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Insomnia (2002)

Publié le 18 septembre 2014 par Olivier Walmacq

Un inspecteur mouillé dans une affaire de corruption avec un collègue se retrouve embarqué sur une affaire de meurtre en Alaska. Par inadvertance, il tue son collègue devant le tueur qui ne tardera pas à le faire chanter...

Insomnia (affiche)

La critique insomniaque (très facile celle-là) de Borat

Suite au succès improbable de Memento, Christopher Nolan se retrouve mis sur les rènes du remake d'Insomnia, un film norvégien avec Stellan Skarsgaard, pour la Warner. Un pari risqué puisque Nolan n'a réalisé que deux films qui plus est à bas coût. On peut presque parler de yes man pour le coup puisqu'il s'agit de réaliser un remake qui plus est un premier film hollywoodien pour le réalisateur. Un premier contrat suffisament réussi pour que le studio lui refile les rênes de la saga Batman. Le casting est au rendez-vous: Al Pacino (qui trouve ici son dernier grand rôle, compte tenu de sa récente filmographie dont on préférera ne pas faire attention), Robin Williams, Hilary Swank, Maura Thierney et Martin Donovan. Le film s'ouvre sur un générique sublime et habile: un pur ensemble d'images subliminales dont certaines s'avèrent prémonitoires. On peut même dire que ce générique apparaît comme un rêve d'Al Pacino puisque c'est par lui que commence le film après le générique. De la glace maculée de sang en dessous, la vision de l'Alaska, le soleil éblouissant... Tant de choses qui réapparaîtront au cours du film.

Insomnia (photo 1)

L'Alaska? Lieu où il va et au vue de ce que l'on peut voir, cela semble brûmeux. Indice de mauvais augure s'il en est. Sang sur la glace? Celui de son collègue qu'il tue sans le vouloir en plein brouillard alors qu'il poursuit le tueur d'une jeune fille. Ce plan reviendra d'ailleurs au cours d'un autre rêve de Pacino l'empêchant par ailleurs de dormir. Le soleil? Le principal ennemi du héros. Car contrairement à ce que pourrait présager le synopsis, le grand ennemi de Pacino n'est pas réellement Williams. Il s'agit de ce soleil de l'Alaska ne se couchant jamais avant le noir intégral de l'hiver. Pacino ne parvient pas à dormir et cela malgré de multiples tentatives de cacher la fenêtre. Une insomnie qui a forcément joué dans son tir, mais aussi ses actions suivantes. Si Memento montrait un homme essayant éperdumment de retrouver sa mémoire sans y arriver; Insomnia montre un homme dont les souvenirs de ses actes le hante et cette insomnie provoque en lui un épuisement le mettant sur les nerfs. D'où une réactivité à toute épreuve et le fameux coup de feu. Contrairement à ce que son collègue lui dit en train de mourir, il ne l'a pas tué volontairement. Il n'en reste pas moins qu'il maquille le meurtre et ça le tueur s'en servira ardemment.

Insomnia (photo 2)

L'enquête est finalement peu intéressante et se focalise surtout sur le comportement de son personnage principal face à un tueur bien plus malin que lui tout en restant compulsif. Lui aussi subi ses pulsions, celle de la jalousie l'ayant entraîné à tuer la jeune groupie qu'il aimait mais sans retour. Nolan est suffisamment malin pour montrer le tueur le plus tard possible, que ce soit son visage ou autre. Pourtant on le voit partir au loin et sa photo est sur un de ses bouquins appartenant à la groupie. De plus la piste du petit copain est évidente au premier abord puisqu'il était violent avec sa copine. Le duel n'en devient que plus vicieux chacun essayant de pièger l'autre avec à chaque fois un retournement. Pacino croit coincer Williams sur un lieu public comme le ferry mais Williams l'enregistre, le prenant à son jeu. Williams croit manipuler les inspecteurs lors d'un interrogatoire mais Pacino le prend de court. Pacino est parfait en flic insomniaque et dont la fatigue se remarque à chaque instant dans sa nervosité. Quant à Williams, il est parfait en tueur manipulateur et particulièrement calme. Un duel excellent et parfait.

Christopher Nolan signe un polar halletant où l'intérêt tient moins dans l'enquête que dans son duel d'acteurs fascinant.

Note: 17/20


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