Je croyais que le français était la langue des lettres
Des belles lettres
Du verbe être
Ma langue, celle de mes peut-être…
Je croyais qu’un coquelicot était un mot
Le plus beau mot de la langue française
Qui avait sur mon esprit un effet majeur
Il en a chassé la peur et remplacé par une fleur
Je croyais que c’était en français
Que je pouvais rencontrer mon fiancé
Et en français apprendre à distinguer
Entre éphémérité et éternité
Je croyais que le mot liberté libérait
Le mot « chaine » enchainait
Le mot reine appartenait à un roi
Que tout bonheur est soumis à une Loi
Je croyais que c’était à la mère de dire le premier mot
De faire le premier pas
Et à la grammaire de dire le dernier mot
Ce qu’il faut, ce qu’il ne faut pas
Je croyais que le mal avait le même pluriel que le mot
Qu’il n’était sensible ou audible qu’au singulier
Alors que le bien qui est le même au singulier et au pluriel
Avait plus de liens de parenté avec le ciel
Je croyais qu’en disant maintenant
On devait se tenir par la main
Et dire oui à celui qui dit oui
Et non à celui qui ne sait pas dire non
Je croyais que pour nommer il faut disposer d’un nom
Que Dieu a déposé dans notre for intérieur
Parce qu’il sait qu’on ne peut exister
Sans l’impression d’inventer son air et son vocabulaire.
à suivre…