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[critique] Les Boxtrolls : poéti(et horrifi-)comique

Par Vance @Great_Wenceslas

Les studios Laika font leur retour au cinéma avec cette adaptation d'un livre à succès : Les Boxtrolls. Un nouveau défi technique amplement relevé (l'animation est une fois de plus convaincante), pour un univers et une direction artistique qui risquent de ne pas être plébiscités de tous, autour d’un récit franchement convenu.

[critique] Les Boxtrolls : poéti(et horrifi-)comique

L'animation en image par image est régulièrement associée à des projets marginaux, à des histoires se déroulant dans des univers poétiques, oniriques, voire dérangeants. Une idée reçue puisqu'on a souvent tendance à la rapprocher des œuvres produites ou réalisées par Tim Burton, à l'esthétique immédiatement reconnaissable, au détriment de certains autres spécialistes comme Nick Park, l'un des piliers du studio Aardman (les créateurs de Wallace & Gromit et de Shaun Le Mouton notamment). L'un des grands noms du genre est sans conteste Henry Sellick, réalisateur de L'Etrange Noël De Monsieur Jack, des scènes sous-marines de La Vie Aquatique ou bien encore de Coraline, premier film des studios Laika. L'homme ayant collaboré avec Tim Burton, il n'est pas si étonnant de constater que la direction artistique de Coraline emprunte beaucoup à celle du metteur en scène de Dark Shadows. Une esthétique si particulière qui semblait de toute évidence convenir au studio Laika, en témoignent ses deux productions suivantes, Paranorman et Les Boxtrolls.

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Ce dernier, adapté d'un livre à succès de l'auteur Alan Snow, plonge une fois de plus ses spectateurs dans un monde étrange, une ville à l'architecture torturée, aux personnages sinistres, et à l'ambiance quelque peu perturbante, voire malsaine. Effectivement, les choix artistiques siéent incontestablement bien avec l'histoire racontée. Mais l'on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine lassitude devant un film qui finalement n'apporte pas grand-chose de nouveau. L'un des atouts du long-métrage réside pourtant bien dans son aspect visuel – un autre étant le défi technique de ce genre d'animation - il n'en demeure pas moins que l'on a la sensation que le département artistique était en pilotage automatique pendant la création de ces décors aux maisons penchées infestés de monstres aux yeux exorbités et au teint grisâtre. L'emballage ne fait bien évidemment pas tout, mais lorsque l'histoire n'arrive jamais à captiver son public, cet aspect du film peut parvenir à maintenir son intérêt. Ici, dans le cas présent, il s'agit plus que jamais d'un avis subjectif, et même s'il est logique et évident que l'esthétique ne sera pas plébiscitée de tous, certains trouveront au contraire de quoi s'enthousiasmer.

L'ensemble demeure malgré tout extrêmement bluffant, d'autant que le relief lui confère une plus-value indéniable. C'est du côté de son scénario que Les Boxtrolls déçoit le plus. Les petites créatures ne sont pas spécialement mises en avant, tandis que ce sont les « méchants », les « pourris », qui sont au centre des attentions. Seul le jeune héros tire son épingle du jeu en étant un peu plus attachant que ses congénères, terriblement manichéens (et ce n'est pas parce que les deux idiots à la solde du grand badguy justifient continuellement leurs actes parce qu'ils pensent être des « gentils » que cela apporte de la nuance à leur caractérisation). Les aventures de ces trolls habillés de boîtes en carton sont ainsi peu surprenantes, le récit semblant vraiment balisé. Le casting vocal est en revanche réussi, même si l'on pourra mettre en doute le fait d'employer certains grands acteurs pour des personnages aussi secondaires (on pense à Nick Frost qui se contente de faire une référence au film d'Edgar Wright Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde et à Simon Pegg encore plus « absent »).

En résumé, Les Boxtrolls s'adresse principalement à un public qui sait par avance

[critique] Les Boxtrolls : poéti(et horrifi-)comique
ce qu'il va voir, un honnête film d'animation techniquement surprenant mais à la direction artistique qui ne sera pas au goût de tous, surtout des enfants qui pourraient être clairement impressionnés. Paranorman était bien plus réussi, et si Les Boxtrolls pourra lasser, c'est sans doute parce qu'il arrive juste après deux films poético-horrifi-comiques semblables.

[critique] Les Boxtrolls : poéti(et horrifi-)comique

Titre original

The Boxtrolls

Mise en scène 

Graham Annable, Anthony Stacchi

Date de sortie

15/10/14

Scénario 

Irena Brignull & Adam Pava d'après Alan Snow

Distribution 

Ben Kingsley, Simon Pegg, Nick Frost, Dee Bradley Baker & Elle Fanning

Photographie

John Ashley Prat

Musique

Dario Marianelli

Support & durée

325 mm / 97 minutes

Synopsis : Les Boxtrolls est une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’époque victorienne, dont la principale préoccupation est le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et leurs fromages. C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques qui portent des cartons recyclés comme les tortues leurs carapaces. Les Boxtrolls ont élevé depuis le berceau un petit humain orphelin Œuf, comme l’un  des leurs, explorateur de décharge et collectionneur de détritus mécaniques. 
Ils deviennent soudainement la cible d’un infâme dératiseur Archibald Trappenard (à qui l’oscarisé Ben Kingsley prête sa voix) qui voit dans sa disposition à éradiquer les trolls son ticket d’entrée au sein de la bonne société de Cheesebridge. La bande de bricoleurs au grand coeur doit alors se tourner vers celui dont ils ont adopté la responsabilité, ainsi qu’une jeune fi lle de la haute qui n’a pas froid aux yeux, Winnie afin de concilier leurs deux mondes, au gré des vents du changement... et du fromage...

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