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Une fois de plus, la France est engagée dans une guerre déclenchée par les Etats-Unis !
La situation internationale est très tendue, nul ne peut le contester. Mais, avant d’ajouter de la tension à la tension, avant de se lancer à Rafales perdus dans un nouveau conflit armé, si nous avions tenté d’ouvrir notre livre d’Histoire afin d’y voir plus clair… Nous nous serions souvenus que l’état actuel du Moyen-Orient est la conséquence directe de découpages territoriaux pratiqués à l’insu des populations locales par le monde occidental à l’issue de la Grande Guerre, que ces découpages ont été aggravés par ceux d’Europe centrale pratiqués par Roosevelt et Churchill avec la complicité de leur ami Staline au terme de la Seconde Guerre mondiale. Nous aurions redécouvert que, en ce temps-là très proches encore, les mêmes artistes du ciseau avaient redécoupé au jugé les régions riveraines de la Méditerranée orientale, créant les conditions incontrôlables désormais d’une terrible tragédie toujours vive dont ils se servent au quotidien à des fins de manipulations diplomatiques souvent inavouables. Nous aurions pu aussi nous demander, rafraîchissant notre mémoire en ce qui concerne la seconde Guerre du Golf (Bush père), celles d’Afghanistan, d’Irak (Bush fils), ce qui pouvait bien pousser ces activistes du découpage à mentir à la planète entière à propos d’armes de destruction massive, et de repères de terroristes internationaux. Et nous aurions peut-être pris la décision de ne pas les accompagner dans cette nouvelle croisade des temps dits « modernes ».
Car c’est bien d’une croisade qu’il s’agit.
Guerres de religions ?
Comment oublier que la guerre de 1914-1918 a duré deux ans de plus, produit plusieurs millions de morts supplémentaires, à cause du refus, par le président US protestant Wilson et son complice violent anticlérical Clémenceau (contre l’avis du président de la République Poincaré), de la paix proposée par l’empereur Charles 1er d’Autriche dès son accession au pouvoir en 1916 ? Ces deux hommes étaient tellement acharnés à pulvériser les monarchies catholiques d’Europe centrale qu’ils ont préféré faire parler pendant deux longues années encore… les mitrailleuses du front !
Comment oublier que le président des Etats-Unis prête serment sur la Bible et que, dans son discours d’investiture, il s’arrange toujours pour rappeler au monde que Dieu est son inspirateur, que son pays mosaïque détient La Vérité, et qu’il prétend proposer cette Vérité, voire l’imposer, à la planète entière. Bush fils l’avait résumé dans une formule aussi lapidaire qu’imbécile : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ! »
Bien sûr, il y a eu le 11 septembre, son avant, son pendant, et son après.
Mais n’était-il pas le résultat de la violence faite aux peuples du monde par cette poignée d’hommes qui, depuis deux siècles, exterminent les Indiens, malmènent leurs propres populations en les soumettant aux spéculateurs les plus éhontés, pratiquent le pire racisme au quotidien, imposent leurs produits destructeurs aux paysans de partout, détiennent sans jugement des dizaines d’hommes à Guantanamo, massacrent leurs propres enfants dans les cours d’école, pratiquent une peine de mort assortie d’une interminable agonie, achètent des armes dans les supermarchés, polluent chaque jour davantage la planète et refusent de signer les accords de Kyoto, prétendent mettre de l’ordre en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, faisant de toutes les catastrophes un atout supplémentaire pour leur stratégie de domination (à propos du tsunami de 2004 en Thaïlande, la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Condoleezza Rice n’a-t-elle pas déclaré au Sénat le 18 janvier 2005 : « Le tsunami a été une merveilleuse occasion pour montrer le cœur non seulement du gouvernement américain, mais du peuple américain, et je crois que nous en avons retiré un grand bénéfice »)…
La violence appelle la violence.
Nul ne saurait excuser les actes de terrorisme quels qu’ils soient. Ils relèvent de la barbarie la plus condamnable qui doit être condamnée de la manière la plus ferme et définitive. Mais nul ne saurait excuser les actes de violence politique, économique, confessionnelle, ni les mensonges, ni les manipulations à des fins d’asservissement, d’où qu’ils viennent.
Parce qu’il est idéologique, le terrorisme économique est aussi criminel que le terrorisme armé. Il le précède souvent. Il le génère toujours !
En 2003, pourtant pris dans des convulsions de programme et d’action souvent incompréhensibles, le Président Jacques Chirac avait eu la grande sagesse de ne pas suivre les Etats-Unis dans leur agression contre l’Irak. Notre pays, alors, ce jour-là, grâce à lui, fut grand. Pour la dernière fois !
Puissent nos dirigeants actuels s’en inspirer.
Mais, peut-être est-il déjà trop tard, car… la guerre est la drogue enivrante des petits chefs d’Etat.
Nos Rafalessont déjà en mission.
La tentation de jouer les gros bras a été la plus forte.
Pauvre France !Salut et Fraternité.
Image : Marianne aveuglée. Couverture de Au Plaisir d'ENA Gilles LaporteDGP Editions Québec - 2001- photo Ch. Voegelé