Magazine Beaux Arts

26èmes Photofolies « La Vie en rose » en Aveyron

Publié le 27 septembre 2014 par Philippe Cadu

© Dorothée Smith / Courtesy Galerie Les Filles du Calvaire, Paris  photofolies : partenaireshttp://www.photofolies12.comLa Menuiserie Laurent CAMUT, « There is a light »

Vernissage SAMEDI 4 OCTOBRE à 14h30 •Hôtel de Ville, 1er étage
Place Eugène-Raynaldy – 12 000 RODEZ . Programme complet

du 4 au 31 octobre 2O14 à Rodez, Onet-le-Château, Millau, Villefranche-de-Rouergue, Decazeville, Rignac et Rieupeyroux.

• DOROTHÉE SMITH • MYRIAM RICHARD • LAURENT CAMUT • ÉRIC BOUVET • COLLECTION DU CHÂTEAU D’EAU • VALENTINE VERMEIL • SARAH FUJIWARA • FRANÇOIS PASSERINI • BÉNÉDICTE DERAMAUX • JULIE DE WAROQUIER •

 » La vie en rose « 

A Rignac, c'est le travail de Bénedicte Deramaux (www.facebook.com/benedicte.deramaux )
Parce que – et
26èmes Photofolies « La Vie en rose » en Aveyron
il faut toujours le réaffirmer… – elle n’est jamais simple mimesis, la photographie crée inéluctablement un autre monde, un monde autonome, « étrange et pénétrant » avec ses propres lois, une représentation qui, si elle ressemble parfois à la réalité, « n’est, chaque fois, ni tout à fait la même / Ni tout à fait une autre » (Verlaine). Un monde changeant comme cette lumière qui est l’essence poétique de toute matière photographique, qui n’advient que par elle…

Dès lors, donc, que le photographe s’approprie directement ou indirectement le réel, dans le regard et dans la lumière, il n’est déjà plus « tout à fait » de plain-pied dans celui-ci : « Le geste d’appropriation est l’agent absolu de la métamorphose, le catalyseur de la révolution du regard », dit Pierre Restany à propos du Nouveau Réalisme. Il en est de même de la couleur. Une couleur qui ne dit pas plus le réel que l’absence de couleur, que le noir et blanc, ni que le blanc, seul, ou que le noir, paradoxal, que So

Phosphorescences de Sarah Fujiwara à L’Atelier Blanc | Villefranche-de-Rouergue Sarah Fujiwara invite à un voyage sensible et poétique vers la sérénité à travers la Nature.
ulages n’envisage que par rapport à la lumière (« La lumière
A Onet, Eric Bouvet, qui s'était offert une parenthèse en assistant au Burning Man
vient du noir, c’est la couleur d’origine de la peinture »).
S’approprier la couleur, une couleur, c’est ainsi s’éloigner du réel – pour éventuellement mieux y revenir, dans ou pour une incidence toute poétique… C’est en tout cas incontestablement s’engager dans un processus créatif.

« La vie en rose »… La photographie. Une couleur. La photographie couleur…? Un engagement donc ?
La photographie couleur : voilà une expression qui ne cerne toutefois pas la complexité de la relation entre un media et une réalité plurielle qui est à la fois celle de l’optique (physique) et celle de la perception (physiologique et psychologique). Car la photographie couleur c’est tout à la fois la photographie en couleurs, la photographie de la couleur… et la couleur photographique… le renversement dans l’articulation des deux notions renvoyant à l’essentiel, sur le plan esthétique, à savoir cette idée que la couleur n’est pas un « en soi » de la photographie, qu’elle n’est qu’un outil

VALENTINE VERMEIL Bab-El sera exposé à l'Espace Culture de Millau pendant le Festival PhotoFolies. Vernissage jeudi 9 octobre à 18h30.  Espace exposition du service culture de la mairie de Millau - 17 avenue de la république - 12100 affiche_millau
ancien magasin Brossy une exposition tirée du fond de la Collection du Château d'eau de Toulouse
conceptuel qui n’a que le sens que l’artiste veut bien lui conférer, en somme, que la couleur doit être ou devenir pensée. Que la couleur doit être interrogée…!

Alors, « la vie en rose »… ?
Se donner une thématique placée sous le signe d’une couleur – et celle-ci en particulier, qui ne manquera pas de résonner comme un pendant ironique à la laideur grise, pour ne pas dire noire, d’une époque de crise(s) –, c’est alors faire un choix faussement radical mais bien engagé. Chargées d’un symbolisme parfois – souvent ? – caricatural que tant d’expressions peuvent mettre en relief, les couleurs relèvent en effet d’un imaginaire plus complexe, qui ne se laissera pas réduire à une certaine naïveté et au seul contraste avec une soi-disant morosité généralisée. Par ce choix, il s’agit bien de réaffirmer le potentiel expressif de la photographie, sa capacité à faire de la fiction en désamorçant la simple illustration pour se placer sur le terrain esthétique de la suggestion toujours relative qui ne peut conduire qu’à nous interroger sur ce que l’image met en spectacle.

« La vie en rose » ? En somme, un nouveau prétexte à entrer dans les humeurs, paradoxes, provocations, abstractions, représentations d’une photographie qui n’est jamais innocente même quand elle accepte d’être naïve… Et en tout cas, une proposition ouverte sur le second degré et une invitation à prendre les genres avec distance.

Sylvain Lagarde


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