire incroyable de celui sans qui les Fab Four, le plus grand groupe de pop-rock de tous les temps, n’auraient jamais vu le jour… Le Cinquième Beatles, en français, pour la première fois en film, met en scène l’histoire de Brian Epstein, ce brillant visionnaire qui découvrit les Beatles dans une cave de Liverpool et les mena au sommet.
Dirigé par Peyton Reed – producteur de vidéoclips, notamment pour Bruce Springsteen et Oasis, mais aussi de spectacles à Broadway, ce film est magnifiquement illustré par Andrew Robinson, avec la participation de Kyle Baker. Sir Paul McCartney a loué l’exactitude historique de l’ouvrage. Le Cinquième Beatles est un one shot ; un film indispensable pour les amateurs du groupe, de la pop, du rock… et les autres.
Date de sortie encore inconnue.
GET ON UP :
Faire revivre James Brown à l’écran tenait presque de la mission impossible tellement l’artiste était spectaculaire et le personnage, plus grand que nature. Ce défi casse-gueule, Get On Up le relève avec brio.
Chadwick Boseman, déjà très bon en Jackie Robinson dans le film 42, fait un «Godfather of Soul» extraordinaire. À la fois introverti et exubérant, son James Brown est l’homme fier que son entourage appelle monsieur, mais aussi l’être profondément blessé et paranoïaque qui se vante de ne rien devoir à personne. Boseman incarne parfaitement le créateur très sûr de ses moyens et de ce qu’il veut, et l’artiste instinctif que même ses musiciens n’arrivent pas à suivre mais qui continue à ce jour d’inspirer des générations de musiciens de toutes allégeances. Il est enfin l’homme d’affaires avisé et rusé qui fera fi des diktats de l’industrie du spectacle et imposera sa loi.
Le réalisateur Tate Taylor, qui renoue avec trois de ses acteurs de The Help (Ellis, Davis et Octavia Spencer), contourne habilement les pièges du biofilm traditionnel. Son récit multiplie les allers-retours dans le temps, de l’enfance misérable de Brown dans un bois de la Caroline-du-Sud jusqu’aux grandes étapes de sa carrière exceptionnelle, façon Ray et il permet même à son personnage principal de s’adresser directement à la caméra, un procédé dont il n’abuse pas. Ce faisant, Taylor donne à son James Brown une profondeur et une complexité que ne parviennent pas toujours à faire les films du genre.
Get On Up est évidemment une fête de la musique toujours actuelle de cet artiste visionnaire. La présence du coproducteur Mick Jagger, lequel a ressuscité ce projet de film qui dormait sur une tablette, y est pour quelque chose. Ce sont bel et bien les chansons de James Brown, remixées à partir des bandes originales, qu’on entend. Pourtant, quand on voit Boseman, Ellis et les acteurs qui jouent les musiciens Maceo Parker, Bootsy Collins ou Pee-wee Ellis les «jouer», l’illusion est parfaite.
Date de sortie prévue le 24 septembre.
Voilà pour notre petit tour ! Si vous avez vu ou entendu parlé de films à venir dans la même veine ! n’hésitez pas à les partager avec nous !
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Beatles, CBGB, Daft Punk, EDEN, Get on up, James Brown, Ramones, sex machine, The Fifth Beatles