Théâtre | Sahar et Jérémy

Mais toutes les pièces de théâtre racontent-elles la même histoire? « Y’a toujours un garçon et une fille au désespoir? » C’est ce qu’on croit face à l’affiche de Sahar et Jérémy au Théâtre de Paris sauf qu’ils ne sont pas deux sur scène. Et ça, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire bien plus!

Au programme : C’est l’histoire d’amour de Sahar & Jérémy. Des Roméo et Juliette de nos jours. Sahar c’est cette fille qui vient de loin. Et Jérémy c’est ce garçon de café qui revient de loin, après avoir encaissé des coups et des mauvais coups. Ces deux- là vont s’aimer, follement, terriblement.

On y va/on n’y va pas? Sur le papier, ça ne fait pas forcément rêver. Un seul acteur en scène sur une histoire d’amour! Attendez, une histoire d’amour entre deux personnages avec UNE actrice? « Sahar & Jérémy «  fait rapidement froncer les sourcils en lisant le programme car la distribution se limite à un nom : Aurore Auteuil. Auteuil comme l’acteur? Oui ,mais cantonner la comédienne à n’être que la fille de Daniel Auteuil c’est mal connaître le parcours scénique de la dame. L’actrice a déjà prouvé son talent au cinéma mais également au théâtre pour le Vieux juif blonde d’Amanda Sthers, pièce pour laquelle elle a décroché une nomination aux Molières. Vous me direz qu’il est rare de débuter au théâtre avec pour seul cv un rôle d’actrice principale dans la poche. Mais dès que la comédienne, bonnet visé sur la tête, arrive sur scène avec la dégaine d’un Jérémy gentiment surexcité et … camé. Oui parce que c’est un peu le problème de ce jeune très attachant à l’accent un peu banlieusard, un peu titi, fan de David Guetta… c’est la drogue. Il a monte à Paris avec sa chérie, lutte contre son addiction. Alors forcément, c’est très triste, très émouvant et c’est aussi déchirant qu’ « Un Jour «  version film. Car dans un  seul et même décor, les années passent,  l’intrigue  se déroule comme un mini film. Et tout ça sur un fond noir. Le metteur en scène Ladislas Chollat ajoute de la poésie au texte d’Aurore d’Auteuil du côté pile cocaïnomane et, de l’autre femme délaissée. Une poésie pop aux néons lumineux qui illuminent, à coup sûr.

Du 10 septembre au 12 octobre. Du mercredi au samedi à 19h. Dimanche à 17h.