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BACK IN THE DAYS ! Rencontre avec Jerome AMANDA WOODWARD…

Par Tnpdb @michelpop

Amanda Woodward Collection 2000-2002Bonjour,

Ca faisait un bail n’est-ce pas ? Ba ouais, rien à dire… Alors dans ces moments là faut savoir se faire discret…

J’avais promis une entrevue avec Jerome d’Amanda Woodward. C’est à présent chose faite. Je vous laisse en compagnie d’un chic gars qui a lâchement abandonné le France…

Ca remonte à quand le dernier concert de AW ?
Je sais pas trop, je dirais en 2008 peut-être, en Espagne, où exactement je sais plus, ni avec qui… c’est précis tout ça non ? Les images que je conserve de cette date, c’est une salle avec plein de monde, et la discussion qu’on a eu entre nous après le concert, sur le trottoir.

Le saviez-vous que ça allait être votre dernière date ensemble ?
Non, pas vraiment. Par contre, on s’est dit qu’on avait besoin de faire de nouvelles chansons avant de refaire des concerts. On s’est cramé je pense, marre de jouer toujours les mêmes trucs, de pas avoir pu composer plus… Ca n’avait plus de sens de tourner juste pour tourner si on avait plus rien à offrir. C’est ce dont je crois me souvenir, je sais que la mémoire est sélective et que c’est seulement mon point de vue. Je me souviens aussi d’une sensation bizarre qu’on a eu. On s’est retrouvé à jouer devant des gens qui n’avaient plus grand chose à voir avec ce pour quoi on a commencé le groupe. Je le dis sans mépris. Et puis pour ma part, parfois c’est fatiguant à la longue, un groupe, ça s’use et ça n’a pas vocation à être éternel. Au bout d’un moment, les gens plaquent parfois des choses sur toi, se mettent à penser à ta place, et puis d’un autre côté, c’est assez naturel que chacun parte dans des directions différentes alors qu’au début d’un groupe, on a tous plus ou moins la même idée de ce qu’on veut faire. Je pourrais décrire tout ça de manière plus précise, détaillée et expliquée, mais je pense pas que ce soit d’un intérêt transcendant.

L’ambiance ressemblait plutôt à une fin de colo ou une fin de CDD alimentaire ?

Ben en fait, sans savoir qu’on arrêtait, y’avait quand même un petit goût de fin de siècle sur cette tournée, je crois me souvenir. C’était cool, chaque tournée est un voyage, des vacances, tu vois des tonnes de trucs qui te sortent de ton quotidien pourri (je parle pour moi bien sûr), tu rencontres des gens, des modes de vie différents, etc… mais là, malgré tout l’intérêt que je porte à l’Espagne, puisque j’y vis maintenant, ben les concerts étaient un peu chiants. Pour arrêter de tourner autour du pot, je me souviens de ce concert, avec des tonnes de gens, super jeunes, qui te regardent comme une entité, ça n’était plus les concerts punks où tu joues devant tes potes ou des gens qui te prennent pour ce que tu es. Ca nous avait un peu échappé des mains. Et comme on n’avait plus rien de nouveau à offrir, sans nouveau disque ou nouvelles chansons, ça n’avait plus de sens tout simplement. Peut-être qu’on avait du mal aussi à s’entendre à la fin, ou de voir dans la même direction. Je dis ça, je suis pas amère, et je pense que j’ai eu une super chance de vivre tout ce qu’on a fait et de passer tout ce temps avec les autres du groupe. Y’a un vraiment un truc trop bizarre vraiment, c’est le décalage ressenti parfois entre ce que les gens plaquent sur toi, encore une fois, une sorte d’intérêt et un bon nombre de fantasmes, et puis la réalité que tu vis toi personnellement, ta vraie vie, celle qui occupe la majorité de ton temps, celle de tous les jours, quand tu vas pas faire le zouave à remuer ton cul sur une scène loin de chez toi. 

En tout AW c’est environ combien de concerts et de tours ?

Putain, j’en sais trop rien, je dirai un peu moins de 400 concerts, et un sacré paquet de tournées, peut-être une dizaine, mais peut-être que je me plante carrément… enfin bref, un bon paquet de kilomètres, de gueules de bois, de situations pas banales, de stations services pourries, de retour à la maison après avoir déchargé le matos à 5 heures du matin, etc, etc…

Je me doute que t’es pas le genre à te regarder dans la glace mais à choisir, quel serait le disque du groupe pour lequel tu as le plus d’empathie ? (symbolique ou juste niveau son) 

Y’en a un ou deux que j’aime moins, mais chacun correspond à une période du groupe, une ambiance, des personnes différentes aussi, une manière de faire ou de voir les choses. J’ai de l’affection pour la démo, c’était une période géniale, super créative, super active, on était à fond, on était super excités et enragés. J’aime bien l’album, la décadence, je trouve que c’est le disque le plus abouti, je trouve génial ce qu’ils ont fait musicalement, je suis satisfait de mes textes, et j’ai un super souvenir de l’enregistrement. Et j’aime vachement le dernier enregistrement, c’est juste deux titres mais ça me plaisait la direction qu’on prenait.

Pourquoi ?
Pourquoi je l’aime bien, je sais pas… C’était un moment un peu dur pour moi, j’habitais à Bordeaux, je participais plus aux répètes déjà, on faisait tout à distance, j’étais crevé, je bossais de nuit à bordeaux et je me tapais des voyages pour aller jouer parfois, ou là pour aller enregistrer dans un super studio à la campagne, à côté de Caen. Mon daron était super malade, je me doutais qu’il y resterait. Je me souviens bien de l’enregistrement. On était super bien. Je me rappelle avoir été un peu ailleurs, mais d’avoir bien profité. Les autres m’ont vachement aidé à poser la voix, comme à chaque fois, et les paroles reflètent vachement ce que je vivais à cette époque, ça a du sens. Enfin, je te parle surtout de la chanson sur les crevards et les crêves-tard. C’est la seule qu’on a composé avec Antoine, le dernier batteur. L’autre qui est sur le disque, on l’avait faite avec l’ancien batteur, Feuille (Thomas), on l’avait même déjà enregistré aux Etats-Unis avec lui. 

« KISS THE BOTTLE : mais j’ai adoré ce groupe, nos répètes le matin, à plus discuter que jouer, avec leurs gueules dans le cul, toutes les looses qu’on a vécu, entre amplis oubliés sur le trottoir, tous les camions qu’on a pétés, des enregistrements foirés. C’était parfait ! ».

Tu es parti de Caen pour Bordeaux, ça ressemblait à quoi ta vie chez Jupé ? 

J’ai vécu à deux périodes là-bas. Du coup, c’est un peu des salles, deux ambiances. J’ai découvert pas mal de trucs là-bas, et la seconde fois, avec le recul, j’ai surtout perdu mon temps et je me suis un peu enlisé. Mais j’ai aussi passé des supers moments. En fait, chez Jupé, c’est devenu une ville super propre, c’est une ville bourgeoise, où au final il se passe pas grand chose de passionnant, où j’ai étouffé, où je me suis pas trouvé. Je sais pas trop quoi te dire. Et je veux pas paraître trop négatif ou arrogant. Et pour dire le vrai, je m’en fous un peu, héhéhéhé, je suis simplement content d’avoir su partir.

 

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Il y a eu KISS THE BOTTLE également… Une histoire de potes ?

Ouais, avec mes meilleurs potes. On jouait comme des pelles, on faisait des concerts tout pourris, mais j’ai adoré ce groupe, nos répètes le matin, à plus discuter que jouer, avec leurs gueules dans le cul, toutes les looses qu’on a vécu, entre amplis oubliés sur le trottoir, tous les camions qu’on a pétés, des enregistrements foirés. C’était parfait !

Ensuite tu es aussi parti de Bordeaux, t’es pire que Xavier Gravelaine au fond ?

Je joue mieux que lui quand même non ? Peut-être pas… m’en fous ! :)

T’es parti pour la Pologne ?

Ouais la première fois que je suis parti de Bordeaux, je suis allé en Pologne. La meilleure idée que j’ai jamais eue de toute ma vie. Je sais pas trop l’expliquer, et c’est assez personnel, mais c’est ma meilleure expérience. En tout cas, j’ai réussi à me trouver là-bas, j’ai vécu pleins de trucs géniaux, ce qui a aussi rendu mon retour à bordeaux comme un truc impossible au fond. M’a fallu du temps pour le comprendre, ou en tout cas pour réussir à me re-barrer.

Ces déménagements, c’était de la lassitude profonde, de la fuite ou un truc perso ?

Des trucs perso, de la fuite et de la lassitude. Petit, j’ai déménagé pas mal de fois, plus tard, j’ai fait pareil. C’est chouette d’aller voir un peu partout ce qui se passe. C’est une richesse, enfin je le vois comme ça, quelles que soient les raisons pour lesquelles je l’ai fait. Que ce soit pour des filles, pour la musique ou pour me casser, à chaque endroit j’ai pleins de souvenirs, d’expériences, de vies différentes, d’histoires, etc… 

Revenons à AW…
ok, c’est toi qui gères hein !

Après tant d’années, on peut supposer une espèce de recul vis à vis de ce que vous avez tous fait avec AW, Quels souvenirs en gardes tu ? 

Putain, des tonnes de souvenir. Ca a été un époque super constructive pour moi, super bouffante aussi, parce que ça prenait vachement de temps. J’ai adoré ça, mais pas facile de décrire tout ça en quelques lignes, ni de faire ressortir des souvenirs plus que d’autres. Pour essayer de le faire, on a pu rencontrer pleins de gens, tracer un peu partout, ouais c’est surtout ça, ça m’a permis de voyager vachement, d’aller voir ailleurs, de vivre des trucs qui sortaient tellement de mon quotidien. Finalement, c’était exactement ce dont j’avais besoin, un truc qui confirmait que le plan de vie rêvé pour moi, c’était pas d’avoir un taf normal, de pondre et de m’enterrer. Et puis si tu combines ça avec pleins de moments géniaux avec tes potes et pouvoir bouger ton petit cul en concert en buvant des bières, ben je vais pas me plaindre.

Et rayon galères ?
On a pas vraiment eu de galères avec Amanda, on a toujours eu un bol énorme, tout a toujours fonctionné parfaitement, vraiment j’ai pas de souvenirs pourris, même pas vraiment de moments durs. Je me souviens de moments interminables et pas banales à la frontière russe, en venant de la Biélorussie, ou pour sortir, où les douaniers te rackettent. Ou une fois je sais pas trop où, peut-être en Croatie où un flic disait que Cyrose était de Al-Qaïda… des trucs comme ça. Pas vraiment des galères donc, juste l’impression d’être méga loin de chez toi, et que tu peux pas gueuler comme tu gueulerais sur un connard de ton quartier. En comparant avec d’autres expériences, d’autres groupes, tout a toujours été simple, évident et génial avec amanda. 

Les moments magiques ?
Ca, un paquet de trucs, genre se baigner dans une piscine d’un motel au Texas, avec vue sur les bidons-villes de l’autre côté de la frontière, le contraste entre les USA et le Mexique. Des crises de rire entre nous après les concerts, un soir à fumer des mitraillettes de joints dans un formule 1 à Saintes, je crois. Des sessions d’improvisation au piano à Paris, quand on enregistrait et qu’on dormait dans le studio qui était une sorte de bunker. Des beuveries mémorables, des festivals genre San Feliu ou le Fluff, et puis pleins de soirées chez des gens, en Pologne, en Rep. Tchèque, etc… Je me souviens de la finale de la coupe du monde, j’imagine que c’est celle du coup de boule de Zizou, en train de mater ça dans un pub à côté d’où on jouait et de devoir aller jouer. Le premier concert en Rep Tchèque, arriver super à la bourre. Impossible de trouver la salle, on demande à un mec dans la rue, qui parle pas un mot d’anglais, qui monte dans le van, dit nous conduire à la salle, et puis on finit par se faire klaxonner par une voiture. Résultat, c’était les gens qui organisaient, et le type en nous conduisait pas du tout au concert. On arrive, on décharge rapido, plein de monde qui attend. Concert dans un bar clandestin dans un immeuble, concert génial, sans sono, à chanter sur les épaules des gens sans micro. Un paquet de gueules bois. C’est sans fin. Le propre du groupe, c’est que tu voyages beaucoup, du coup il t’arrive que des trucs différents de ton quotidien, des milliers d’anecdotes, de situations inédites, incongrues. Je me souviens aussi de la frustration de en pas pouvoir vraiment raconter tout ça, l’ensemble des sensations et des événements que tu viens de vivre, quand tu rentres chez toi. Ca reste très abstrait pour les personnes qui ne l’ont pas vécu directement. 
Le truc en plus de seulement aller jouer loin de chez nous, c’est qu’on a vu, visité ou pu un peu s’imprégner de cultures, d’histoire ou de ce que les gens vivaient. En Croatie, je me souviens qu’on visitait les ruines de Vukovar, et nous en bon cons français, on allait pisser au milieu des baraques détruites, et le mec avec nous nous l’a déconseillé, pour les mines qui restaient…
Un autre truc, j’avais une image désastreuse des Etats-Unis, et finalement on a pu voir le côté obscur ou une autre image du pays, chez les gens qu’on rencontrait, les quartiers loin de l’image qu’on peut avoir. Notre chauffeur, un mec un peu chelou, nous a amené visité le musée de Kellog’s, et tu vois, ça, ça n’entre pas dans la catégories des “moments magiques”.

«  Les groupes qui deviennent plus gros, et qui se coupent du circuit punk/hardcore DIY doivent vachement s’emmerder, et s’étouffer dans le sérieux des grosses salles, des festivals »

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Tes plus belles rencontres humaines et musicales (groupes) ?

Le truc génial, au fond, c’est qu’en tournant, t’as la chance de rencontrer des gens qui partagent des idées et des modes de vie relativement proches des tiens. Les groupes qui deviennent plus gros, et qui se coupent du circuit punk/hardcore DIY doivent vachement s’emmerder, et s’étouffer dans le sérieux des grosses salles, des festivals. Je sais pas… mais bref, je me souviens de notre rencontre avec Yage, avec Yaphet Kotto, avec Carrier aux USA, Off Minor, et des tonnes d’autres. J’ai vachement de souvenir géniaux de nos premiers concerts en France, où on retrouvait pas mal de gens qu’on connaissait de la scène, où on en découvrait d’autres. Des soirées mémorables à Amiens, Cherbourg, etc… On a aussi créé des liens avec des gens dans d’autres pays et c’était génial de les revoir à chaque fois qu’on venait jouer, je pense à l’Espagne, l’Italie, la Tchéquie, la Pologne, l’Allemagne. C’est dur de résumer et de ressortir seulement quelques groupes ou quelques personnes…

« Ils/elles ont leurs propres préoccupations et sont restéEs pendant ce temps dans ce quotidien duquel toi, tu as réussi à t’évader un moment. Toi tu parles émotions et aventures, eux factures et ennui ».

T’es-t-il arrivé de te retrouver au fin fond d’un pays, en te disant que, « ouais j’appellerais bien la personne qui n’a jamais cru en moi  pour lui dire que je vis des trucs improbables ? »

Non, pas vraiment. Par contre, comme je disais avant, toujours ressenti un peu la frustration de jamais vraiment réussir à partager ce qu’on vivait avec mon entourage. Dans le fond, c’est un peu con, et sûrement pas complètement vrai, mais j’ai souvent vu le groupe comme une entité qui, pour part, représente aussi les tiens, notre quotidien, nos préoccupations. Sans verser dans le cliché hip-hop, mais au final ta vraie vie, c’est celle chez toi, avec tes amis, ta famille, etc… Du coup, le groupe est aussi un porte-parole de cette vie. Je divague…Et puis je comprends aussi, toi tu te casses en vacances, à picoler, t’amuser, faire ce que t’aimes faire, et ceux/celles que tu laisses, ils/elles ont leurs propres préoccupations et sont restéEs pendant ce temps dans ce quotidien duquel toi, tu as réussi à t’évader un moment. Toi tu parles émotions et aventures, eux factures et ennui. Sans compter que le moment où tu évoques tout ça correspond aussi à celui auquel tu retombes toi-même dans l’ennui et les factures.

Parlons de tes textes à présent. Que tu le veuilles ou non, ça apportait une immense différence aux yeux des ‘gens’, y’avait ce petit truc qui faisait que ta manière d’écrire vous différenciez des autres groupes français. D’où te sont venus tes influences ? (si influence il y a)

Ben merci, c’est gentil. Je sais pas si t’as raison, parce qu’on a beaucoup joué hors de France, et là, les paroles ça devenait du braillement sans sens pour les gens. Dernièrement je relisais les paroles de plusieurs disques qu’on a sorti, et je me disais, putain la misère sur certaines chansons de la démo. Par contre, j’aime toujours celles de l’album. Je sais pas si j’ai des influences. Peut-être mon pote Mike, on a commencé à écrire ensemble, et ce mec là est un artiste ignoré. 

« Le bonheur de l’exercice, c’est de pouvoir avoir un discours qui sous une autre forme serait soit ridicule, soit chiant, soit ne m’intéresserait pas de le tenir ».

Comment se passait ton processus d’écriture ? Etait-ce plutôt « je pars d’une feuille blanche et on voit où ça nous mène », ou tu avais un thème précis et tu t’aty tachais ?

Non, à l’époque, j’avais l’habitude de foutre sur papier pleins de bouts de phrases, des mots qui me plaisaient. Du coup, au bout d’un moment, j’en avais des tonnes, que ce soit trois mots gribouillés sur un reste de paquet de feuilles à rouler, ou des kilomètres de phrases débitées dont au final je en gardais qu’une expression. Le truc le plus dur, c’était de réussir à assembler ces morceaux et de parvenir à donner du sens, à articuler les choses, à donner aussi une certaine musicalité aux mots. Mais ce que j’ai souvent fait, comme pour l’album, c’est d’écrire un peu au dernier moment. On est resté 7 ou 10 jours dans ce bunker à Paris, et le soir après les prises, je bossais un peu. Ou alors, quand en répète, t’es inspiré, et que les autres composent un truc, petit à petit, bout par bout, c’est un peu con, mais t’es excité, presque dans une sorte de transe (sans exagérer bien sûr) et parfois des bouts de phrases surgissent, et tu déroules le truc, soit parce que tu veux dire quelque chose de précis, soit parce que ça sonne bien. Je sais pas trop. Je suis assez feignant et j’ai du mal à mettre à faire des choses, mais une fois que je rentre dedans, dans le processus d’écriture, c’est jouissif parfois, et sortent des morceaux qui te plaisent. J’aime bien l’album parce qu’il y a presque un concept, ou en tout cas une cohérence. D’ailleurs la dernière chanson est comme un résumé de tout ce qui est raconté dans les autres. Finalement avec le temps, je me rends compte que je raconte toujours la même chose, que les deux ou trois thèmes qui m’intéressent ressortent dans toutes les chansons, mais l’angle et des morceaux de chaque texte peuvent apporter quelque chose de différent. 

Le bonheur de l’exercice, c’est de pouvoir avoir un discours qui sous une autre forme serait soit ridicule, soit chiant, soit ne m’intéresserait pas de le tenir. L’écriture de paroles permet de dire des choses dans une forme acceptable. Je sais pas si je suis clair. Mais ce que tu peux dénoncer au travers de quelques lignes, ou exprimer, le faire différemment devient d’une banalité effrayante ou verse dans un discours politique assez pathétique d’après moi. Mais c’est là tout l’intérêt, et je crois que si il se produit quelque chose d’un peu chouette, que la forme accompagne le récit, le discours devient alors un peu plus fort. 

Gardes-tu contact avec les autres membres ?

Ouais avec Nico, on se parle de temps en temps par mail, ou alors je suis allé plusieurs fois en tournée avec son groupe Karysun. J’ai revu le dernier batteur ici à Zaragoza, quand il est venu jouer avec son groupe dans la salle autogérée dans je fais partie de l’assemblée. On a aussi discuté entre tous quand on évoquait l’idée de refaire un disque. Et je les reverrai tous avec plaisir !

 

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Aujourd’hui t’arrives-t-il encore d’écrire ?

Oui, un peu. J’ai vaguement tenté d’écrire sérieusement, un truc un peu plus consistant. Mais justement, je suis pas sérieux, et je suis pas sûr que ça ait un quelconque intérêt, ni d’avoir le talent pour ça. Peut-être plus tard, et surtout pas si j’arrête pas d’être feignant, ce qui reste le truc le plus important pour moi !
Par contre, j’écris pour mon groupe, Rouille. On vient d’enregistrer le mois dernier, et du coup au dernier moment, j’ai dû finir toutes les paroles.


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