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Line Renaud livre ses secrets aussi !!

Par Filou49 @blog_bazart
14 septembre 2014

Chiraquienne convaincue et convaincante, marraine inlassable de la lutte contre le Sida, ambassadrice des cht'is bien avant Dany Boon, porteuse d'une énergie et d'une joie de vivre communicative, oui Line Renaud, tout au long de ce livre confirme qu'elle est bien, en privé, la femme que chacun connait. Doté d'un solide sens de l'humour et d'un amour infini de la vie, elle sait aussi être d'une compassion et d'une humanité trop rare dans le petit monde des artistes. Mais cette femme, qui a traversé le siècle passé, qui a connu les horreurs de la guerre et connait le prix de la vie, n'a que peu en commun avec les artistes nombrilistes d'aujourd'hui.

C'est l'extraordinaire sucess story d'une "Demoiselle from Armentières" devenue chanteuse, meneuse de revue, comédienne, icône de la lutte contre le sida et l'une des personnalités préférées des Français depuis plus de soixante ans. Mais, dans sa passionnante autobiographie, publiée chez Robert Laffont, Line Renaud dévoile aussi sa part d'ombre, révélant les tempêtes avec son pygmalion de mari, Loulou Gasté, et une liaison passionnelle avec une figure de Las Vegas. À 84 ans, et pour la première fois dans la presse, cette grande dame aux yeux toujours aussi ravageurs s'explique sur ses "secrets"..

Chanteuse, comédienne, militante infatigable de la lutte contre le sida, c’est une personnalité hors du commun qui livre ici son autobiographie. Avec la franchise et la verve qu’on lui connaît, Line Renaud raconte sa fulgurante ascension, ses années de revue à Las Vegas, ses amours, ses blessures et ses doutes, dans des mémoires qui fourmillent d’anecdotes et de confidences inattendues. Née en 1928, Line Renaud est une chanteuse, actrice et comédienne française. Très impliquée dans les questions de société, elle est entre autres vice-présidente de l’association Sidaction. Elle fut décorée de la Légion d’honneur en 1994.

Depuis qu'enfant, née Jacqueline Enté, à Pont-de-Nieppe, près d'Armentières, elle chantait dans les estaminets du Nord, Line Renaud a suivi son cap contre vents et marées. Fille d'un camionneur boute-en-train et hélas volage, et d'une mère attentive et proche, elle dit tenir sa force de sa terre ouvrière natale et des trois femmes qui l'ont élevée, sa mère, sa grand-mère et son arrière grand-mère.

Tour à tour, chanteuse, comédienne et meneuse de revue, mue par une énergie hors du commun, cette battante a toujours su rebondir. Professionnellement et sentimentalement. Elle a hésité avant de dévoiler ses amours secrètes que le public avait, jusqu'ici toujours, associés à Loulou Gasté, éditeur musical de renom, qui deviendra son Pygmalion. Elle le rencontre à 17 ans, lui en a 37, mais le jeu est truqué: il est son «idole» depuis que haute comme trois pommes, elle fredonne son répertoire même le plus leste: Fleurette, Gentleman, Sainte-Madeleine... Elle le prend d'abord pour son… fils avant de tomber amoureuse de lui. Loulou trouve qu'elle a de «beaux yeux», mais il ne se remet pas d'un divorce. C'est plus tard qu'il aimera la jeune femme blonde, la «façonnera» et «créera» Line Renaud. Acharnée à la tâche, ambitieuse, elle lui obéira au doigt et à l'œil. Enfin, pas toujours.

Line Renaud est une femme admirable, pleine d'énergie et de lire son parcours de vie... jusqu'à ce jour, nous la rend encore plus extraordinaire. Le livre est bien écrit, facile à lire, et on ne peut qu'admirer son courage, sa volonté de réussir et sa ténacité.


De Chirac à l'incontournable Loulou Gasté, de Johnny, son ami fidèle, à Dean Martin ou Cary Grant, elle les aura tous croisés/aimés. C'est au travers du portrait des femmes de sa famille que l'on comprend mieux comment elle est devenue ce qu'elle est, d'où lui vient cette force de caractère dont elle fait, ici, une nouvelle fois preuve, prenant la plume pour oublier la maladie. Trépidante, sa vie l'a toujours été et l'une des forces du livre est de rendre particulièrement bien ce tourbillon de vie au cours des pages, c'est à celà d'ailleurs que l'on peut juger des dons littéraire dont la dame est aussi pourvue.

À 30 ans, la marraine de Johnny Hallyday vit sa jeunesse. Elle tombe d'abord sous le charme de Fernando, son partenaire argentin, un «homosexuel aussi déterminé qu'exclusif». Tous deux se contentent de frissonner en exécutant «la valse renversante» chaque soir au Casino de Paris, comme le firent avant eux Mistinguett et Maurice Chevalier. Loulou Gasté peut «fermer les yeux», il n'a rien à craindre. Ce ne sera pas le cas avec l'amant américain, Nate Jacobson, président du futur Caesars Palace à Las Vegas, «un petit homme» que Line Renaud trouve d'abord «assez quelconque», mais qui l'épatera pourtant pendant les dix-huit ans que durera leur liaison. «J'ai découvert ce qu'était l'amour physique avec un homme que je connaissais à peine», confie la chanteuse qui a alors 37 ans. Nate Jacobson est marié, il espérera longtemps que Line Renaud divorce, mais il n'en était pas question pour celle qui restera toujours attachée à son «Loulou». «Nos cœurs avaient conclu un partenariat à vie, une solide alliance», écrit-elle.

L'ouvrage est truffé d'anecdotes qui restituent un époque où se croisent des personnalités hautes en couleurs, artistes, mafieux, étoiles filantes ou oubliées. Line Renaud raconte comment Joséphine Baker lui a appris à descendre les marches du Casino de Paris, comment le directeur de cette grande salle parisienne, Henri Varna, lui offrit une piscine pour La Jonchère, la maison qu'elle fit construire avec ses gains, son havre de paix près de Paris où elle réside encore aujourd'hui. Elle revient aussi sur le jour où Tina Turner dut annuler son duo parce que son compagnon l'avait envoyée à l'hôpital, les débuts difficiles de Woody Allen, acteur de Stand up et clarinettiste, son engagement contre le Sida, auprès de Liz Taylor, de Madonna et Frank Sinatra. «What a personality!», avait salué le crooner qui avait vue Line Renaud se produire à Las Vegas dans les années 60. Aujourd'hui encore, il serait l'un des premiers à applaudir «Mademoiselle from Armentières» qui se confesse sans complexes.


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