La bascule, c’est cette planche où est couché le condamné à mort : on la bascule et le couperet de la guillotine tombe coupant en deux parties (la tête d’un côté, le reste du corps de l’autre) l’homme ou la femme. Car il s’agit d’un être humain. Et ce sont les parents de Roger Bontems qui ont d’abord la parole dans ce spectacle de la Compagnie Les Grandes Personnes. Plus précisément le père du condamné et exécuté à la fin de la présidence de Georges Pompidou, qui lui a refusé la grâce. Il ne s’agit pas, pour la compagnie de trouver des excuses au condamné, même si les accusations ne sont pas toutes fondées, comme le démontre son défenseur, Maître Badinter. Il s’agit de montrer le cheminement qui aboutit à l’abolition de la peine de mort en France. Et c’est à l’aide de figurines que le récit nous en est fait. La peine de mort, explique plus tard Robert Badinter, à la tribune de l’Assemblée Nationale, c’est un choix politique, son efficacité dissuasive n’est pas du tout avérée. La question n’est donc pas de condamner ou pas, mais de savoir quelle humanité nous voulons, celle qui coupe en deux un corps humain, ou celle qui fait la justice autrement.
J'ai vu ce spectacle au Festival Cergy, Soit ! à Cergy (95)