Susie MorgensternIllustrations d'Iris de Moüy
Ecole des LoisirsCollection MoucheParu en Septembre 201488 pages8,50 euros
Roman cadet dès 8 ansThèmes : Ecole, Maîtresse, Bavardage
Quatrième de couverture : Du silence ! Dans sa classe, Catherine la maîtresse ne rêve que de cela. Un peu de silence. Ce serait tellement plus simple pour apprendre et progresser si ses élèves savaient se tenir tranquilles. Mais non, les bavards n’arrêtent jamais… Alors Catherine est prête à essayer toutes les méthodes pour parvenir à ses fins. Y arrivera-t-elle ?
Comment faire respecter le silence en classe lorsqu'on a affaire à une bande déchaînée d'élèves toujours en train de jacasser ? C'est la question désespérante, incessante, obsédante, que se pose Catherine, maîtresse d'une classe de primaire. La vie n'est pas facile tous les jours et on dirait bien que ses élèves ont eu raison de sa vocation. Elle qui rêvait de transmettre, d'enseigner, d'apporter quelque chose à ses élèves, se retrouve en proie à la dépression. Ils n'écoutent pas. Et Catherine a testé plusieurs méthodes, qui marchaient au début mais le fléau revient, encore plus bruyant que jamais : le fameux bavardage en classe. Que faire ?
J'ai beaucoup ri en lisant La classe pipelette même si le propos est grave et d'actualité. Susie Morgenstern aborde le sujet des conflits entre professeurs et élèves mais aussi entre professeurs et parents car les parents ont des opinions très arrêtées sur les actes de leurs bambins. En résumé, ce n'est pas jamais leur faute! Ainsi on peut lire que si les enfants discutent en classe c'est parce que l'enseignante n'est pas intéressante. Susie Morgenstern remet les choses à leur place en évoquant trois points de vue différents : celui de l'enseignante, complètement dépassée mais dont le métier tient à coeur, s'efforçant de trouver des solutions, celui des élèves, entre ceux qui se défendent, ceux qui sont sages et ceux qui suivent le mouvement un peu naïvement, puis celui des parents, à travers leurs mots parfois injustes car ils ont tendance à confondre éducation et instruction.N'empêche, si j'ai aimé cette lecture, j'ai trouvé certains propos assez violents et l'image de l'école et du rapport en force professeur/élève ne donne pas envie, peut-être négative pour un enfant :
« En quinze ans de carrière d’enseignant remplaçant, je n’ai jamais vu une classe pareille. Avec elle, les pires punitions ne marchent pas. Dommage que nous n’ayons plus le droit de donner des claques et d’administrer des châtiments corporels. Face à des démons pareils, c’est la seule méthode qui pourrait réussir. Adieu à cette classe infernale. Et bonne chance à cette héroïque jeune femme. »
« Je hais, je déteste, j’exècre l’école. Je ne suis pas du genre vomisseur, mais je vomis intérieurement toute la journée, vissé à cette chaise abominable, enchaîné à ce bureau de misère. » (Renaud)
Susie Morgenstern s'attaque à un drôle de sujet, mais qui donne matière à réflexion. Cela me rappelle un sujet de dissertation que j'avais eu au concours du SASU (secrétaire scolaire et universitaire) : Education et instruction : quelles différences ? dans laquelle j'ai défendu un argument majeur : le rôle des parents étant l'éducation et apprendre la politesse, les enseignants n'ont pas à "reprendre" les bases de cette éducation, que l'on pense en cours d'apprentissage. L'enseignant a un rôle d'instructeur, éducatif dans le sens où il apporte un enseignement, des éléments de savoir. Certains parents confondent les deux, si bien que l'école est aujourd'hui face à un problème : il faut éduquer certains élèves, ce qui ne laisse plus de place à l'enseignement. J'ai passé deux ans en tant qu'assistante d'éducation dans un collège et j'ai toujours été d'avis, en observant les parents et les élèves, que c'étaient les parents qu'il fallait éduquer!