Avertissement tous les textes de ces articles font référence à la morale occidentale.
Les prémisses des petites affaires morales.
On peut définir la morale comme le respect des autres avec une proportion de bienveillance voire de bonté. Le respect des autres étant la base, le degré de bienveillance dépend des circonstances et de la personne. Ainsi si l’on considère la politesse et selon les circonstances, une personne peut dire bonjour au concierge de son immeuble et ajouter à cela un sourire de bienveillance pour signifier à cette personne de classe sociale souvent basse, quel compte (du moins aux yeux de cette personne) autant que n’importe qu’elle autre locataire.
Une autre personne jugera que le bonjour de circonstances est suffisant pour cette catégorie de personnel.
La morale est avant tout une affaire active, ce n’est aucun cas une soumission à une quelconque idéologie religieuse ou autre. La morale est également une affaire de jugement, de raison et d’intelligence personnelles. La morale n’est pas une affaire statique figée par une quelconque idéologie, au contraire elle évolue en fonction des grands bouleversements socioculturels.
Il est impératif de distinguer la morale de la pratique religieuse, politique ou toute autre idéologie. Ainsi en Occident, une personne pourra fréquenter l’église de façon régulière, avoir une pratique religieuse assidue, cela n’en fera pas d’elle une personne morale pour autant. Une personne peut très bien assister à toutes les réunions du parti communiste, suivre toutes les recommandations du marxisme, cela n’en fera pas d’elle également une personne morale.
La morale n’est pas en elle-même un dogme, en ce sens qu’elle ne prétend ni à une universalité, ni à être reproduite exactement pareille en toute circonstance.
Si la morale nous dicte de ne jamais mentir, quelles que soient les circonstances, alors elle risque de devenir elle-même, comme le communisme, ou la théologie, un système sectaire. Ainsi dans certaines circonstances une personne peut être amenée à mentir sans que cela affecte la morale.
Je reprends pour cela un exemple très célèbre. Imaginons un homme qui est poursuivi par des voleurs qui veulent l’assassiner, il se réfugie chez vous. Les assassins vous demandent si cette personne est chez vous.
Si vous dites oui pour être en conformité avec la morale, alors la morale devient sectaire c’est-à-dire une forme de fanatisme. La personne morale, réellement morale va faire intervenir sa raison. C’est-à-dire qu’elle va devenir l’acteur actif, comme nous lavons déjà souligné de la morale. Cette personne va se dire :
« la morale me dit que je ne dois jamais mentir, mais ma conscience me dit que je dois préserver une vie, et parce que je suis un être doué de raison et de bon sens. Je vais donc choisir la seconde option et ne pas dénoncer cette personne. Il est vrai que j’aurais menti, mais le fait d’avoir menti dans cette circonstance particulière ne fera pas de moi pour autant un menteur de la vie de tous les jours ».
Cette adaptation du comportement morale en fonction de situations extrêmes est une notion très complexe. Il s’agit en effet de trouver les justes vertus ou les vertus justes, qui permettent de faire une entorse aux valeurs sûres de la morale pour préserver quelque chose d’encore plus vertueux. le mensonge il est vrai comme il a déjà été largement expliqué par des philosophes compromet une vie sociale.
« Il est clair que ce qui me gêne le plus dans ton mensonge ce n’est pas seulement le fait que tu m’aies menti, mais le fait je ne pourrai plus désormais te croire ».
Reprenons l’exemple précédent:
Doit-on la vérité à des assassins ?
Doit-on se soucier des états d’âme des égorgeurs qui me diront :
« ce qui me dérange le plus dans votre mensonge, c’est le fait que je ne peux plus vous faire confiance désormais ». ?
C’est là qu’intervient le génie individuel qui aide à faire la distinction entre suivre aveuglement une morale et un manquement à la morale nécessaire pour préserver des valeurs jugées plus nobles que le devoir de morale lui-même.
C’est-à-dire dans l’exemple précédent le mensonge comme moyen de la préservation de la vie. Toutefois les choses ne sont pas toujours simples.
Inversons les rôles de l’exemple précédent. Des membres de la résistance pourchassent un nazi qui se réfugie chez vous. Que faut-il faire dans ces conditions ? Faut-il dans le but de préserver une vie humaine mentir, ou faut-il agir en bon patriote et livrer cette personne aux résistants qui l’exécuteront.
Pour rester dans cet exemple précis, on voit que la morale, peut nous amener à devenir juge de ce qui mérite de vivre ou non.
Il y a parfois danger, car utilisée à outrance par des personnes ayant un grand pouvoir de persuasion, elle peut conduire à un détournement des valeurs morales pour décider de ce qui est bien ou non pour les autres (même dans une civilisation démocratique et pourvue de morales philosophique).
Un politicien dira :
« oui j’ai déclaré la guerre, mais c’était pour préserver quelque chose de plus vertueux que vos vies, la vie de la NATION »
Bien sur de grands philosophes rétorqueront qu’en suivant à tout prix la morale on évite toutes ces situations de conflits. C’est à dire il suffit de faire ceci pour avoir cela. Nous savons maintenant avec le recul à quelles extrémités cela a conduit l‘humanité
Enfin, la morale doit être à la portée de n’importe quelle personne, elle n’est pas une affaire de personnes savantes ou réservée à une élite.
Quelques interrogations :
Question : une morale individuelle peut-elle créer une morale collective par addition ?
Question : quelle est la part de la pitié, de la force du pardon, dans la morale occidentale ?
Question : doit-on chercher l’utilité générale à travers une action morale ?
Question : Doit-on la morale à toute personne, quelle que soit sa situation ?
Il sera donné une tentative de réponse à ces questions et à bien d’autres dans les prochains articles.