Bigelow Aerospace met à disposition un nouveau module spatial qui sera implémenté à la fusée Dragon appartenant à l’entreprise d’Elon Musk SpaceX, qui compte démocratiser les vols spatiaux commerciaux d’ici quelques années.
Durant la Guerre Froide, la course à l’espace entre les deux “superpuissances” était un des enjeux principaux, car signe de puissance et outils d’intimidation. Spoutnik 1, lancé dans l’espace par l’URSS en 1957, est le premier satellite placé en orbite autour de la Terre et initie la conquête spatiale. Quatre ans plus tard, le soviétique Gagarine est le premier homme à effectuer un vol dans l’espace. De l’autre côté, les USA réalisent le même exploit avec Explorer 1, et développent les programmes Apollo de 1961 à 1975, dont la mission Apollo 11 est l’emblème en 1969 avec les premiers hommes envoyés sur la Lune. Réservé donc auparavant aux gouvernements et autres instances étatiques, la conquête spatiale est aujourd’hui en train de migrer vers la sphère privée : les géants du web tentent en effet de s’approprier l’espace. Entre développer une meilleure connectivité sur Terre grâce à des drones spatiaux et explorer l’univers comme Elon Musk compte le faire avec ses vols commerciaux sur Mars, la vision apparaît radicalement différente. L’espace semble en définitive être le nec-plus-ultra que l’innovation peut atteindre.
Des ambitions qui diffèrent, du moins en apparence
Dans une récente interview, Elon Musk explique même que « la conquête des autres planètes est essentielle pour conserver l’humanité, si la Terre venait à subir une catastrophe naturelle sans précédent ». Pour ce dernier, l’Internet et l’espace représentaient les nouveaux enjeux du passage du 20ème au 21ème siècle. Ayant fait fortune en co-fondant la société de paiement en ligne Paypal et en la revendant à eBay en 2002 pour 1,5 milliards de dollars, l’entrepreneur sud-africain s’attaque donc à l’espace en fondant l’entreprise SpaceX en 2002. La mission de cette entreprise est de mettre à disposition des technologies de transport spatial à bas coûts, et Elon Musk est persuadé qu’elle pourra emmener des hommes sur Mars avant sa mort.
Dans le même temps, Google et Facebook s’intéressent évidemment à l’espace, mais moins pour développer les vols commerciaux, plutôt pour continuer de construire un écosystème le plus vaste possible pour leurs services. En effet, les deux entreprises travaillent elles sur l’amélioration de la connectivité sur Terre, en s’intéressant aux solutions spatiales. Ainsi, Google a racheté l’entreprise Titan Aerospace, qui fabrique des drones solaires, en février 2014. Ces drones capables de stationner à 20Km d’altitude pendant 5 ans pourraient ainsi apporter Internet dans les zones reculées. De son côté, Mark Zuckerberg a lancé officiellement en mars dernier son « Connectivity Lab » dans un but similaire. Pour ce faire, l’équipe du Connectivity Lab s’est dotée d’ingénieurs spécialisés dans l’astronautique, notamment une équipe provenant d’Ascenta, entreprise britannique spécialisée dans la conception d’avions de haute altitude et deux autres du NASA’s Jet Propulsion Laboratory et du National Optical Astronomy Laboratory. L’entreprise travaillent également sur une technologie de laser capables de connecter les différents devices spatiaux entre eux.
Une diversification des services et une aide de la NASA
En effet, les géants du web comptent s’en servir pour essayer de connecter le monde terrestre et trouver de nouveaux débouchés économiques pour leurs panels de services (en inventant la “connectivité future”, mais représente aussi la conquête la plus ultime que le progrès technologique du 21ème siècle pourrait permettre. Du moins, c’est ce qu’il laisse entendre auprès des entrepreneurs américains. Reste que si ces projets qui paraissent astronomiques ne sont finalement plus des vieux rêves hollywoodiens, c’est grâce à l’intervention de la NASA, qui les supporte en rendant accessible ses expertises pour les entreprises privées. En effet, la NASA a décidé en septembre de sélectionner SpaceX pour devenir la deuxième entreprise privée (avec Boeing) à pouvoir envoyer des astronautes sur la Station Spatiale Internationale (SSI). Réciproquement, la NASA utilise par exemple la technologie développée par Google dans son projet Tango pour des robots nommés NASAS’s Sphere destinés à assister les astronautes. Virgin Galactic, mené par l’entrepreneur Richard Branson, a pour but de démocratiser les vols spatiaux commerciaux avec sa navette SpaceShipTwo, et s’est vu attribuer le droit par la NASA de transporter des charges utiles.