J'avais aimé les précédents films de
Benoit Jacquot qui avaient pour cœur de cible une femme ou un
personnage de la littérature romantique. Son passage à une romance
dramatique contemporaine ciblée sur un personnage masculin ne m'a
pas convaincu.
La gestion du temps semble un facteur déterminant
pour le personnage de Marc : le train et le rendez-vous manqués,
la correspondance ratée et ces journées où nous avons l'impression
de vivre « en live » la réalité de la petite
communauté familiale; mais c'est aux dépens du spectateur qui finit
par trouver ce film très long....
Pour nous détourner de la
torpeur qui s'installe, le scénario -jusque là très linéaire et
qui nous raconte la « fausse route sentimentale » de
Benoit Poolvoerde- s'accélère d'un coup avec le face à face avec
le Maire interprété par André Marcon et c'est la meilleure scène
du film lorsque ce dernier analyse avec une justesse inspirée par
la rancœur sans doute, le désarroi de Marc le jour de son mariage. Ce redressement fiscal, très terre à terre, dans un film sur le mal être étonne un peu....Ou est-ce pour mieux nous décrire un homme « droit dans ses bottes » et très efficace dans son travail alors qu'il est très troublé par sa vie sentimentale ? Ou pour nous dire que pour faire ce métier il faut avoir en soi une certaine colère ?
Ce mélange des genres étonne mais
laisse au final une impression de « méli-mélo » comme
le dit très justement (comme toujours) le critique de Télérama
Louis Guichard.