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Le quantified-self : de la performance virtuelle à la contrainte physique

Publié le 07 octobre 2014 par Pnordey @latelier

Le quantified-self avait popularisé la mesure de performances dans le temps : apparaissent aujourd’hui des systèmes d’incitations pour atteindre des objectifs sous contrainte.

Après la promesse de se connaître vient celle de se changer.

En effet, beaucoup d’objets et d’applications s’intéressent à la tendance contemporaine des individus gérant leur propre vie à la manière de managers d’entreprises : sourcing des données importantes, micro-gestion au quotidien, visée d’optimisation… C’est l’ère du quantified-self, des applications de productivité qui prennent une part importante dans l’économie des applications – et, subséquemment, dans l’emploi du temps des individus connectés.

Mais si le quantified-self annonçait l’ère d’un nivellement de la vie privée sur les mêmes standards que la vie professionnelle, le marché est désormais assez mûr pour proposer aux individus de "s’enchaîner" eux-mêmes pour améliorer leur productivité.

A l’image de Bossy, petit objet de la forme d’un réveil qui, posé sur un bureau, aide son utilisateur à compléter les tâches de la journée d’une façon plus performante, en évitant par exemple les périodes d’inattentions. Sur les écrans connectés au Bossy (smartphone, tablette, ordinateur) apparaissent très en évidence les trois ou quatre tâches centrales à accomplir. Mais Bossy n’atteint pas encore le niveau de gamification que d’autres objets peuvent proposer.

Ainsi, pour transformer les résolutions en réalité, un bracelet connecté peut infliger des décharges électriques de basses intensités à son porteur – et ainsi fournir des incitations efficaces. Au-delà des gadgets-réveils qui offrent des expériences plus ou moins pénibles pour inciter à sortir du lit, Pavlok propose la décharge électrique comme l’acmé de l’incitation sociale. La gamification du contrôle de soi prend ainsi une ampleur très proche des discours infra-religieux avec une composante technologique.

La gestion de l’argent est, avec la douleur physique, l’autre incitation primaire. Ainsi, le paiement en ligne ou en dur est aussi dans la ligne de mire des individus souhaitant contrôler leur pulsion d’achat. Un sac – encore à l’état de projet – comme le iBag se propose, par exemple, de restreindre l’accès au portefeuille d’un utilisateur sur des tranches temporelles ou des zones géographiques précises.


Credit Card Finder's iBag

Et puisque le moteur financier semble être le plus efficace – et moins angoissant que les décharges électriques – des sites internet fonctionnant comme des menottes numériques éclosent. Ainsi, le site gofuckindoit.com permet aux utilisateurs de se donner des défis sous l’égide d’un mentor avec, en cas d’échec, une amende à la clef. Doté d’une audience spectaculaire, le site a déjà fait "économiser" plus de 40.000 dollars à des centaines d’internautes qui ont su accomplir leur objectif dans le temps imparti.


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