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Oona et Salinger et... pas mal de Beigebeder !

Par Filou49 @blog_bazart

 oonaA quelques jours près, j'ai lu deux livres qui se ressemblaient un peu et dans l'esprit et dans la forme, à savoir "Le manteau de Garbo", la tentative (à mes yeux ratée)  de Nelly Kapriélan d'allier la vie de Greta Garbo et réflexions intimes de l'auteur, et "Oona & Salinger" ,de Frédéric Beigbeder, deux romans qui partagent l'un et l'autre la même volonté de parler d'une star américaine ( du cinéma pour Kapriélan une star des lettres en la personne de JD Salinger, mais aussi du cinéma puisque Charlie Chaplin est un personnage important du livre de Beigbeder) tout en n'oubliant pas de parler des affres et états d'âmes personnels des auteurs en question.

Bon disons le de suite, je n'ai pas adoré Oona et salinger, mais ce projet m'a quand même paru bien plus réussi que celui de Nelly Kapriélan et il est donc logique qu'on parle (beaucoup) plus du livre de Beigbeder, même s'il ne mérite sans doute pas une telle surmédiatisation pour autant.

Personnellement, j'avais quand même envie de lire le premier roman après 5 années de silence- littéraire il va s'en dire tant le bonhomme est partout dans les médias- de Frédéric Beibgbeder, romancier, soutien de Robert Hue, présentateur télé, fétard invértéré et j'en passe.

Bien que souvent agaçant par bien des cotés, le personnage Beigbeder me fascine assez,  et j'avais notamment adoré L'amour dure 3 ans,  qui, avant d'être un film (que j'ai vu récemment à la télé), est aussi un livre écrit par Beibgbeder himself (on n'est jamais mieux servi que par soi meme) et qu'à mes yeux, il représente sans doute le meilleur livre de son auteur, truffé d'aphorismes justes et hilarants, et avec un personnage principal, le fameux Marc Marronnier, double inversé de l'auteur, et personnage réccurent de ses oeuvres, touchant et sensible sous ses masques de dandy blasé et misogyne.

Ici, on oublie une bonne partie du cynisme et du dandisme habituel de l'auteur pour épouser les contours, selon les propres termes de l’auteur, d'une "faction" : on veut signifier par là que toute la trame de départ est authentique, mais que Beigebder a brodé autour des dialogues de son imagination. Il en va ainsi, notamment, de tous les passages épistolaires du livre, Beigbeder n'ayant pas eu droit à visualiser ces lettres, comme il l'expliquera à la fin du livre dans un des passages explicatifs, un peu comme un "making off" du roman.

Oona & Salinger: Frédéric Beigbeder ne se refait pas

Le roman de Beigbeder se propose donc de nous faire découvrir cet auteur mystérieux qu'est Salinger, au détour de son histoire d'amour avec Oona O'Neill, jeune beauté de 15 ans, qui finira dans les bras de Chaplin, tandis que l'auteur de "L'attrape-coeur" ira se perdre sur les champs de batailles de la seconde guerre mondiale.

L'histoire de Salinger et d'Oona O'Neill (la fille du dramaturge Eugene O'Neill, très connu aux USA, moins par chez nous) débute bien tard dans le livre, car Beigbeder semble avant tout désireux d'expliquer sa démarche narrative à son lecteur et ces explications ne paraissent pas toujours essentielles au lecteur, ce dernier préférant cerainement plonger plus rapidement et plus longuement dans cette histoire et cette Amérique littéraire au charme si particulier, qui nous amène sur les traces de Charlie Chaplin, d'Orson Welles en passant par Ernest Hemingway et le si précieux ( dans tous les sens du terme) Truman Capote.

Bref, "Oona & Salinger" alterne plusieurs genres, à savoir l'hommage littéraire, la chronique people et le document historique, et tout ce mélange de genre manque un peu trop de fluidité et de cohérence, et surtout le  style de l'auteur - moins cinglant que d'habitude- vire parfois à la miévrerie et ne sonne pas toujours très juste.

Après, Frédéric B conserve  évidemment le sens de la formule qui fait mouche (" Il arrive toujours un moment où les hommes semblent attendre la catastrophe qui réglera leurs problèmes. Ces périodes sont généralement nommées : avant-guerres. Elles sont assez mal choisies pour tomber amoureux"). De même,certains passages de Salinger sur sa vision de la guerre sont assez prenants, avec des phrases qui sonnent justes et forts.

Mais il n'en demeure pas moins, qu'à la fin de ma lecture, je ne suis pas convaincu à 100% de l'asolue nécessité de ce livre, qui reste souvent aussi narcissique et mégalo que son auteur, à part peut-être permettre à son auteur de trouver des arguments irréfutables qui légitime sa propre histoire d'amour avec une fille bien plus jeune que lui.

Bref un roman à la fois intéressant et irritant, autrement dit, du Beigbeder tout craché, à réserver sans doute uniquement aux fans!!


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