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La Saison des Mûres, de Polly Horvath

Publié le 30 septembre 2014 par Clarabel

Saison des mûres

Raclette (non, ce n'est pas une blague) doit son prénom à un coup de folie de sa mère, le jour de son accouchement. Entre nous, j'ai d'abord pensé au plat montagnard, alors qu'il s'agit de la traduction de l'outil pour gratter... Enfin, passons. Cela vous donne un avant-goût de l'esprit complètement barge de cette lecture ! Et ma foi, j'ai failli lâcher l'affaire car je trouvais que cela partait dans tous les sens. Une jeune fille de 12-13 ans vit avec une mère égoïste qui, sous prétexte d'assouvir sa passion pour le Club de Chasse, décide de l'envoyer passer l'été chez de vieilles tantes dans le Maine.

Raclette fait alors la rencontre des « étranges dames Menuto », tante Penpen et tante Tilly, également connues dans le comté pour leur célèbre coulis de mûres gâtées. Les deux sœurs ont toujours des anecdotes insolites à partager, comme le suicide de leur mère, dont la tête a rebondi sur le sol en éclaboussnt les murs. Très glauque, en effet. À ce stade, Raclette doit hésiter entre pousser des cris d'horreur et se demander si ce n'est pas un cauchemar éveillé. (Nous aussi.) Peu de temps après, une autre adolescente, Harper, vient se joindre au trio. Mais que se signifient tous ces abandons ?!! Le Vallon Rose, pourtant, est niché dans les bois, cerné par les ours, donc difficile à repérer.

Ce roman, définitivement, ne fait pas la part belle aux mères trop lâches pour assumer leur rôle. Heureusement l'ambiance générale est à mille lieux de se morfondre : c'est fantaisiste, surréaliste, cocasse... et les sœurs Menuto sont deux petites vieilles adorables. Ce sont leurs excentricités aussi qui font d'elles des êtres aussi attachants et fabuleux. Mais tout ce qu'elles vont partager avec Raclette n'est pas si anodin (la traite des vaches, les leçons de natation, la philosophie bouddhiste... et ce sentiment inaliénable d'avoir trouvé une vraie famille). Ceci dit, il faut accepter d'entrer dans un univers loufoque, complètement tordu et sans repère. Et, somme toute, assez peu accessible pour un lectorat jeunesse.

Neuf (?!) de l'École des Loisirs, mars 2008 ♦ traduit par Hélène Misserly (The Canning Season) 
illustration de couverture : Alan Mets

☾  ☽

Vu dans Bouche d'Ombre un drôle de couple étonnamment ressemblant aux dames Menuto :

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Une belle réussite que cette bande dessinée écrite par Carole Martinez, l'auteur du roman Le Cœur Cousu ! 

Lou et sa bande de potes se livrent un soir à une séance de spiritisme, pour rigoler. Mais une fille du groupe (Marie-Rose) y est hyper sensible et sort bouleversée. Quelques jours après, le groupe est effondré d'apprendre qu'elle s'est suicidée. Lou rumine son chagrin et sa frustration. Elle a forcément oublié un détail, dans les tréfonds de son subconscient. Elle sollicite donc les services d'un spécialiste pour plonger en hypnose et fouiller ses souvenirs. Ce premier pas vers le monde occulte va ouvrir d'autres portes qui ne demandaient qu'à se révéler ! ...

J'ai beaucoup aimé cette lecture. On pénètre le monde des esprits et des rêves, tout en partageant la vie ordinaire de lycéens dans les années 80. Les dessins aussi sont soignés et jouent avec les tons opaques pour troubler davantage le lecteur ! C'est une série à suivre avec intérêt...

de Maud Begon & Carole Martinez (Casterman, mai 2014)   

Lou1985


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