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Au cinéma : «Si Je Reste»

Publié le 27 septembre 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

On ne compte plus les adaptations cinématographiques de livre à succès. De Nos Etoiles Contraires à Hunger Games, Hollywood tente de se renouveler grâce à ce nouveau genre de film pour adolescent. Certains sortent du lot et proposent des idées intéressantes à suivre, d’autres sont à laisser tomber dans les abîmes des mauvais films. Si Je Reste fait partie de ces (trop ?) nombreuses adaptations, qui espèrent se démarquer des autres. Est-ce le cas ? C’est sûrement l’une des questions que l’on se pose au cours de notre séance.

Synopsis : « En un seul moment, tout peut changer. Mia, 17 ans ne se souvient pas de l’accident de voiture qu’elle a eu avec sa famille. Du moins, elle n’a que le souvenir de rouler sur une route enneigée de l’Oregon, avant de voir son propre corps dévasté. L’adolescente sera tiraillée par le choix de vivre ou de mourir. »

Si l’on commence par se dire que le synopsis reflète un scénario de bonne facture, on se trompe aisément dans le cas de Si Je Reste. La narration à base de voix off permet de présenter chacune des situations que vivront les acteurs, un peu comme si on racontait une histoire à un enfant. Du moins, on pense au début à de bonnes idées d’introduction pour le film, avec un début plutôt correct qui ne tarde pas à nous montrer qui est Mia, de sa famille à ses amis. C’est par la suite que les choses se gâtent, et on vous rassure sur le fait que rien se s’arrange par la suite. En effet, on retrouve des thèmes sérieux, l’expérience de vie après la mort, choisir entre vivre ou rejoindre le paradis, des idées intéressantes de base, beaucoup trop sous-estimées par les scénaristes qui ont préféré nous faire du Grey’s Anatomy qu’un véritable long métrage. Et ce n’est pas faute de trouver des moments intimistes entre le couple protagoniste de l’histoire, qui au lieu de nous surprendre, nous ennui de nombreuses fois, et ne parvient pas à être émouvant vu que l’on a du mal pour se lier à eux en tant que spectateur. De plus, on a l’impression que cette relation n’évolue pas forcément au cours du film, et c’est là tout le problème du film. Comment peut-on intéresser le spectateur, le toucher alors que tout ce en quoi tu mises n’évolue pas ? Et c’est là que l’on touche le fond, puisque le film se comporte en simple long métrage pour adolescent en n’allant pas au bout de ses idées.

Et pourtant, on connaît de nombreux films qui n’évoluent pas scénaristiquement parlant et qui propose de bonnes idées à la réalisation ou dans la photographie. Là encore, c’est une nouvelle punition que l’on afflige au spectateur. Le film est assez fade, prévisible et surtout il n’y a que très peu d’idée à sauver. C’est assez dommage, car avec une adaptation comme celle-ci on pouvait s’attendre à de meilleures choses, et là où ça se gâte c’est au niveau du montage qui propose au spectateur de vivre l’instant présent et passé de Mia. À ce moment, on sait que l’on va nous expliquer l’histoire de la jeune fille remontant quelque temps avant l’accident, on verra la folle vie que mènera sa famille et comment elle tente de suivre ce rythme décalé de sa personnalité. Et pour cause, Mia reste le personnage le plus intéressant dans le film, puisqu’elle est l’ordre et cherche la perfection partout. Sans trop en dire, les phases où elle doit choisir entre vivre ou mourir, contrarie cet ordre parfait intégré dans sa personnalité. Malheureusement, lorsque l’on passe au bout de la séquence et que l’on passe à une autre, on a l’impression que l’on abandonne rapidement l’idée précédente et on perd donc toute sensibilité au personnage. On ne parlera pas des quelques facilités de réalisation pour éviter d’être violent dans la séquence de l’accident qui aurait mérité un plus grand intérêt. En somme, le scénario et la réalisation s’entre-croisent dans un méli-mélo de bonnes idées couplées à de très mauvaises. Le problème vient surtout du fait que l’on n’arrive pas à s’attacher aux personnages de l’histoire. À partir de ce moment, le côté dramatique du film ne fonctionne pas, et nous sommes forcé à voir la suite du film qui se conclut de manière prévisible. Bien entendu, des idées, il y en a plein, elles sont simplement sous-exploitées et c’est dommage.

Cependant, s’il y a bien une chose que l’on aura du mal à reprocher au film, c’est sûrement ses musiques et la performance des acteurs. Les musiques se laissent écouter, certaines reprises pourront être reconnues par les amateurs de rock/pop, alors que le reste se contente d’être des musiques classiques. Les acteurs, en particulier Chloë Grace Moretz, joue simplement leur rôle, ils ne transcendent pas, et font le boulot qu’on leur demande. Bien entendu, l’actrice de Kick-Ass a toujours un certain charme sur le film et heureusement qu’elle est là d’ailleurs.

La seule question existentielle que l’on se posera au long du film est de savoir si on restera ou pas dans la salle. Le tout est assez vide, sans grand intérêt et surtout assez cliché dans l’ensemble. Malheureusement, des idées apparaissent de part et d’autre du film, mais on a vraiment du mal à ce demander les raisons qui nous poussent à poursuivre le visionnage. Bien entendu, les twists sont prévisibles, ce qui repousse le spectateur ne lui permettant même pas de s’attacher aux personnages principaux. Du coup, on s’ennuie ferme, il vaut mieux allez voir Nos Étoiles Contraires qui sera amplement plus intéressant que ce film qui ne mise que sur sa musique et son duo d’acteur.

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Si je reste. De R.J. Cutler. Avec Chloë Grace Moretz, Mireille Enos, Joshua Leonard, Jamie Blackley, Stacy Keach, Liana Liberato, Jakob Davies, …

Sortie le 17 septembre 2014.


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