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Concrete

Publié le 25 septembre 2014 par Olivier Walmacq

concrete

genre: horreur, gore, trash, drame (interdit aux - 16 ans)
année: 2004
durée: 1h30

l'histoire: Le parcours de l’odieux Tatsuo, depuis ses rixes en salle de classe jusqu’à son intronisation au sein des yakuza, ponctuant les étapes de sa jeune vie par autant de coups portés à sa mère. Vols, racketts, viols… l’escalade aboutit à l’enlèvement de la jeune Misaki, par un Tatsuo désormais flanqué de ses propres hommes de mains, membres du gang juvénile des « Dragon God ». Un « simple » viol dérape en appropriation totale ; Misaki est enfermée chez l’un des membres du groupe, abusée de toutes les façons, battue, humiliée. Sans raison. 

la critique d'Alice In Oliver:

En 1988, le crime sordide de Junko Furuta, une jeune femme de 16 ans, a provoqué un énorme scandale au Japon. En effet, la lycéenne a subi un long supplice de 44 jours avec de nombreux viols, des tortures diverses et de toutes sortes par quatre jeunes hommes âgés de 17 ans.
Junko Furuta finira par succomber à ses blessures. Parmi les nombreux sévices infligés, on relève notamment des coups avec des clubs de golf, des objets introduits dans le vagin ainsi que des pétards allumés dans l'anus. Les tortionnaires forceront même la jeune femme à boire sa propre urine et à manger des cafards. Ses tétons seront également coupés avec une pince et Junko Furuta sera régulièrement battue tel un punching ball... et j'en passe !

Clairement, la liste des sévices et des tortures infligés à cette jeune femme est longue et pour le moins horrible (le mot est faible). Cette tragédie va évidemment inspirer le cinéma avec deux films: le terrible Concrete-Encased High School Girl Murder Case de Katsuya Matsumura en 1995 et Concrete, réalisé par Hiromu Nakamura en 2004.
Concrete est souvent considéré comme le remake du film de Katsuya Matsumura. Pourtant, les deux films ont un traitement assez différent de ce meurtre sordide. Concrete est aussi l'adaptation du livre de Jôji Atsumi détaillant les circonstances du meurtre de Junko Furuta.

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Concrete transpose la réalité de ce fait divers épouvantable. Toutefois, contrairement à Concrete-Encased High School Girl Murder Case, le film de Hiromu Nakamura ne fera pas l'objet de la censure. Il écopera d'une interdiction aux moins de 16 ans mais n'est pas loin d'égaler son modèle en terme de sadisme. Bienvenue en enfer !
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Le parcours de l’odieux Tatsuo, depuis ses rixes en salle de classe jusqu’à son intronisation au sein des yakuza, ponctuant les étapes de sa jeune vie par autant de coups portés à sa mère. 

Vols, racketts, viols… L’escalade aboutit à l’enlèvement de la jeune Misaki, par un Tatsuo désormais flanqué de ses propres hommes de mains, membres du gang juvénile des « Dragon God ». Un « simple » viol dérape en appropriation totale ; Misaki est enfermée chez l’un des membres du groupe, abusée de toutes les façons, battue, humiliée. Sans raison.
Contrairement à la version de 1995, Concrete choisit une autre direction. En effet, le film suit le parcours de Tatsuo, une petite frappe et un psychopathe en devenir. Ou comment basculer d'un petit voyou à un véritable sadique et pervers dans les règles ?

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Il ne s'agit ni plus ni plus moins que d'un parcours de déshumanisation. Durant les quarantes premières minutes, Concrete suit donc le quotidien de Tatsuo et de son évolution au sein d'un gang dont il devient le leader. Très vite, Tatsuo et ses acolytes commettent l'irréparable.
Ils kidnappent la jeune Misaki. Dans un premier temps, le but est tout simplement d'abuser d'elle et de la relacher. Nos petits psychopathes trouvent cet enlévement "amusant". Pourtant, les choses dérapent rapidement. Je ne reviens pas sur les tortures subies et infligées à la jeune femme... Toujours est-il que cette dernière devient une sorte de poupée ou plutôt un vulgaire objet que nos jeunes criminels s'approprient totalement en l'humiliant, la frappant, la violant... Bref, vous connaissez la suite.

Concrete est évidemment un film choquant. Contrairement à la version de 1995, Concrete ne fonctionne pas du tout comme un documentaire qui cherche à relater les faits de façon chronologique. Son but est plutôt de décrypter la violence sous sa forme la plus sordide et abjecte.
Sur ce dernier point, Hiromu Nakamura offre une réalisation à l'image de ce fait divers épouvantable. Son film est volontairement dénué du moindre sentiment humain. Ce qui renforce cette impression de malaise et de totale incompréhension par rapport aux actes perpétrés par Tatsuo et sa bande. Seul point négatif, les dernières secondes du film durant lesquelles notre cher psychopathe semble éprouver des remords... Toutefois, dans l'ensemble, Concrete possède de réelles qualités filmiques et n'a pas grand chose à voir avec les tortures porn actuels. Cependant, en l'état, et en raison de ce qu'il décrit et de ce qu'il montre, difficile réellement d'aimer un tel film. Pas de note donc.

note: ?


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