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Hippocrate

Publié le 29 septembre 2014 par Cinephileamateur
Hippocrate De : Thomas Lilti.
Avec : Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt, Félix Moati, Carole Franck, Philippe Rebbot, Julie Brochen, Jeanne Cellard, Thierry Levaret...
Genre : Drame - Comédie.
Origine : France.
Durée : 1 heure 42.
Date de sortie : 3 septembre 2014.
Synopsis : Benjamin va devenir un grand médecin, il en est certain. Mais pour son premier stage d’interne dans le service de son père, rien ne se passe comme prévu. La pratique se révèle plus rude que la théorie. La responsabilité est écrasante, son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Benjamin va se confronter brutalement à ses limites, à ses peurs, celles de ses patients, des familles, des médecins, et du personnel. Son initiation commence.
Bande annonce française
3.0
Hippocrate
Bien que la bande annonce me faisait un peu sourire, "Hippocrate" ne me tentait pas plus que ça. J'étais même prêt à le découvrir à la télévision. Seulement voilà, ma copine voulait le voir et c'est ainsi que je me suis porté volontaire (on ne m'a pas forcé non plus ^^ ) pour l'accompagner et ainsi le découvrir sur grand écran.
Le résultat est intéressant. Ce n’est pas vraiment le genre de film qui me transcende, le genre de film qui me parle ni même qui m'émeut mais je suis quand même resté captivé de bout en bout par ce scénario écrit par Thomas Lilti, Julien Lilti, Baya Kasmi et Pierre Chausson. Bien que la bande annonce réserve son lot d'humour afin d’appâter le chaland, ce film est avant tout un regard sur notre société et l'importance que l'on peut donner à notre corps médical.
Sans forcément dresser un tableau trop sombre (même si le portrait est loin d'être éblouissant pour autant), on suit le parcours d'un jeune interne qui va apprendre au fur et à mesure de son expérience que tout n'est pas forcément tout blanc ou tout noir. Le serment d'Hippocrate que les médecins prêtent lors de leurs carrières prend alors quelques coups et j'ai trouvé très intéressant la place de la morale individuelle dans ce récit. On y découvre aussi des médecins qui sont avant tout des hommes et des femmes avec leurs qualités et leurs défauts ainsi que la façon dont ils font de leur mieux pour aider leurs prochains. Parfois brutale psychologiquement, chacun en retiendra alors ce qu'il en souhaite mais c'est typiquement le genre de film qui peut nous amener à débattre sur son sujet en sortant de la salle.
Côté distribution, j'avais des craintes car les deux têtes d'affiches sont loin d'être des coups de cœur pour moi même si foncièrement je n’ai rien contre eux. Vincent Lacoste en Benjamin s'en sort plutôt avec les honneurs. J'ai beaucoup aimé son évolution et même si je trouve qu'il n'a pas le charisme pour être un médecin, j'ai trouvé que l'acteur était toujours juste dans sa fragilité et son envie de bien faire. J'ai un peu de mal en général avec les interprétations de Reda Kateb que je ne trouve pas toujours convaincant. Mais ici, j'ai bien aimé sa façon d'incarner Abdel Rezzak. Il apporte un bon regard sur ce portrait et même si parfois je continue de ne pas toujours le trouver juste, il m'a malgré tout un peu plus convaincu cette fois ci et l'alchimie avec Vincent Lacoste fonctionne.
Le reste du casting est du même acabit à savoir bon, sans pour autant me transporter. Ce n’est pas plus mal car du coup on voit les différents personnages comme des humains à part entière avec leurs failles et non avec une image glamour qui aurait fait tâche dans ce film. Jacques Gamblin en Professeur Baroin est très bon. Je regrette qu'on ne le voie pas un peu plus surtout qu'en chef, il reste un choix judicieux. J'ai bien aimé aussi Marianne Denicourt en Docteur Denormandy et Félix Moati en Stéphane qui représente un peu l'image que je me fais (peut-être à tort) de l'étudiant en médecine. J'ai apprécié aussi Philippe Rebbot en Guy ainsi que sa collègue, c'est juste dommage qu'ils soient tous deux un peu trop décalé car du coup j'avais du mal à les trouvé convaincant dans cet univers.
La réalisation de Thomas Lilti est assez sobre. Ça colle bien avec le sujet. Pas de fioritures, pas de surenchères. Ici, on va à l'essentiel et même si il y a une légèreté ambiante, on traite le fond avec un certain sérieux en n'oubliant pas de l'humaniser (c'est vraiment un des points forts de ce long métrage son caractère humain). On aurait pu peut être essayer d'avoir un peu plus de folie dans la mise en scène histoire de donner un peu de rythme à ce montage assez linéaire et classique mais ça fonctionne malgré tout et c'est le principal.
Cette tranche de vie est bien reproduite à l'écran avec des ellipses qui ne nous perdent jamais ainsi qu'une bonne exploitation des différents décors. On a l'impression d'être en plein cœur de l'hôpital avec eux même lorsqu'ils se "reposent" dans une pièce minuscule. J'ai bien aimé aussi cette lumière un peu froide qui permet de rester quand même concentrer sur la dureté des lieux même lorsque c'est l'humour qui semble y régner. Quant à la bande originale composée par Alexandre Lier, Nicolas Weil et Sylvain Ohrel, elle fait ce que l'on attend d'elle.
Pour résumer, je n’ai pas eu de grandes surprises avec "Hippocrate" mais je n'ai pas eu non plus de déceptions. Si ce n’est pas spécialement le genre de films qui me fait vibrer au cinéma, c'est quand même le genre de film que je pourrais voir aisément à la télévision. Il ouvre en plus un débat assez intéressant sur la médecine et les moyens que cette dernière a pour panser les plaies de notre société actuelle. Chacun aura son point de vue mais sans jamais tomber dans le côté dénonciateur ou moralisateur, le long métrage de Thomas Lilti réussit à tomber juste notamment en mettant l'humain en avant plutôt que l’œuvre cinématographique en tant que tel.
Hippocrate
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