Emile Bernard, Bretonnes aux ombrelles, 1892, Musée d'Orsay
D.R.
Magazine Culture
De cet artiste, je connaissais essentiellement la controverse de Pont Aven, l'embrouille avec Gauguin sur l'antériorité de l'un ou de l'autre. Mais c'était tout. J'ai découvert au musée de l'Orangerie un artiste à la production très variée.
Si les premières salles montrent un Emile Bernard proche de Gauguin, de Cézanne et des Nabis, c'est un véritable choc que de passer à la période orientaliste de ce peintre, entre académisme et réalisme. Changement de formats, de couleurs, de lumière... Ce n'est plus le même peintre ! Même sa façon de peindre, très "verticale", semble s'effacer. Je comprends qu'on préfère largement sa période bretonne, le moment "oriental" est plutôt très lourd et verdâtre.
On découvre dans cette expo (presque) chronologique la diversité des créations d'Emile Bernard : variété des formats, des techniques, des inspirations... Les citations qui émaillent le parcours (il n'y a pas ou presque pas de texte explicatif à part l'introduction et le feuillet distribué à l'entrée) éclairent parfois les œuvres, mais à d'autres moments, on se demande franchement à quoi elles servent. Bon, elles nous renseignent sur la théorisation de l'art par E. Bernard. Une petite profession de foi pour la route : "Je crois en Dieu, en Titien et en Raphaël".