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Livre : Corruption

Publié le 08 octobre 2014 par Plumesolidaire

Les gens un peu psycho rigides dans mon genre qui font la morale facilement sur la fraude fiscale, l'économie grise, se sentent un peu mal à l'aise lorsque par exemple, ils font venir un plombier de leurs amis qu'ils paient sous le lavabo, ou lorsqu'ils confient l'entretien de leur ordinateur à une personne de leur connaissance...qu'ils paient discrètement derrière l'écran.

Et bien je le proclame solennellement sur ce blog : ce temps est fini !

J'ai peur d'être en retard dans l'évolution de nos moeurs et d'être désigné à la vindicte populaire.

Alors j'ai décidé de m'adapter aux couleurs du temps.  Moi aussi à y regarder de près, j'ai besoin d'arrondir mes fins de mois. Aussi, à compter de désormais jusqu'à dorénavant, en pleine connaissance de l'ampleur du phénomène, c'est avec jubilaton que je me fondrai dans le moule de la norme de la dissimulation de mes petits arrangements, des embrouilles et de toutes les petites arnaques auxquelles je vais m'initier pour m'augmenter à travers mes revenus.

Je veux disparaître au mileu du troupeau sans plus jamais lever la tête. Je veux contribuer à l'effondrement des finances publiques à ma mesure !

Ah ! ne plus entendre les chiffres abyssaux des déficits publics ! Ou les comprendre comme la preuve renouvelée que je me comporte comme la moyenne des gens normaux.

Moi aussi je veux vivre sans morale publique !

Je veux fermer les yeux de toutes mes forces.

Alors, ne soyez donc pas étonnés que si je commence par tarifer mes prestations d'écrivains publics, que vous me règlerez en espèces au comptant sous le bureau.

Et croyez-moi, chuis un bon, et je vais faire fort sur les prix : pas de règle, pas de loi, ni vu ni connu, ça sera plein pot démocratiquement pour tout le monde ! 

Moi aussi j'ai le droit de carotter !!

Vive les filous ordinaires !

Et qu'on me demande pas d'arrêter : "les riches n'ont qu'à commencent !"

Plume Solidaire

Livre : Corruption

En vingt ans, la corruption a connu en France un développement vertigineux. Au point qu’elle menace aujourd’hui de mettre à bas l’édifice de l’Etat et la société tout entière. Mais s’il est vrai qu’elle est le fruit naturel de l’institution du marché, comment en venir à bout ?

En prenant d’abord la mesure exacte du phénomène. Et qui, mieux que celui qui ouvrit sa carrière de grand-reporter en apportant des éléments décisifs sur l’ « Affaire Carignon », il y a précisément vingt ans, pouvait s’en charger ? En comprenant ensuite que si nous devons contraindre nos gouvernants à mobiliser tous les moyens politiques et judiciaires propres à lutter contre cette pathologie de la démocratie, il nous faut également prendre conscience que le mal traverse - au-delà des hautes sphères dirigeantes - chacun d’entre nous : la République gangrénée ne se meurt-elle pas aussi et surtout des conflits d’intérêt de tous les jours et des petits arrangements de chacun avec la morale civique ?

Depuis que des hommes achètent les actes et la conscience d’autres hommes, philosophes, écrivains, hommes de sagesses et de religions ont accumulé un trésor de réflexions et d’expériences propres à nous enseigner l’ esprit de résistance à la corruption. En voici les plus beaux joyaux, en forme d’invitation à l’action.

Car nous sommes tous responsables de notre bien commun, la République.


 

Antoine Peillon est grand-reporter à La Croix. Il est l’auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France(Seuil, 2012)

Les gens un peu psycho rigides dans mon genre qui font la morale facilement sur la fraude fiscale, l'économie grise, se sentent un peu mal à l'aise lorsque par exemple, ils font venir un plombier de leurs amis qu'ils paient sous le lavabo, ou lorsqu'ils confient l'entretien de leur ordinateur à une personne de leur connaissance...qu'ils paient discrètement derrière l'écran.

Et bien je le proclame solennellement sur ce blog : ce temps est fini !

J'ai peur d'être en retard dans l'évolution de nos moeurs et d'être désigné à la vindicte populaire.

Alors j'ai décidé de m'adapter aux couleurs du temps.  Moi aussi à y regarder de près, j'ai besoin d'arrondir mes fins de mois. Aussi, à compter de désormais jusqu'à dorénavant, en pleine connaissance de l'ampleur du phénomène, c'est avec jubilaton que je me fondrai dans le moule de la norme de la dissimulation de mes petits arrangements, des embrouilles et de toutes les petites arnaques auxquelles je vais m'initier pour m'augmenter à travers mes revenus.

Je veux disparaître au mileu du troupeau sans plus jamais lever la tête. Je veux contribuer à l'effondrement des finances publiques à ma mesure !

Ah ! ne plus entendre les chiffres abyssaux des déficits publics ! Ou les comprendre comme la preuve renouvelée que je me comporte comme la moyenne des gens normaux.

Moi aussi je veux vivre sans morale publique !

Je veux fermer les yeux de toutes mes forces.

Alors, ne soyez donc pas étonnés que si je commence par tarifer mes prestations d'écrivains publics, que vous me règlerez en espèces au comptant sous le bureau.

Et croyez-moi, chuis un bon, et je vais faire fort sur les prix : pas de règle, pas de loi, ni vu ni connu, ça sera plein pot démocratiquement pour tout le monde ! 

Moi aussi j'ai le droit de carotter !!

Vive les filous ordinaires !

Et qu'on me demande pas d'arrêter : "les riches n'ont qu'à commencent !"

Plume Solidaire

Livre : Corruption

En vingt ans, la corruption a connu en France un développement vertigineux. Au point qu’elle menace aujourd’hui de mettre à bas l’édifice de l’Etat et la société tout entière. Mais s’il est vrai qu’elle est le fruit naturel de l’institution du marché, comment en venir à bout ?

En prenant d’abord la mesure exacte du phénomène. Et qui, mieux que celui qui ouvrit sa carrière de grand-reporter en apportant des éléments décisifs sur l’ « Affaire Carignon », il y a précisément vingt ans, pouvait s’en charger ? En comprenant ensuite que si nous devons contraindre nos gouvernants à mobiliser tous les moyens politiques et judiciaires propres à lutter contre cette pathologie de la démocratie, il nous faut également prendre conscience que le mal traverse - au-delà des hautes sphères dirigeantes - chacun d’entre nous : la République gangrénée ne se meurt-elle pas aussi et surtout des conflits d’intérêt de tous les jours et des petits arrangements de chacun avec la morale civique ?

Depuis que des hommes achètent les actes et la conscience d’autres hommes, philosophes, écrivains, hommes de sagesses et de religions ont accumulé un trésor de réflexions et d’expériences propres à nous enseigner l’ esprit de résistance à la corruption. En voici les plus beaux joyaux, en forme d’invitation à l’action.

Car nous sommes tous responsables de notre bien commun, la République.


 

Antoine Peillon est grand-reporter à La Croix. Il est l’auteur de Ces 600 milliards qui manquent à la France(Seuil, 2012)


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