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L'amour viendra, petite ! de Jérôme FANSTEN

Par Lecturissime

                     L'amour viendra, petite ! de Jérôme FANSTEN

    ♥ ♥ 

Ce que j'ai aimé :

J. est un privé qui peine à gagner sa vie. Aussi a-t-il tendance à accepter toute enquête qui pourrait lui rapporter potentiellement de l'argent. Aussi a-t-il tendance à se placer dans des postures dangereuses, à l'insu de son plein gré. Surtout que J. aime les femmes, il aime leur musique jazzy quand il plonge entre leurs jambes, il aime leur chant jouissif et aime les duos endiablés... Et J. a tout pour leur plaire, un peu raté, c'est certain, mais tellement doué dans le maniement des mots et des caresses...

Trois enquêtes sont menées dans cet opus, placées sus l'égide de la poésie, comme quand J. doit partir à la recherche de la confance d'une jeune femme :

"Où c'est que tu l'as vu la dernière fois ?

- Qui ?

- Confiance ?

- Dans un miroir." p. 167

L'ensemble est inventif, drôle, truculent entre Audiard et Vian, le héros rencontrant fréquemment Simenon ou encore Brautigan ou des allégories :

"Tristesse était belle. Un peu ravaudée, mais... Elle a posé son front sur ma poitrine ; j'ai fait glisser ma main sur sa nuque. Ma langue a picoré sa peau, jusque sous son oreille. J'ai senti son pouls s'accélérer. J'ai pensé à lui mordiller le lobe, très tendre. Mais... Je l'ai baisée à mort, à même le canapé." p. 185

Ce que j'ai moins aimé :

-J'ai regretté une absence de structure, un aspect décousu, avec des retours en arrière, et finalement pas d'enquête qui serait menée de bout en bout.

-L'absence de noms, l'emploi de simples initiales fait qu'on se perd un peu dans les personnages qui manquent de consistance, d'humanité devenant juste des silhouettes esquissées qui apparaissent, disparaissent, meurent ou pas...

Jérôme Fansten fait preuve d'un talent certain pour les mots, avec des idées originales mais il manque selon moi une véritable intrigue, qui ne résumerait pas le roman à des saynètes.

Premières phrases :

"Elle ne serait pas morte si j'étais venu. Elle a le visage tout bleu, le regard encore fou d'un cheval apeuré. Pauvre Catrina.

- Tu la connais ?

- Oui.

- Tu peux l'identifier ?

Je pourrais, oui. Quel intérêt ? Et si je refuse, moi, de voir dans ce tas d'immondices la femme étrange, belle et séductrice qu'elle a toujours été ? Dès le matin, elle s'attifait de soleil, dorée jusqu'au bout des seins, parfumée de frais. Alors ? Ce bout de viande froide : la Catrina ?"

D'autres avis :

Yves

L'amour viendra, petite ! de Jérôme Fansten, Flamant noir éditions, mai 2014, 15 euros

Merci à Yves pour le prêt.


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