Le 2 septembre 2014, avec Fabiana Mastrangelo
Comme tous les ans depuis 2010, j'ai eu l'occasion de présenter mon livre de l'année, San Martín par lui-même et par ses contemporains, paru en mai 2014 (Editions du Jasmin), en Argentine et cette fois-ci, j'ai élargi mon champ d'action puisque de Buenos Aires je suis allée jusqu'à Mendoza, en traversant le pays d'est en ouest, à travers l'immense plaine de mille kilomètres qui vient butter d'un coup contre les reliefs andins.La présentation portègne a eu lieu le 2 septembre, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini, le CCC, sur l'emblématique Avenida Corrientes, face au Teatro San Martín (ça ne s'invente pas). Elle était conjointement organisée par Walter Alegre et Susana Delgado, appartenant respectivement au CCC et à la Casa de Mendoza, représentation de la Province homonyme dans la capitale fédérale. A mes côtés, l'historienne mendocine Fabiana Mastrangelo, elle-même spécialiste de San Martín, a bien voulu me donner la réplique, animer notre causerie conjointe et nous communiquer quelques éléments d'une prochaine publication sur l'importance de l'éthique dans la vie et l'œuvre politique de San Martín. Beaucoup d'émotion dans l'assistance, assez estomaquée qu'une Française, habitant en France de surcroît, vienne parler en Argentine de ce personnage-là en en connaissant plus que les seuls exploits militaires, qui forment l'ordinaire du discours tenu à son propos dans le pays lui-même, comme j'ai pu vous le dire à propos du 17 août dernier. Un verre de l'amitié, l'incontournable brindis argentin (ci-dessous), où l'on trinque au malbec, a conclu la rencontre comme il est d'usage à la Casa de Mendoza, puisque la ville et la province se veulent capitale internationale du vin (1). Et après le brindis, la double interview, toujours en espagnol bien sûr, pour deux émissions d'un réseau de radios en ligne, La lupa y el lapiz d'un côté et Maravilloso Mundo, de l'autre, dont j'attends, dans un délai imprécis, les enregistrements qui seront alors mis en ligne sur mon site Internet, où je viens de publier l'interview, en français, donnée l'année dernière à Magdalena Arnoux, de Radiodifusión Argentina al Exterior (Radio Nacional).
La Casa de Mendoza avait apporté levin.
J'avais apporté du chipá (ce pain au fromage de la Province natale de San Martín)
et des gaufrettes picardes, au rhum et au beurre, qui ont été fort appréciées !
Quelques jours avant cette conférence au CCC, j'avais été invitée par l'Instituto Nacional Sanmartiniano et le gouvernement de la Province de Mendoza à participer au congrès international d'histoire qui devait marquer à l'Espacio Cultural Julio Le Parc de Guaymallén, dans la toute proche banlieue de Mendoza, le début des deux ans du Bicentenario de San Martín en Cuyo 2014-2016, deux années pour célébrer la transformation de l'ancienne Province de Cuyo (2) de la main de cet organisateur hors pair, qui en avait été nommé gouverneur le 10 août 1814, point de départ pour les Mendocins de la plus grande épopée de l'indépendance continentale, la traversée des Andes dont je vous ai parlé en février pour l'anniversaire de Chacabuco. Que tous ceux qui ont rendu cette participation possible trouvent ici mes remerciements les plus chaleureux : Walter Alegre, Susana Delgado, Diego Mendiburu (INS) et Mariano Morales, directeur des activités culturelles au ministère de la Culture de Mendoza.
A Mendoza, dans l'atmosphère très cordiale d'un congrès prestigieux et bon enfant tout ensemble, j'ai pris deux fois la parole, la première fois pour présenter le pourquoi du comment de mon intérêt pour San Martín dans ce Vieux Continent qui a oublié jusqu'à son existence dans la partie grand public du congrès et la seconde, dans la partie académique, pour exposer les trois découvertes documentaires que j'ai réalisées en examinant le fonds historique francophone sur San Martín et qui font de mon anthologie de mai 2014 un volume si apprécié dans le Cône Bleu.
A Guaymallén, Gran Mendoza, 11 septembre 2014, Espacio Cultural Julio Le Parc
Je ne dispose de photos que de la première de mes deux présentations, à la première table-ronde du programme, que je partageais le 11 septembre au matin (3) avec une enseignante du secondaire à la retraite, María Esther Olmos Carreño, qui parla de San Martín à Mendoza, et avec Carlos Raffa, qui tint une passionnante conférence sur le Tropero Sosa, un gaucho qui participa activement à la préparation de l'armée des Andes. A Mendoza, cet humble personnage jouit d'une stature quasi-mythique (Carlos Raffa, qui vient lui aussi du monde agricole, majoritaire dans cette région, préside le Centre traditionnel Tropero Sosa, à Mendoza). Ce gaucho, dont on a conservé des traces historiques très précises, organisa l'approvisionnement de l'Armée des Andes en bétail, tissu et armes à feu dans les mois qui précédèrent le départ de l'expédition qui allait rendre au Chili sa liberté et sécurisé définitivement la frontière ouest de la future Argentine.Je m'étais installée dans la salle et j'écoutais chanter Omar Hernández
Pour l'occasion, Carlos Raffa était venu en compagnie d'un auteur-compositeur interprète, natif de la ville de Las Heras et très apprécié dans toute la Province. Omar Hernández a composé plusieurs chansons sur cet épisode de l'histoire sud-américaine. Il a une voix magnifique, joue une musique qui va droit à l'essentiel, avec beaucoup de personnalité - j'en garde un souvenir somptueux et je vous invite instamment à aller le découvrir sur son compte YouTube ! Omar Hernández, lors d'une reconstitution rituelle du départ de l'Armée des Andes au camp d'instruction du Plumerillo, en présence de la ministre de la Culture, Marizul Ibáñez(1) Le Bordelais n'a qu'à bien se tenir. Non mais ! Blague à part, je peux vous assurer que quand vous êtes français et que vous voyez ce slogan partout en ville, ça fait un choc ! Et pourtant, je n'ai rien d'une championne en œnologie... (2) Aujourd'hui les Provinces de Mendoza, San Juan et San Luis, le long des Andes. (3) J'étais arrivée le matin même par liaison routière, soit quinze heures de car en partie de nuit de Buenos Aires à Mendoza, ce qui m'a permis de voir pour la première fois la Croix du Sud (qu'on ne peut pas apercevoir à Buenos Aires, à cause de la pollution lumineuse de la mégalopole), et d'admirer une partie de ce chemin interminable au milieu de la pampa, que je connaissais déjà pour l'avoir traversé cinquante fois dans les documents historiques consultés pour écrire mes deux livres, et puis soudain, au petit matin, cette monumentale barrière montagneuse et enneigée à travers la vitre du car ! Arrivée à 8h30 à la gare routière, je n'ai eu le temps que de déposer mes bagages à l'hôtel et d'accourir au congrès où il fallait s'inscrire jusqu'à 9h30 et j'ai pris la parole vers 11h, dans ma tenue de voyage, avec ce coupe-vent noir qui m'a abritée du froid glacial qui régnait à cette heure matinale dans cette profonde salle Naranja du Julio Le Parc ! C'est dans des circonstances comme celles-là que l'on apprécie la chaleur d'un bon mate ! Comme ce sera sans doute le cas aussi dimanche matin, à la Fête du Livre de Merlieux. J'ai l'entraînement.