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Endoctrinez-moi !

Publié le 16 septembre 2014 par Le Journal De Personne
Ne te laisse pas absorber, dit celui qui désire te dérober

C’est toi qui décide, dit celui qui désire te servir de guide.

C’est toi le roi, dit celui qui désire te détrôner.

Comment ils font pour réussir leur endoctrinement ?

On n’a pas besoin d’être docte pour répondre à la question.

Il ne faut surtout pas s’attarder sur celui qui endoctrine mais examiner de plus près l’endoctriné.

L’endoctriné, faut-il le rappeler, est endoctriné parce qu’il est endoctrinable ou influençable ou malléable. Son âge ou ses bagages ne lui ont pas laissé le temps d’avoir de quoi faire barrage. Pas encore ou pas assez sage, il ne dispose pas de garde-fous. Il n’a ni censure, ni de quoi ménager sa monture, mais juste le désir de vivre une aventure.

Tous les dangers deviennent pour lui irrésistibles. Il a surtout envie d’exister pas de résister. Il a du cœur au ventre, ça va dans tous les sens, mais sans passer par le sens critique. Le centre est partout, donc nulle part.

Il ne cherche rien, il se cherche et ne saisit que les perches qui le rapprochent de lui-même, de son ego, de son imago, de son vertigo…

L’endoctrinement garantit une sorte de prolongement de soi… plus d’extension et de compréhension de soi. L’endoctriné s’y retrouve à travers une promesse qui sauve en prétendant le laver de la tête au pied : lavage de cerveau. C’est le mot qu’il faut pour le débarrasser de son caniveau.

L’endoctriné aura l’impression de choisir sa doctrine, de devenir le seul maître à bord, auteur et acteur de sa vie et de ses rêves. Il lui a suffi de tourner le dos à son passé, de renoncer à ses acquis et de croire au miracle de sa volonté… la seule faculté qui agit comme par magie ! C’est où je veux, quand je veux et comme je veux.

Tout endoctrinement commence par rendre la supériorité de la volonté sensible à l’âme endoctrinée avant de lui demander de l’exercer en vendant son âme à celui qui le lui a révélé. Et ça ne rate presque jamais : on glorifie le Moi, on fortifie sa volonté et on lui recommande de passer de l’autre côté du miroir pour voir enfin la lumière et cesser de broyer du noir.

Quelques clics sur un vulgaire ordinateur peuvent ainsi conduire tout droit en enfer.

Et si aujourd’hui, c’est un peu plus facile qu’hier, c’est à cause d’un vide idéologique sans précédent, défaut de culture, des comportements contre-nature, l’absence de repères, les valeurs sans valeur et surtout la misère… toutes les raisons qu’il faut pour avoir affaire à de jeunes gens qui n’ont pas peur d’écourter le voyage et de se retrouver à la page d’un journal qui défile leur nom et décrit leur profil.

Trop de jeunes sont sur le bas côté et tous ceux qui ont fait du stop le savent, à force d’attendre on peut se laisser embarquer par n’importe qui… un âne suffit pour la route ou la déroute !


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