Mitch "ZoSo" Duterck
Deborah Bonham_2014.10.02_Spirit of '66_Verviers
Lineup:
Deborah Bonham : lead Vocals, Acoustic Guitar, Tambourine
Peter Bullick : Backing Vocals, Lead Guitar, Mandoline.
Gerard Louis : Backing Vocals, keyboards, Piano,
Ian Rowley : Bass, Harmonica.
Frank Benbini: Drums
Setlist :
01.Shit Happens.
02.What We've Got.
03.I Need Love.
04.Painbirds.
05.Take Me Down.
06.Fly.
07.What It Feels.
08.Grace.
09.Jack Past 8.
10.Pretty Thing.
11.Religion.
12.No Angel.
13.Duchess.
14.Devil.
15.Old Hyde.
16.Immigrant Song
En ce bel après-midi ensoleillé, il est 17.30 lorsque j'arrive au Spirit of '66, lieu de rendez-vous convenu avec mon pote Peter Bullick.
Avant ca?
"je marchais, j'avançais, je traînais ma dégaine, j'avançais sans savoir, sans idée de pouvoir" comme le Trustait si bien Bernie Bonvoisin. J'arrive
pile-poil pour le déchargement du matériel mais pas besoin de renforts, ils gèrent le tout.
On se congratule à l'Américaine, en se prenant mutuellement dans les bras et "tap tap" dans le dos, ponctués de "Nice to see you Mitch" avec Debbie c'est la bise, et alors? Jaloux va. Woot, le
roadie/driver qui accompagne le band sur la tournée me présente Frank Benini, batteur des Fun Lovin' Criminals, qui a accepté de prendre le siège laissé temporairement vacant par Jerry Shirley
(Humble Pie) contraint au repos forcé suite à un accident de voiture. "I Don't Need No Doctor" ? Pas sûr...
On se retrouve au backstage qui est plutôt un Understage pour ceux qui connaissent le Spirit. Debbie et moi devisons comme de coutume, de tout et de rien, mais principalement de musique. Echange
de cadeaux, tee shirts pour elle, Cd's pour moi, séance de photos, on se boit un coup, deux coups et l'interview ressemble plus à une discussion entre amis qu'à une série de questions
pré-formatées pour les médias. Même si ils doivent en passer par là, les artistes préfèrent de loin parler de ce qui leur tient à cœur, il suffit de les écouter et on en apprend bien plus sur
eux. C'est à mon sens ce qui est en fin de compte le plus important dans les relations humaines, savoir écouter. Le temps est notre pire ennemi lorsqu'on se trouve en phase avec quelqu'un et
au-dessus de nos têtes, ca soundchecke à tout va. Debbie est fébrile, passablement fatiguée par un voyage depuis son Angleterre natale via Calais mais il lui faut gravir les marches pour se
tester la voix. C'est ok.
Retour dans la loge où elle me confie son inquiétude quand à l'assistance qui pourrait être là ou pas ce soir. Elle me dit "Tu sais Mitch" pour les concerts, c'est comme pour la promotion des
cd's, il ne faut pas s'asseoir et attendre en pensant que le nom de "Bonham" fera le reste. J'opine du chef, "branler" me paraît hors propos, vu les
circonstances.
C'est la première fois que le groupe se produit en Belgique et on peut une nouvelle fois féliciter Francis Géron d'avoir eu le nez fin au niveau qualitatif. Ce n'est pas la foule, loin s'en faut
mais ceux qui sont venus, ont vu et... sont repartis avec du soleil dans le cœur, de la qualité et de la générosité plein les oreilles. Le groupe va jouer comme si c'était sold-out et nous offrir
un concert complet d'1 h35 d'excellente facture. A la manière de notre BJ Scott nationale, Debbie est une artiste vraie et sincère, elle porte fièrement ses 52 printemps sur les scènes du monde
entier qu'elle arpente de ses pieds nus. Peu importe le nombre de spectateurs, elle nous a tous conquis avec son grand cœur, sa gentillesse et son talent. Cerise sur le gâteau, elle mettra un
point d'honneur à s'adresser au public dans la langue de Voltaire tout au long du concert
Ce dernier (le concert, pas Voltaire aussi non j'aurais dit "Action Man") est majoritairement articulé (CQFD) autour de "Spirit" le dernier album en date sur lequel officient notamment en guests
de luxe Marco Giovino, le batteur New Yorkais du Band of Joy et monsieur Robert Plant himself, venu se fendre d'un solo d'harmonica sur le titre "What It Feels". Cet album, quatrième en date de
Miss Bonham est le plus mature, le plus abouti. Peter Bullick n'y est pas étranger car son jeu de guitare est tout bonnement superbe, on y ressent toutes les influences de l'homme (Rory
Gallagher, Jimmy Page, etc) et l'apport de Marco Giovino est certain et plus que tangible également.
Le concert débute par "Shit Happens", c'est vrai que vous auriez pu vous déplacer bande de paresseux! D'emblée on sait qu'on va passer une bonne soirée. Ca rocke et le son est impeccable.
Toujours un petit mot gentil de Debbie à l'égard de l'un ou l'autre. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens privilégié lorsqu'elle me dédicace le titre "Pretty Thing". C'est la première fois
qu'on m'appelle de la sorte (qui n'est pas la traduction de Pretty Thing, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit). Le moment fort que j'attends particulièrement est le titre "No Angel" une beauté qui déploie ses charmes sur une dizaine de minutes avec un hommage
émotionnel et vocal aàdes chanteuses telles Aretha Franklin et Janis Joplin. "Old Hyde" est une autre merveille de sensibilité et d'espoir qui évoque les hommes du clan Bonham qui ont rejoint le
royaume des disparus tout comme la maman de Debbie qu'elle espère revoir tous et toutes un jour, quelque part. C'est tout simplement beau, touchant, attachant. En rappel, les fans du dirigeable
pourront se féliciter d'être venus car c'est aux accents de "Immigrant Song" que se termine cette soirée.
Il est temps de se dire au revoir, re-hugs, re-bisous et Debbie me dit : "dès que Jerry Shirley sera de retour aux drums je je t'invite à monter sur scène avec nous pour chanter "Rock and Roll"
de qui vous savez. Merciiiiii Debbie, je serai prêt, sois en certaine. La tournée en France s'annonce bien, il y a des dates sold out.Oui, Ils connaissent déjà, là-bas, outre-Quiévrain. Pour une
fois qu'ils sont en avance sur nous Après une pizza "Sorente " au resto la Cucina, je rejoins ma chambrette et je pousse le volume de mon enregistreur pour réécouter le concert, ce qui me vaudra
des "boums boums" assénés avec force dans les murs par l'occupant de la chambre voisine que je croyais inoccupée. C'est vrai qu'a minuit, le rock ne trouve pas beaucoup d'adeptes dans une pension
familiale.
Valhalla I'm coming....
Mitch "ZoSo" Duterck