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Naguère d’Algérie

Publié le 10 octobre 2014 par Le Journal De Personne

Vous permettez que je me glisse dans la peau

De cette algérienne qui crève depuis longtemps

D’écrire noir sur blanc son testament

Pour révéler sa vérité vraie en trois impressions

Pas une, pas deux mais trois dépressions.

La première impression a déjà de quoi retenir les attentions

Puisqu’il s’agit de la guerre d’Algérie

Savez-vous ce qu’elle a en a retenu ?

Ni ses terres occupées, ni cette guerre qui ne voulait pas de la paix

Mais l’impression, l’abominable impression que le français d’avant hier

Considérait l’algérien comme moins que rien…

Voilà pour elle, le premier objet de la torture

La deuxième impression a aussi de quoi noircir les relations

Puisqu’elle situe le mal après l’indépendance

Avec toutes les vagues d’immigration

Qui ont vu ses frères et sœurs traverser la méditerranée

Pour répondre à un besoin de main d’œuvre bon marché

Savez-vous ce qu’elle en a retenu ?

Ni les difficiles chantiers, ni l’impossible amitié entre patrons et ouvriers

Mais l’impression, l’exécrable impression que le français d’hier

considérait l’immigré algérien comme moins que rien

Voilà pour elle, le deuxième objet de la torture.

La troisième impression a enfin de quoi convaincre plus d’un

Puisqu’il s’agit du dernier brûlot de l’actualité

Vous l’avez sans doute vu à la télé dans le petit journal

Le ministre de l’intérieur y était

Les forces de l’ordre voulaient lui faire vivre une guerre urbaine simulée…

Et ceux qui avaient pour tâche de jouer le rôle des manifestants

n’ont pas pu retenir leur haine réelle de l’ennemi virtuel : l’algérien

Ils criaient: One, two, three viva l’Algérie

Qu’il faut entendre ou comprendre à l’envers

One, two, three à bas l’Algérie.

Ce n’est pas votre impression mais c’est la sienne… à mon algérienne

L’impression la plus invincible des impressions

Que le français d’aujourd’hui considère toujours l’algérien comme moins que rien

Voilà pour elle le troisième objet de la torture… torture par la désespérance

Désespérance de la France !

S’ils vous considèrent comme moins que rien

Pourquoi ils vous en veulent à ce point ?

– C’est ce que je lui ai adressé comme objection

Elle m’a répondu :

Ils ont l’impression que ces moins que rien leur ont déjà tout pris…

Qu’ils sont revenus à la charge pour prendre

et qu’ils vont finir par tout leur prendre : liberté, égalité, fraternité… ou la mort.


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