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Gemma Bovery, notre avis

Publié le 10 septembre 2014 par Tempscritiques @tournezcoupez

Mêlant le doux accent anglais de Gemma Arterton à la verve littéraire de Fabrice Luchini, Gemma Bovery, nouveau film d’Anne Fontaine, se veut plaisant mais inégal. Explications.

Gemma Bovery Fabrice Luchini

Des jambes élancées, une robe flottante, une bretelle tombée, Gemma Arterton, qui campe ici une autre Gemma (Bovery), renverse les hommes. Eux, ils tournent autour, gravitent, tentent de la séduire, tandis qu’elle, naïve cherche sa retrouver un peu de liberté. Elle est un peu le personnage fantasmagorique d’un roman d’amour dont on s’éprendrait. Parisien reclus en Normandie,  Martin Joubert, reconverti en boulanger de village, remarque Gemma, venue de Londres, lorsqu’elle s’installe avec son mari à deux pas de chez lui. Blasé de la banale vie routinière qu’il mène aux côté d’une épouse très terre-à-terre,  Joubert l’imagine elle, Gemma, comme la madame Bovary qu’il admire tant dans le roman de Flaubert. Il l’observe, la frôle et la respire, un brin voyeur.

Alors que Gemma Arterton, que l’on avait déjà aperçu dans le Tamara Drewe de Stephen Frears (comme Gemma Bovery, adapté d’une œuvre de Posy Simmonds), remplit parfaitement son rôle aguicheur et sensuel, Fabrice Luchini poursuit sa route dans un registre où, encore une fois, la thématique littéraire prime. Ponctué avec bien trop de parcimonie de quelques notes de fraîcheur et d’humour, on regrette que le film d’Anne Fontaine ne joue pas plus sur la légèreté de certaines situations, et n’ait pas plus creusé la part poétique, sensuelle et revigorante dont aurait pu se revêtir le film. La réalisatrice opte pour un ton inégal, trop sèchement partagé entre frivolité et gravité, entre légèreté et sériosité, et l’on ne sait plus vraiment à quel degré prendre le film. Difficile au final de cerner la structure de tous ces protagonistes, qui, à tâtons, avancent dans on ne sait quelle direction, et avec on ne sait quelle intention. En sculptant davantage la multitude de rôles secondaires (ceux entre autres de Niels Schneider, Jason Flemyng, et même celui de Fabrice Luchini) et en assumant un ton plus léger et moins solennel, Anne Fontaine aurait vraiment pu réussir à mettre en scène le film pétillant et bourré de vigueur que l’on aurait aimé voir.

Gemma Bovery Affiche


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